samedi 26 janvier 2013

Le Rêve du Prunellier

Un recueil de nouvelles de Rozenn Illiano.


J'en ai lu la version numérique, mais sachez que la version papier est illustrée.


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« Entends le chant des trains, et les cris d’une Reine des Neiges en furie, et le bruissement des arbres hybrides. Écoute les prières fiévreuses d’une dame d’hiver en péril, l’écho d’un bec de corneille qui cogne à la fenêtre, le bruit sourd d’un corps chutant d’un gratte-ciel. Écoute le silence des mondes qui s’entrechoquent, et le vacarme d’une graine qui grandit, bien cachée sous le bitume…


Huit nouvelles oscillant entre féerie étrange, fantastique éthéré, onirisme nocturne. Huit histoires sans lien ni point commun, ou presque. Juste quelques corneilles, et le froid mordant de l’hiver… »



Le Rêve du Prunellier est un recueil composé de huit nouvelles, toutes reliées entre elles par des choses qui peuvent sembler de l’ordre du détail, mais apportent au fur et à mesure corps et complexité à l’atmosphère bien particulière qui fait toute la beauté de cet ouvrage. L’harmonieuse cohérence qui repose sur ces liens subtils est très habilement construite, toute en nuances et en délicatesse. Les textes se répondent, mais en laissant la possibilité au lecteur d’imaginer ces liens et de leur trouver plusieurs explications.
Il s’agit d’une écriture d’ambiance plus que d’action, poétique, descriptive, mais jamais lourde. Elle ne sert pas de grands textes épiques, mais plutôt une fantasy sensitive, intimiste, imagée et subtile. Attention, ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien dans ces récits, mais plutôt qu’ils sont résolument atypiques. J’ai vraiment apprécié cette façon de raconter, de faire vivre ces histoires.
Tout dans ce recueil m’évoque quelque chose de familier et lointain à la fois. L’hiver, les corneilles, les contes, les morceaux épars d’un univers onirique, me semblent autant de touches familières, tout en laissant aux textes quelque chose de dépaysant, un rien de froideur mélancolique qui s’accroche à l’espoir ténu que recherchent les personnages.
La première nouvelle, Un goût de pluie et de rouille, est un récit tout en sensibilité. Elle m’a rappelé l’introduction écrite par Léa Silhol pour l’anthologie Traverses. Bien que ces deux textes soient très différents, ils ont la même vocation, celle de faire entrer le lecteur dans un autre univers.
Un goût de pluie et de rouille n’est pas le texte le plus fascinant ni le plus développé de cet ouvrage, mais il est à la fois la clé et le portail permettant de pénétrer tout en douceur dans l’univers de ce recueil et de l’interpréter. J’ai été particulièrement sensible à cette manière de procéder.
Dies Irae, la deuxième nouvelle, m’a énormément plu. J’ai un amour tout particulier pour le conte de La Reine des Neiges et ce texte en est l’héritier. C’est un beau travail d’écriture et d’interprétation.
J’ai vu au fil du recueil que l’auteur et moi avons de nombreuses références communes et sans doute cela a-t-il contribué à me faire apprécier ce recueil, mais il y a quelque chose de magique dans ces textes qui, je pense, les rendra parlants et familiers pour chaque lecteur.
La nouvelle intitulée si sobrement Poe, est juste divine et probablement ma préférée, mais c’est Layla des Tours qui m’a certainement le plus bouleversée. Par-dessus tout, j’ai aimé la progression dans les textes, cette histoire au-delà de l’histoire, qui apparaît parfois en filigrane et reprend dans d’autres nouvelles le devant de la scène.
Je ne vais pas détailler tous les autres textes, bien que les ayant tous appréciés. Il est toujours très délicat de parler de nouvelles sans trop en dévoiler. Sachez juste que l’on se laisse prendre bien facilement dans les rets de ces histoires, la construction de ce recueil en toile d’araignée n’est pas anodine, et on se retrouve vite désemparé quand vient le mot fin.
Il y a bien quelques cafouillages, deux ou trois répétitions, de petites coquilles disséminées çà et là, mais rien qu’on ne puisse facilement oublier face à la beauté et l’inventivité de ces nouvelles. Je suis vraiment entrée avec plaisir dans l’univers de Rozenn et j’espère qu’il en sera de même pour vous.


La version numérique de ce recueil est sortie le 19 janvier (vous saurez pourquoi en le lisant) et la version papier est prévue pour février. Vous pouvez vous procurer les deux sur le site de l'auteur.


