dimanche 27 septembre 2015

Métaphysique du vampire, nouvelle édition

Un roman de Jeanne-A Debats, initialement publié chez Ad Astra et maintenant repris en papier et numérique par les éditions ActuSF.

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Présentation de l'éditeur :

“C'est mon travail de traquer les monstres. J'en ai connu beaucoup, brièvement. Ils étaient tous humains à la base."

Navarre, alias Raphaël, est un vampire vieux de plusieurs siècles, terriblement beau, joyeusement bisexuel et surtout un assassin redoutable à la solde du Vatican. Pour sa nouvelle mission, il est envoyé au Brésil sur les traces d’un ancien nazi. Mais, entre les divinités locales et la chaleur du Carnaval, la chasse ne s'annonce pas de tout repos... d'autant qu'il se retrouve accompagné d'un prêtre, au dogme laxiste, et d'une autre créature de la nuit, Dana, particulièrement attirante.
Rythmé, drôle, étonnant, osé... Dans la lignée de L'Héritière, Jeanne-A Debats, avec Métaphysique du vampire, réinvente le roman vampirique pour mieux nous faire s'interroger sur la notion d'humanité.

Jouant avec les codes de la science fiction et du fantastique, Jeanne-A Debats est désormais une voix importante des littératures de l’imaginaire en France. Son œuvre interpelle, distrait et fait réfléchir, avec toujours des personnages hauts en couleur, de La Vieille Anglaise et le continent à Plaguers en passant pour les plus jeunes par La Ballade de Trash. Cette édition contient en prime les nouvelles "Lance", "La Fontaine aux serpents" et "Ovogenèse du vampire".
Peut-être avez-vous déjà croisé Navarre au détour d’une anthologie, dans le roman L’Héritière également paru aux éditions ActuSF, ou même dans la précédente version de Métaphysique du vampire publiée chez Ad Astra. S’il est apparu dans de nombreuses nouvelles, Métaphysique du vampire est pour l’instant le seul roman dont il est le personnage central et l’intrigue se déroule à l’époque où il travaillait encore pour le Vatican en tant qu’espion et assassin.
« Pour vivre heureux et immortels, vivons stupides » telle est sa devise. Sauf qu’il n’est pas vraiment stupide, il essaie simplement de ne pas gamberger, ce qui n’est pas évident après cinq cents ans d’existence. En cela, il est un vampire très crédible et tranche avec ses congénères, à l’ère où ceux-ci tendent à devenir de plus en plus lisses et propres sur eux, aussi plats et froids que des photos de magazines. De roman en roman, ils se ressemblent tous, très loin du vampire d’origine qui symbolisait la transgression.
Je suis persuadée qu’on ne pourrait pas survivre tant de temps, avec un cerveau humain malgré tout, sans une certaine dose de dinguerie et qu’il n’y a pas d’autre moyen que d’apprendre à la gérer avec des manies, des troubles de l’attention ou une superficialité exagérée. C’est ce qui peut paradoxalement permettre de supporter toutes les informations qu’on engrange, ces nouvelles choses que l’on doit apprendre. Même le sommeil fait défaut à Navarre, son esprit ne se repose jamais, il y a là de quoi définitivement lâcher la rampe à la première occasion.
J’ai beaucoup aimé cette façon d’envisager le vampire et j’ai trouvé un certain intérêt à la manière dont l’auteur intègre les différents panthéons à sa mythologie personnelle, à la construction de son background et aux différentes magies présentes. Métaphysique du vampire est un roman d’urban fantasy sortant résolument de l’ordinaire, tenant en grande partie du polar à l’ancienne. Il faut dire que l’époque à laquelle se passe l’histoire se prête particulièrement à ce métissage des genres. Ce roman rappelle un peu James Bond, mais en prenant à contre-pied presque tout ce qui fait les aventures du personnage.
Comme Navarre est le narrateur, qu’il est relativement égocentrique et qu’en plus le roman est fort court, les personnages secondaires sont peu développés, mais pas laissés de côté. Ils sont présents juste ce qu’il faut. Bien évidemment, notre vampire est au centre de l’histoire et se révèle être un personnage attachant malgré son détestable caractère. Arrogant, un brin capricieux et puéril, égoïste et solitaire, il cache son humanité derrière ces défauts pour mieux survivre au temps qui passe. Il a une tendance prononcée à la digression et aux bavardages futiles qui nous font sentir qu’il se promène sur un fil ténu, pouvant basculer à tout moment, prisonnier de son propre esprit et parfois même de celui des autres, car Navarre a un don très spécial qui lui vaut autant d’ennuis que de facilités dans son travail. Il est en outre très lucide, peu complaisant envers lui-même comme envers autrui, ses défauts sont parfaitement assumés. Aussi cynique que sarcastique, son humour et sa gouaille le rendent très plaisant à suivre.
L’histoire en elle-même est excellente et bourrée d’action. Même si elle se révèle un peu prévisible, cela n’a guère d’importance car on se laisse très vite emporter et le tout est extrêmement bien construit. C’est un récit qui, sous des dehors de littérature de divertissement, donne à réfléchir, notamment sur les notions d’humanité et de monstruosité. Ce thème, qui revient souvent avec ce personnage, me touche particulièrement.
Du point de vue de la forme, la narration selon Navarre est aussi très intéressante et originale car l’histoire n’est pas découpée en chapitres et ne connaît que très peu d’interruptions. On la suit d’un bout à l’autre, comme ce vampire qui ne dort jamais réellement. Ça colle parfaitement avec le personnage, pour lui cette aventure dans son ensemble n’est qu’un court chapitre de plus dans sa très longue vie. En théorie, l’idée est vraiment très séduisante et je l’ai appréciée car elle renforce la crédibilité du récit, mais en pratique ce procédé peut se révéler étonnamment lourd à la lecture. J’ai peut-être ressenti les choses ainsi parce que j’étais fatiguée quand j’ai lu ce texte et donc sujette aux troubles de l’attention. Dans ces cas-là, les chapitres courts me donnent l’impression de me reposer, même si je lis autant et sans réelle interruption que je l’ai fait avec Métaphysique du vampire. Le fait que le roman soit court a donc été un avantage dans ce cas précis. Comme quoi, on s’attache parfois beaucoup aux détails… En tout cas, ça m’a permis de mieux comprendre la façon dont Navarre vivait cette fatigue mentale qui s’accumule.
Ambigu, égotique, d’une délicieuse mauvaise foi, ce vampire est un personnage aussi exaspérant que charismatique. Je l’apprécie pour cette conscience qu’il a d’être un monstre, sans s’apitoyer sur son sort. Il est nuancé, s’embarrasse peu de morale, et ses choix peuvent aussi bien se révéler nobles qu’égoïstes et mesquins. En un mot, ce monstre ordinaire est très humain.

