vendredi 16 mai 2014

Tag : poche ou grand format ?

Un tag que j'ai piqué chez Margaud, qui l'a elle-même piqué chez Florent.


1 Préfères-tu les poches ou les grands formats ?
J'aime les GF quand ce sont des "beaux" livres ou les ouvrages de mes auteurs préférés, sinon les poches me conviennent parfaitement.


2 Quels sont les points forts et faibles des poches ?
Points forts :
Ils sont légers, pratiques à emporter avec soi n'importe où, le prix est plus abordable (quand on lit des séries au long cours, c'est indispensable), ils sont pratiquement tous au même format et c'est donc facile à ranger, ça prend également beaucoup moins de place que des GF.
Points faibles :
La qualité de l'objet lui-même laisse parfois beaucoup à désirer (sachant que le prix, lui, ne cesse d'augmenter), on a du mal à lire certains poches une seule fois sans que les pages se détachent (oui Pocket, c'est de toi que je parle, même si j'admets que de ce côté il y a eu un peu de progrès), la police d'écriture est parfois vraiment petite et moi je lis pour me détendre, pas pour esquinter mes yeux déjà bien fatigués (Panini si tu m'entends, Le cercle des sorcières c'est super, mais faut une loupe intégrée...) Un autre point faible peut aussi être un point fort selon les goût de chacun : les poches sont très uniformes, donc ça fait bien dans une bibliothèque, mais pour en trouver un dans un monceau de poches identiques, bon courage. (Non je ne range pas par ordre alphabétique et je ne le ferai jamais.)


3 Quels sont les points forts et faibles des GF ?
Points forts :
Certains sont très beaux, c'est futile mais ça fait bien dans une bibliothèque, c'est beaucoup plus joli que les poches. C'est toujours plus facile de lire la police pour des gens qui ont des soucis de vue comme moi. La mise en page est souvent plus agréable et les livres plus solides.
Points faibles :
Ils prennent beaucoup de place. Ils sont lourds, difficilement transportables, chers, parfois trop aérés (oui j'aime le confort de lecture, mais faut pas abuser non plus), la qualité est de moins en moins de mise chez certains éditeurs.
Pour mon anniversaire, j'ai reçu de la part d'une amie l'intégrale de la Moïra (non pas celle à 10€, celle à 25), un GF aussi "mou" qu'un vieux catalogue... Je ne dis pas qu'il ne tiendra pas sur le long terme, ceci reste à voir, mais ça fait vraiment bizarre de voir un grand format plus souple que certains poches.


Comme le dit si bien Margaud, les points forts des poches sont les points faibles des GF, les points forts des GF sont les points faibles des poches.


4 Si tu avais le choix pour tes derniers livres tu prendrais 1 GF ou 2 poches ?
Deux poches évidemment.
Mais je n'ai pas forcément le choix. Malgré ma patience, certains titres sont voués à ne jamais sortir en version poche.


5 Quel sont les livres poches et GF que tu as préférés ?
Ma préférence va au texte lui-même et non au format qui n'est au final qu’accessoire, donc c'est assez difficile à dire. Sinon je vais empiéter sur la prochaine question en parlant de la qualité et de la beauté de l'objet. A dire vrai je ne vois pas trop l'intérêt. (Et j'ai un peu la flemme.)


6 Quelle maison d'édition préfères-tu pour les poches et pour les GF ? Pourquoi ?


Commençons par les GF :
- J'aime les éditions Midgard, surtout pour les écrits eux-mêmes, la mise en page me laissant parfois dubitative, sans parler des coquilles. Ceci dit, ils ont de belles couvertures et surtout de bon récits. C'est quand même ce dernier point qui compte le plus.
- Les moutons électriques font de très beaux GF, même pour les brochés. Par contre certains sont assez larges et donc moins maniables. J’aime beaucoup leurs ouvrages « de luxe », il n’y en a pas beaucoup dans ma bibliothèque, pour une question de budget, mais je n’hésite pas quand je peux me les offrir. Il n’y en a qu’un seul qui m’a déçue à ce jour. L’impression des images sur le type de papier employé n’était pas terrible.
- Les éditions du Riez ainsi que celles du chat noir offrent un format assez similaire, je n'ai pas vérifié, mais je pense qu'ils travaillent avec le même imprimeur. Je suis plus intéressée par le texte, toujours de qualité pour les ouvrages de ces éditeurs que j'ai pu lire, mais les livres eux-mêmes sont de bonne qualité. Le papier est épais, le prix raisonnable et les couvertures soignées.


Les poches :
- J'ai beaucoup de folio SF. C'est une collection que j'apprécie tout particulièrement pour la qualité des titres qu'ils reprennent. En outre, leurs prix sont relativement raisonnables par rapport à d'autres.
J’adorais les présence du futur et du fantastique de chez Denoël, j’ai notamment pas mal de Bradbury dans cette collection, c’est du poche de qualité, contenu et contenant.
- J'aime les éditions lokomodo pour l'originalité de leurs publications.
- Enfin Hélios, la collection poche des indés de l'imaginaire est vraiment prometteuse, par contre il y a du progrès à faire niveau typographie...


Et puis, un peu à part, il y a ActuSF, avec ses semi-formats et les éditions Dystopia qui publient de très bons livres.


7 Que penses-tu de la différence de prix entre les poches et les GF ?
Les deux augmentent sans cesse. Alors oui, faut ce qu'il faut, mais le prix des GF devient vraiment inabordable.
Les petites maisons font moins cher, alors on peut se poser des questions quand on voit chez d'autres éditeurs un livre qui coûte dans les 25€ et est très aéré. Sans parler de ceux qui les découpent en trois... De mon point de vue les livres en général sont trop chers. Mais que voulez-vous, c'est l'opinion d'une lectrice...