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mercredi 16 janvier 2013

Tag livresque

J'ai été taguée par Chani.
Toi qui lis ces lignes, sache que c'est à tes risques et périls car je vais me mettre en mode "la livropathe raconte sa vie".
Si tu as une plainte éventuelle, n'oublie pas que la faute en revient à Chani.


1) Es-tu une acheteuse compulsive de livres ?
Oui, je l'avoue. Des fois je ne me rends même pas compte de ce que je fais... Pour ma défense, je suis en règle générale quelqu'un d'assez raisonnable. Mais concernant les livres c'est plus fort que moi. Certaines craquent pour des chaussures, moi c'est pour des bouquins.


2) À quelle fréquence achètes-tu tes livres ?
Il n'y a pas de règle. Je peux passer un moment sans en acheter et d'un coup péter les plombs et revenir chez moi avec une dizaine de bouquins ou je peux en acheter un tous les jours d'une même semaine. C'est variable.


3) As-tu une librairie favorite ?
J'en avais une, mais le libraire l'a vendue à des abrutis...


4) Fais-tu tes achats livresques seule ou accompagnée ?
L'un ou l'autre, peu m'importe. Enfin... Il faut que la personne qui m'accompagne ait une certaine patience, ou soit aussi cinglée que moi. Moi j'dis ça, c'est pour son propre bien...


5) Librairie ou achat sur le net ?
Librairie ! Je préfère vraiment cette option, sauf pour les achats chez les petits éditeurs pour qui je privilégie la vente directe.
Mais c'est parfois très difficile de convaincre un libraire de vous commander un livre de nos jours... Pour peu que l'ouvrage en question soit ancien ou d'un éditeur pas très connu, que ce soit de la SFFF qui pour certains n'est pas de la littérature, pour peu aussi que le libraire soit un peu parano et pense que vous ne viendrez jamais chercher le bouquin, et j'en passe, on est vite mal barré...


6) Préfères-tu les livres d'occasion, neufs ou les deux ?
Peu m'importe. Mais comme ma copine Chani je tiens à ce que l'occasion soit en très bon état. Je suis un peu maniaque avec mes livres... C'est assez curieux car ça n'a pas toujours été le cas.


7) Qu'aimes-tu dans le shopping livresque ?
Les trouvailles inattendues, le plaisir de feuilleter des ouvrages, de partager des impressions avec les personnes qui m'accompagnent...


8) Te fixes-tu une limite d'achats par mois ?
La fixer est une chose. S'en tenir à cette limite en est une autre... Mais j'essaie de ne pas abuser.


9) À combien s'élève ta wish list ?
A plus de titres que je ne pourrai jamais en acheter et en lire.


10) Cite trois livres que tu veux TOUT DE SUITE ?
Si je les voulais là tout de suite et qu'ils étaient publiés, ils seraient déjà chez moi.
Sinon, dans les sorties futures...
- L'ouroboros d'argent d'Ophélie Bruneau.
- Le troisième volume de l'intégrale de Lanmeur de Christian Léourier.
- Albedo de Léa Silhol (pas encore publié et ne le sera sans doute jamais).
- Et la suite de tout un tas de séries dont la traduction française a été abandonnée... Kate Daniels, par exemple.
(Trois, quatre, on ne va pas chipoter...)


11) Vers quel type de livres te tournes-tu en premier ?
Du fantastique, à l'ancienne ou plus moderne, peu m'importe tant que c'est subtil et bien écrit.
Mais je lis de tout. Tous les genres SFFF, des polars poussiéreux, des BD, comics, manga, livres de cuisine, des "classiques", des essais, des romans historiques, des ouvrages sur l'art et même des livres de grammaire. Tout ce qui peu éveiller en moi un intérêt.


12) Précommandes-tu tes livres ?
Ben, dans certaines librairies, si je veux les avoir un jour, faut bien s'y prendre avant leur sortie. Et encore, ça na marche pas toujours...


13) Pourquoi un tel pseudo/nom de blog ?
Pour le nom du blog, c'est très simple. Nous avions l'habitude, avec des copines, de nous surnommer les livropathes car plus encore que bibliophiles, nous sommes définitivement toquées pour et à cause des livres. (Je vous aime mes petites livropathes !)
Et puis j'ai découvert qu'une pièce de théâtre portait ce nom. Je l'ai lue et appréciée, je l'ai trouvée très inspirante et c'est donc également un petit clin d’œil à ce très beau texte.
Vous pouvez d'ailleurs lire ma chronique si ça vous tente.