Avec cette nouvelle édition au sein de la collection poche des Indés de l’imaginaire, on perd certes la jolie couverture de Rozenn qui ornait l’ancienne version, mais on gagne trois excellentes nouvelles publiées au préalable dans des revues et anthologies.
Lance dépoussière avec verve et humour les récits classiques de dragons et princesses. Elle allie joyeusement légende arthurienne, troubles européens du début du XXe siècle et des thèmes restés malheureusement très actuels. Ce fut une lecture très distrayante.
Dans Ovogenèse du vampire, on retrouve, entre autres, un personnage présent dans L’Héritière (l’un de mes préférés, je l’avoue, ce qui ne fait qu’attiser mon envie de lire la suite) et c’est l’occasion pour Navarre de faire un petit voyage dans le temps. Ce texte relativement court est néanmoins très plaisant.
Enfin, c’est dans l’espace que Navarre devra exercer ses talents d’enquêteur. La Fontaine aux serpents, aux implications riches et complexes, est mon texte préféré.
Il est toujours difficile d’évoquer des nouvelles, de trouver les mots justes sans trop en dire. Quoi qu’il en soit, celles-ci valent le détour.
Cependant, ces découvertes ou relectures m’amènent à une interrogation. Malgré mon goût de la traque et ma joie quand j’en découvre une au hasard d’une anthologie, je me pose quand même la question : à quand un recueil de toutes les nouvelles concernant Navarre ?

Si vous avez aimé L’Héritière, je sais que vous ne manquerez pas cet ouvrage. Sinon, pour peu que vous cherchiez un roman d’urban fantasy qui sort de l’ordinaire, foncez chez votre libraire vous procurer Métaphysique du vampire qui, j’en suis certaine, vous offrira un très bon moment de lecture. Il peut se lire comme un stand-alone, mais vous donnera sans doute envie d’en savoir beaucoup plus sur son énigmatique narrateur.

vendredi 25 septembre 2015

Coraline (BD)

D'après le roman de Neil Gaiman. Adapté et illustré par P. Craig Russell. Publié par les éditions Au diable vauvert.