8 Quels livres GF et poches souhaites-tu le plus avoir ?
J'attends avec impatience la suite de Spiridons de Camille von Rosenschild et je l'achèterai en GF sans me plaindre du prix. Je me laisserai peut-être tenter également par Un éclat de givre d'Estelle Faye.
Pour ce qui est des poches j'avoue que là tout de suite je ne sais pas trop. Il y a bien la cinquième intégrale du Trône de fer, mais je ne sais pas si ça compte vraiment puisque ce sera un semi-format. Avec de la chance, je connaîtrai la fin de l'histoire avant mes 50 ans...


9 Dans ta bibliothèque as-tu plus de poches ou de GF ?
Ça doit être approximativement pareil, mais c'est assez difficile de juger comme ça. Il est hors de question que je compte.


10 De quelle maison d'édition voudrais-tu voir les livres sortir en poches ?
Toutes les maisons font plus ou moins du poche ou alors leurs livres sont repris par d'autres. Malheureusement j'ai tendance à vouloir ceux qui ne sortiront jamais en poches...
Spontanément, j'ai toutefois le nom de l'Atalante qui me vient. On ne trouve pas leurs livres en poches, à part le disque-monde, la compagnie noire et quelques rares ouvrages, dont deux séries abandonnées en cours de route pour ladite version poche. Ils ont plein de titres intéressants, mais faut le budget, surtout pour les séries. Il y a deux trilogies qui me tentent et une série à venir, sans compter quelques one-shot.

mercredi 7 mai 2014

La mort peut danser

Un roman de Jean-Marc Ligny, publié chez Gallimard dans la collection Folio SF.


*


la_mort_peut_danser__jm_ligny




Irlande, 1181. Alors que sévit l’invasion anglo-normande, une sorcière est brûlée vive au sommet d’une falaise. Une sorcière aux yeux de l’Église, mais pour le peuple elle était Forgaill, leur poétesse, la prophétesse...
Irlande, 1981. Un couple de musiciens, Bran et Alyz, s’installe dans un manoir du XIIe siècle. Sous le nom de La Mort Peut Danser, ils donnent des concerts dont le succès va grandissant. Mais quelle puissance surnaturelle anime la voix d’Alyz, cette voix qui ouvre les esprits, qui semble venir d’un autre monde ?


Roman inspiré des légendes celtiques et des recherches musicales du groupe Dead Can Dance, riche des couleurs et de la beauté sauvage de l’Irlande, La mort peut danser renouvelle magistralement le thème de la possession.



C’est avec une joie certaine que j’ai appris que La mort peut danser, un roman de fantastique que j’ai moi-même connu dans l’excellente collection Présence du Futur des éditions Denoël allait être réédité chez Folio SF. D’ailleurs, le mois de mai 2014 est un peu celui de la musique chez cet éditeur car toutes les parutions de la collection y sont liées (je trouve ça trop cool). Mais revenons plutôt à La mort peut danser.
C’est avec ce roman-ci que j’ai connu les écrits de Jean-Marc Ligny, auteur habituellement plus porté sur la SF et qu’il fut un plaisir de découvrir par la suite dans son genre de prédilection.
Toutefois, il excelle également dans le fantastique et, en lectrice amatrice du genre, je me souviens encore avec émotion de La mort peut danser. Ce récit est d’une étrange poésie, s’y entremêlent des fils différents, une réalité largement romancée, inspirée par le groupe Dead can dance et particulièrement par sa chanteuse, Lisa Gerrard qui devient ici Aliz, chanteuse australienne ramenée en Irlande, pays d’origine de sa famille, par un soudain héritage.
L’Irlande va changer Alyz irrémédiablement, ou peut-être la révéler à elle-même, tout dépend de comment on comprend les évènements qui suivent. Mélange de réalité fantasmée, de mythologie et d’un fantastique diffus, La mort peut danser tresse deux histoires parallèles. Celle d’Aliz, artiste géniale, dont la musique et la voix sont une magie éthérée qui ne transparaît pas dans les enregistrements, puis celle de Forgaill, banfile et banfaith, c’est-à-dire poétesse et prophétesse, en apprentissage, à l’époque trouble où il ne fait pas bon suivre la voie druidique.
L’auteur a su insuffler à son récit une musicalité particulière qui rappelle vraiment Dead can dance et apporte une dimension plus complexe à la trame elle-même. D’ailleurs, de nombreuses références aux chansons du groupe sont présentes tout au long du roman, que ce soit dans les titres des chapitres, dans l’ambiance mise en place ou dans des éléments de l’intrigue.
Est-ce une histoire de possession, de réincarnation, ou tout simplement les vies parallèles de deux femmes qui, ayant vécu à plusieurs siècles d’intervalle se ressemblent un peu ? C’est là toute l’ambiguïté de La mort peut danser.
L’auteur a de plus effectué des recherches assez pointues sur le druidisme pour étoffer son roman. Je me souviens avoir lu, un peu à la même époque d’ailleurs, un essai de Christian J. Guyonvarc'h et avoir trouvé de nombreuses références à ce texte-là dans La mort peut danser.
Le mélange entre les mythes, le fantastique et la réalité romancée est parfaitement équilibré. C’est un roman très bien écrit, vaporeux, comme un rêve un peu agité entre deux sommeils. Cette étrangeté, dans le bon sens du terme, m’a marquée, et je me souviens encore avec affection de ce petit roman et de la magie trouble qu’il dégage, c’est pour cela que j’ai été heureuse de le savoir réédité et que je vous en parle aujourd’hui.
Les amateurs de fantastique, de druidisme, les gens qui aiment la musique de Dead can dance, les rêveurs invétérés apprécieront la magie de l’écriture comme celle du récit.