14) Parle-nous de ton prof préféré.
Contrairement à Chani, je ne suis pas un fossile, donc c'est vraiment tout récent dans ma mémoire...
En fait il y en a eu deux. D'abord ma prof de français de seconde qui était pleine d'enthousiasme, un brin déjantée, et très imaginative.
Et ensuite mon prof de littérature comparée, qui a aussi été mon directeur de recherches.
Leurs cours à tous deux m'ont beaucoup apporté.


15) Quel est ton endroit préféré au monde ?
Il n'existe malheureusement plus.
Mais chez moi c'est sympa, donc que demander de plus ?


16) Parle-nous de ton premier concert ?
Faut savoir que ma mère aime la musique et adorait trimballer sa petite fille partout, même si cette dernière était plutôt récalcitrante... J'ai donc assisté à mon premier concert à un âge trop juvénile pour m'en souvenir et c'est sans doute mieux ainsi. Je pense sincèrement que mon aversion pour les goûts musicaux maternels vient de là.


17) Un endroit que tu aimerais visiter ?
Il y en a tant...
J'aimerais aller au Tibet, en Argentine, au Mexique ou voir le Taj Mahal, etc.


18) Parle-nous de quelque chose qui te rend complètement folle en ce moment ?
Je suis folle tout court, alors un peu plus ou un peu moins...
Disons la collègue dont je partage le bureau, j'ai plus de mal à la supporter qu'à l'accoutumée. Ah et puis aussi une personne particulièrement sans gêne et son putain de manteau qui perd ses putains de poils.


19) Si tu pouvais posséder instantanément quelque chose, rien qu'en claquant des doigts, ce serait quoi ?
La bibliothèque du mage Carolinus dans laquelle se trouvent tous les ouvrages possibles, même ceux pas encore écrits.
Ouais, bon, quelques millions d'euros ça ne serait pas de refus non plus, hein...


20) Qui tagues-tu ?
Personne. Le fait qui veut.
Mais si ça vous tente, donnez-moi les liens, je viendrai vous lire.

mardi 15 janvier 2013

Nous finirons bien par en venir à bout...

Une nouvelle de Laurent Queyssi, publiée chez ActuSF au format numérique.




Gregory est chez le psy et il a un souci avec sa mère. Un gros souci... Mais allez faire comprendre à quelqu’un qu’un zombie a des problèmes psychologiques...
Une nouvelle drôle et pertinente de l’auteur de Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps.



Nous finirons bien par en venir à bout… est une nouvelle qui se lit bien trop vite, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. J’ai vraiment adoré. C’est un texte extrêmement drôle, au style enlevé et d’une ironie particulièrement savoureuse. Comme nous le dit le résumé, même les zombies ont leurs soucis et celui qui nous raconte son histoire, en même temps qu’à son psy (qui n’est pas moins déjanté), n’est vraiment pas sorti du lac. C’est le cas de le dire…
Des histoires de zombies, on en a lues des tas, des marrantes, des glauques, des effrayantes, des dégueulasses parfois. Alors, qu’est-ce que celle-ci a de particulier ? Eh bien cette nouvelle joue à merveille sur les codes du genre, se moque un peu de nos préjugés, des thérapeutes et de leurs idées toutes faites, mais également de l’humanité en général. Ce fut un bref, mais très bon moment de lecture. Ça m’a rappelé l’excellent texte de David Osmay : L’inspecteur Bernère contre la mort (dans l’anthologie Mystères et mauvais genres que je vous conseille chaleureusement). Si comme moi vous préférez vos zombies saupoudrés d’humour, vous apprécierez ces deux nouvelles.
Nous finirons bien par en venir à bout… donne indubitablement envie de découvrir les autres écrits de son auteur.


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dimanche 13 janvier 2013

Sanshôdô, (la voie des trois vérités)

Un recueil de nouvelles SF de Jean Millemann, publié chez Ad Astra.