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Coraline est à la base un roman pour la jeunesse, ou plutôt une sorte de conte effrayant, écrit par Neil Gaiman, l’un de mes auteurs préférés. Il existe une adaptation animée superbe que je vous conseille chaleureusement, même si je n’ai pas apprécié tous les aménagements qui ont été fait par rapport au texte d’origine (dégage de là Wibby !). Cependant, pour cette fois, c’est de l’adaptation BD que je vais vous parler.
Je dois avouer que je n’étais pas très enthousiaste dès le départ et ma mauvaise impression n’a fait que se renforcer en cours de lecture. Je n’ai pas du tout aimé les dessins. Je les ai trouvés bien trop plats. Ils se veulent réalistes, ce qui enlève de sa dimension magique à l’histoire, mais restent assez grossiers. L’usage de traits épais pour figurer les ombres ou la profondeur est le signe le plus marquant de ce manque de finesse. Ce n’est pas un style qui me parle et je n’ai pas plus apprécié les couleurs, mais j’admets que c’est une affaire de goûts plus que de technique.
Je ne sais pas si des enfants, qui sont quand même censés être le public cible, apprécieront ces illustrations plus que moi. Par contre, je suis assez perplexe quant à la représentation de Coraline elle-même qui est une très jeune enfant dans le roman et me semble un peu grande dans la BD, alors que ses réactions demeurent celles d’une fillette.
Une adaptation est censée apporter une dimension nouvelle à une histoire. Je ne voulais pas forcément quelque chose de gothique ou de fantasque, néanmoins si le dessin ne se révèle guère convaincant et que le scénario est simplifié, autant en rester au roman. La BD se concentre sur l’essentiel, mais le texte d’origine est lui-même assez court. Malgré cela, il y a quelques ajouts, des détails, qui n’ont pas éveillé mon intérêt, alors que des choses plus importantes sont passées sous silence.
Quand on lit cette BD, on se dit que l’intrigue est particulièrement pauvre alors que ce n’est pas le cas. Tout ce qui fait la beauté du texte est aplati. Le roman est de ceux qui donnent des frissons et qu’on aime lire enfant quand il fait mauvais temps, juste pour s’offrir une petite frayeur. Dans la BD, on ne ressent pas l’exaltation de Coraline quand elle passe de l’autre côté ni sa tentation de rester. On s’ennuie, tout simplement. L’autre mère est affreuse, mais pas effrayante. On ne tremble pas avec Coraline, on ne s’attache pas à elle et, de fait, on se fiche un peu ce qui va lui arriver. Les illustrations brident l’imagination au lieu de la nourrir. C’est très décevant.
Lisez le roman, regardez l’anime, mais oubliez la BD.


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jeudi 24 septembre 2015

Légion

Une novella de Brandon Sanderson, publiée au Livre de Poche.


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Si vous ne voulez pas trop en savoir, ne lisez pas le résumé de l'éditeur !




Présentation de l'éditeur :


« Mon nom est Légion, parce que nous sommes nombreux. » Ainsi parle le démon dans l’Évangile de Marc. Le héros de cette nouvelle, Stephen Leeds, surnommé Légion, est un être multiple : très intelligent, il peut apprendre n’importe quoi en très peu de temps, mais extériorise tous ses savoirs sous forme d’hallucinations, qui sont autant d’aspects de lui-même. Il vit reclus dans une grande maison, entouré de ces nombreuses entités hallucinatoires, toutes dotées de compétences hautement spécialisées. Il est riche, car il loue ses services à qui peut se les payer. Un jour, il est engagé pour enquêter sur la disparition d’un scientifique, inventeur d’un objet très particulier : un appareil photo capable de prendre des photos du passé… Ce court texte, l’un des préférés de son auteur, aborde des questions complexes et fascinantes, telles que la nature du temps, les mystères de l’esprit humain, le potentiel de la technologie…



« Je m’appelle Stephen Leeds et je suis parfaitement sain d’esprit. Mes hallucinations, en revanche, sont complètement cinglées. »