Quatrième de couverture :
Un jour, toutes les radios et toutes les télés interrompent leurs programmes simultanément pour diffuser en boucle l’évidence qui est partout dans le ciel. Les extraterrestres sont là. Les Zitis, comme on dit, parce qu’il est plus facile de leur donner un nom générique plutôt que de retenir celui de chaque espèce qui constitue cette communauté interstellaire. Bien sûr, les gouvernements terriens font semblant que rien n’a changé alors que leur oligarchie prend l’eau de toute part. Bien sûr ils s’efforcent de voler ce qu’on est prêt à leur offrir. Mais c’est la galaxie toute entière qui s’ouvre à l’humanité et c’est une opportunité que seuls les opportunistes sont incapables de saisir.
En trois textes qui évoquent les plumes et les thématiques de Philip Jose Farmer, Robert Heinlein et Isaac Asimov, Jean Millemann, philanthrope et xénophile, nous dit en substance que, un jour, toutes les radios et toutes les télés interrompront leurs programmes simultanément, ce sera le début du monde.



Sanshôdô est un recueil de nouvelles de science-fiction composé de trois superbes textes qui, s’ils sont tous très différents et indépendants les uns des autres, sont liés par le contexte dans lequel se déroulent leurs intrigues.
Nous sommes ici propulsés dans un avenir plutôt proche. Tout a commencé vers 2025 quand les extraterrestres sont un beau jour venus rendre une visite de courtoisie aux terriens, histoire d’instaurer des relations de bon voisinage. Leur but avoué étant le partage, la communion interraciale d’êtres « sapiens, » et si des mauvaises langues parlent plus de liens commerciaux qu’amicaux, ce n’est pas vraiment le principal dans les histoires que nous offre ce recueil.
Avec Sanshôdô, Jean Millemann nous propose une SF pleine d’espoir, bien que pas forcément optimiste. Tout n’est pas tout beau, tout simple dans ce futur immédiat, qu’il s’agisse de la situation chaotique dans laquelle se trouve notre planète ou du choc des cultures entre terriens et « zitis ».
La confrontation avec l’altérité est ce qui fait tout l’intérêt de ces nouvelles, essayer de trouver le bon en chacun de nous et des moyens de nous accorder malgré les différences et les heurts culturels, sans faire disparaître ces différences qui sont aussi une part de notre identité.
C’est un sujet qui me tient à cœur et que j’ai trouvé particulièrement bien développé dans ce recueil.


Dans Sanshôdô, nous avons donc trois nouvelles rédigées à la troisième personne pour trois personnages très différents : le savant idéaliste, le flic désabusé, le juge consciencieux. Sans vouloir les cantonner à ces archétypes, car ces personnages ne manquent pas de profondeur, c’est quand même ce qui résume le mieux leur personnalité.
Ces trois nouvelles, comme leurs narrateurs, sont extrêmement riches et leurs styles bien distincts. Jean Millemann a parfaitement adapté son écriture à chacun des personnages. Le flic, notamment, use et abuse des anacoluthes, ce qui rend son discours un peu plus familier, tout en étant très personnel.


Lanatkka-nagui, la première histoire, porte sur les choix que l’on peut faire, comme celui de voir nos ressemblances nous rassembler afin que nos différences nous enrichissent ou au contraire nous séparent.
On nous y expose le contexte, les maladresses induites par le choc de cultures, tout en sensibilité. C’est un très beau texte, très émouvant, sur la naissance des sentiments amicaux ou amoureux et leur construction malgré l’altérité, sur l’identité et le partage.


Leboeuf se paye une toile est un texte bien plus cynique, dont le style décalé est particulièrement savoureux. C’est drôle, plein d’esprit et donc très plaisant à lire.
On y apprend un peu plus de choses sur la situation de la Terre, sur les difficultés que rencontrent les peuples sapiens à s’entendre et se comprendre, mais aussi que toutes les différences ne sont pas vouées à être gommées.


Trois petits pas sur le chemin de la sérénité est mon texte préféré. À chaque lecture d’une nouvelle de ce recueil, j’ai pensé qu’elle emporterait ma préférence, mais au final c’est bien celle-ci qui a gagné et pas parce qu’elle se trouve être la troisième.
C’est vraiment une superbe nouvelle, un mélange de philosophie zen et d’art du thé touareg. Ça ne peut évidemment que parler à une amatrice de thé dans mon genre, mais j’ai surtout apprécié l’harmonie qui se dégage de cet écrit.
Tout n’est que justesse, recherche d’équilibre, dans ce texte. On nous y parle d’universalité, sans prôner l’assimilation ou l’uniformisation. De cette lecture vient une certaine sérénité, en cela c’est une parfaite réussite.


Ces trois textes illustrent le fait que les ressemblances doivent servir de pont entre les êtres, que les différences ne sont pas forcément surmontables, mais que ce n'est pas non plus une mauvaise chose car c'est de ces différences que naît tout l’intérêt de l’échange. Au fond tout est semblable et différent à la fois.
Je vous conseille vraiment ce très beau recueil. Évidemment, il faut être dans une humeur un brin philosophique pour l’apprécier pleinement, alors quand l’envie vous prendra de lire ce type de texte, pensez à lui, vous ne le regretterez pas.


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mardi 8 janvier 2013

L'aube de la guerrière - Le teaser

L'aube de la guerrière de Vanessa Terral sort en numérique.
Vous aussi venez à la rencontre de l'ange Solange.



http://www.dailymotion.com/video/xwjt06_vanessa-teaser-partage-video-hd-720p_creation#.UOvQk3eIgRh

lundi 7 janvier 2013

Gilles a suivi Jeanne

Une nouvelle fantastique de Valérie Simon, publiée au format numérique chez ActuSF.




Jeanne est en train de sauver la France du naufrage face aux Anglais. Alors qu'elle est avec ses troupes tout prêt de Compiègne, Jeanne s'offre une balade nocturne dans les bois. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Gilles la suit. Et ce que lui ne sait pas, c'est que la jeune fille a un terrible secret...


Auteur de fantasy et notamment de Yanis, déesse de la mort, Valérie Simon nous propose ici une nouvelle où le fantastique se mélange avec jubilation à l'Histoire de France.



Le résumé de l’éditeur dévoile déjà beaucoup de ce qui se trame dans cette histoire. Comment faire autrement quand le texte en question est une courte nouvelle ? Me refusant à déflorer le dernier mystère qu’il reste à découvrir au lecteur potentiel et sachant bien que je ne garderai pas non plus un souvenir impérissable de cette nouvelle, je n’aurai moi-même que peu à en dire.
De nombreuses choses ont été écrites à propos Jeanne d’Arc et Gilles de Rais. Si on ne peut pas dire que cette nouvelle apporte grand-chose de nouveau sur le sujet, même par son côté fantastique, elle reste un texte plutôt agréable à lire.
Le fantastique tient une grande part dans ce récit et si ses implications m’évoquent quelque chose de familier, comme une impression de déjà-vu, je suis bien incapable de me rappeler d’où elle vient. Ça ne m’a pas gênée, mais ça a un peu émoussé mon intérêt. Ceci dit d’autres trouveront sûrement ce texte plus original que moi.
Gilles a suivi Jeanne est la mise en mots d’un moment hors du temps, l’histoire d’un choix et d’une bifurcation de la lumière à l’ombre, tout simplement. C’est son atmosphère un peu sombre et irréelle, un brin onirique, qui en fait l’attrait principal.


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dimanche 6 janvier 2013

Vampire et célibataire, Queen Betsy t1

Un roman de chick-lit paranormale, écrit par Mary Janice Davidson et publié chez Milady.





Quatrième de couverture :
Elle voulait juste être la reine du bal...
Elle va devenir la reine des vampires !
La série de bit-lit pour toutes celles qui dévorent de la chick-lit !


À son réveil à la morgue, Betsy Taylor découvre qu'elle est un vampire. Même si sa nouvelle condition possède de nombreux avantages, elle a bien du mal à s'habituer à son régime à base de liquide. Et même si sa mère est ravie d'apprendre que la mort ne lui empêchera pas de lui rendre visite, ses nouveaux amis nocturnes, eux, ont la conviction ridicule qu'elle est la reine annoncée par la prophétie…



Je suis une snob.
Enfin, une snob consciente de l’être et qui ne demande qu’à faire plier ses a priori stupides, mais une snob quand même.
Je m’étais donc dit que je ne lirai jamais Queen Betsy, parce que ça me semblait trop girly et que je déteste ça. J’ai déjà du mal à supporter mes amies quand elles me parlent de fringues et de chaussures, alors la première vampire venue, non merci.
Et puis j’ai écouté les interventions de Mary Janice Davidson aux Imaginales (merci ActuSF). Je l’ai trouvée drôle, pas prétentieuse pour deux sous dans sa démarche littéraire et me suis du coup sentie moins réfractaire à sa vision des choses. J’ai donc commencé à me dire : « peut-être bien ».
Ensuite, j’ai reçu ce livre lors du swap vampires et sorcières (merci Myrine). La part de moi qui n’aime pas être snob n’en demandait pas plus, alors je me suis lancée dans cette sympathique lecture.


Pour commencer, parlons un peu de l’histoire…
Betsy, personnage principal et narratrice, est une fille tout ce qu’il y a de plus normale. Elle a les mêmes soucis que le commun des mortels, soucis qui pourraient aussi bien être les vôtres que les miens. Entre autres déboires, son nom est propice à tout un tas de moqueries, elle ne s’entend pas avec sa belle-mère, vient de se faire virer de son boulot de secrétaire et n’a pas de petit ami…
Bref, sa vie serait tout à fait banale si, du jour au lendemain elle n’était pas devenue une vampire. Et pas n’importe quelle vampire… Mais ça je vous laisse le découvrir si vous décidez que Betsy vaut la peine d’être rencontrée.


Vampire et célibataire est un petit roman sans prétention, distrayant, assez marrant aussi, même s’il ne casse pas trois pattes à un canard.
Ce qui me rebute dans la chick-lit, qu’elle soit paranormale ou des plus réalistes, c’est la superficialité. Une nana décérébrée, mais tellement gentille, un peu gaffeuse et trop naïve qui fait une petite fixation sur son look, comme on en trouve souvent dans ce genre d’histoires, m’ennuie très vite. Or, Betsy n’est pas si creuse. Elle sait jouer les idiotes quand ça l’arrange, elle a aussi ses petites obsessions, mais elle n’est pas superficielle. C’est au contraire un personnage attachant, très humain et bien construit. J’en suis la première étonnée, mais j’ai beaucoup aimé Betsy.
Evidemment l’histoire est plutôt facile, elle part en vrilles de si nombreuses fois que j’ai renoncé à les compter, notamment quand Betsy, qui aime les digressions, s’emmêle les pinceaux ou qu’on passe du coq à l’âne sans trop savoir comment ou pourquoi. Il y a très souvent un problème de suivi dans les dialogues et certaines situations. Je ne dirais pas que c’est mal écrit, mais on ne peut nier que ce premier tome est brouillon. Et puis le personnage masculin du roman est si caricatural que j’en ai la migraine… Mais ce n’est pas non plus le genre d’ouvrage auquel on demande autre chose qu’un moment de détente et en cela il s’acquitte fort bien de sa tâche.
Les personnages secondaires sont sympas et hauts en couleurs, si on excepte le trop lisse Sinclair. C’est un roman assez drôle, j’aime bien l’humour pince-sans-rire de MJ Davidson. Mais j’ai peur que ce type d’histoire devienne lassant à force. Peut-être est-ce une bonne série à lire de temps en temps quand on a envie d’un bouquin léger. Je compte bien essayer le deuxième tome un de ces jours.

samedi 5 janvier 2013

For I Have Sinned

Une nouvelle de Darynda Jones prenant place dans la série Charley Davidson et uniquement publiée au format numérique.


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Cette courte nouvelle se situe entre le premier et le deuxième volume de la série Charley Davidson. Il est d'ailleurs nécessaire d'avoir lu le premier roman pour l'apprécier.
La narratrice est une « cliente » de Charley, une femme récemment décédée et qui n’a plus que des bribes de souvenirs de son existence passée. Il est intéressant de voir, pour une fois, Charley à travers le regard de quelqu’un d’autre, une personne qui ne la connaît pas et ne peut la juger que sur ses actes présents et quelques impressions.
L’humour de Charley, tout en étant bien marqué, est moins lourd que dans Première tombe sur la droite, c’en est rafraîchissant. Charley semble ainsi un peu plus humaine, voire normale, et surtout plus sereine.
On retrouve aussi Reyes dans cette histoire, pour une petite apparition, certes, mais qui a son importance. Là encore, voir leur relation à travers les yeux d’une personne qui n’est pas au courant de toute l’histoire amène une subtilité supplémentaire à ce que l’on en a appris dans le tome précédent.
Mais l’intrigue, bien que faisant écho à une part de la vie de Charley, est surtout centrée sur cette femme tout juste décédée et accablée par l’absence de ses souvenirs. L’auteur a parfaitement rendu ses sentiments, de l’égarement à l’inquiétude, en passant par la culpabilité, mais aussi l’apaisement que la présence de Charley lui procure. C’est ce qui en fait une si belle nouvelle.
Ce texte si court a réussi à me toucher et c’est, au fond, une très belle histoire malgré la mélancolie et le chagrin qui s’en dégagent.
Cette nouvelle n’est pas indispensable pour la compréhension de la série, mais si vous aimez Charley vous ne pouvez pas passer à côté.


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