Le ton est donné. En tournant les premières pages de cette novella, on plonge derechef dans un récit aussi déjanté que haletant. Stephen Leeds est un génie, mais son cerveau a trouvé un moyen bien particulier de gérer ses capacités intellectuelles hors normes sans qu’il perde pied. Je vous laisse en découvrir les implications. Sachez seulement que l’idée est excellente et, même si le texte est trop court à mon goût, suffisamment développée pour qu’on apprécie son potentiel.
Légion se lit très vite et pas uniquement à cause de la brièveté du texte. Le récit est vraiment prenant, c’est du bon fantastique, moderne et teinté de polar. Outre les hallucinations du personnage, le lecteur se trouve confronté à des photos du passé, prises à diverses époques, alors que la photographie n’avait pas encore été inventée. L’appareil que Stephen recherche peut-il réellement photographier le passé ou s’agit-il d’une imposture de génie ?
J’ai passé un excellent moment avec cette novella et je ne regrette qu’une chose : un personnage aussi original aurait mérité de loin qu’on développe ses aventures. J’espère qu’un jour Brandon Sanderson exploitera tout le potentiel de Stephen et ses copains.


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CRAAA

mercredi 23 septembre 2015

PAL automnale

Ah, l'automne ! C'est une saison merveilleuse pour les lecteurs de tout poil. J'ai hâte de pouvoir m'installer près de la cheminée avec un chaï ou un chocolat chaud (non je ne suis pas si vieille que j'en ai l'air) et un bon livre.
J'ai très peu lu cet été et compte bien me rattraper.


Pour moi en automne on lit...


...Du Fantastique :


- Dorian Gray, la version BD de Enrique Corominas
Cela fait longtemps qu'elle attend sagement dans ma pal. Je me dis toujours que les BD se lisent vite, alors elles ne passent pas en priorité...


- Le fantôme du mur de Jean-Pierre Favard
Mais j'aimerais relire Le Passe-muraille avant.


- Comme un conte de Graham Joyce
Eh oui, il attend toujours...


L'océan au bout du chemin de Neil Gaiman
Pareil... Et ce n'est pas faute d'avoir envie de le lire.


...Des lectures effrayantes ou en rapport avec Halloween et Samhain :


- Maisons hantées
Une anthologie que j'ai gagnée en participant au CRAAA et qui fera une excellente lecture d'Halloween.


- Ghost stories
Une autre anthologie de saison. Il y a un truc bizarre avec ce livre, il se cache et je l'oublie toujours, mais là il peut me rapporter des points bonus pour le CRAAA alors je vais le traquer !


- Black mambo de Morgane Caussarieu, Vanessa Terral et Sophie Dabat
Celui-ci aussi va y passer pour le CRAAA !


- Le crime d'Halloween d'Agatha Christie
Une nouvelle traduction.


...Des récits féeriques ou en rapport avec les contes, cruels ou non, et le Petit Peuple :


- En revenir aux fées de Nathalie Dau


- Le libérateur, Les Outrepasseurs T3 de Cindy Van Wilder
J'ai très envie de savoir la fin, mais j'ai spécialement gardé ce roman pour l'automne.


- Or et nuit de Mathieu Rivero


- Les sorcières de North Hampton.


- Le Livre de Perle de Timothée de Fombelle


- American fays d'Anne Fakhouri et Xavier Dollo


...Et des trucs qui sont là parce que j'en ai envie et que voilà quoi...


- Même pas mort, Rois du monde T1 de Jean-Philippe Jaworski


- Dernières nouvelles d’Oesthrénie d'Anne-Sylvie Salzman


- Les Yeux Améthyste de Enamorte


- Sans forme, Le Protectorat de l'ombrelle T2 de Gail Carriger
Je l'avoue, je n'ai pas aimé le premier tome. Je n'ai pas oublié pourquoi, mais comme l'univers de l'auteur change un peu et que tout le monde plébiscite cette série, j'ai décidé de lui redonner une chance.

dimanche 20 septembre 2015

The Amazing Mr Blunden

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The Amazing Mr Blunden est l’un de ces films de fantômes aux vaporeuses allures de conte que l’on aime regarder à l’approche des fêtes de fin d’année. Certes un peu kitsch – il date de 1972, c’était l’époque – il n’a néanmoins pas si mal vieilli que l’on pourrait le craindre.
Tout commence lors d’une veille de Noël en 1918. Un vieux gentleman toque à la porte d’une veuve désargentée et lui propose un emploi de gardienne, mais quand celle-ci s’éclipse pour s’occuper du bébé malade, il tient à ses deux aînés des propos sibyllins.
Alors qu’ils tentent de s’habituer à leur nouvelle vie, Lucy et Jamie vont se rendre compte que les rumeurs concernant le vieux manoir dont leur mère a la garde ne sont peut-être pas que des superstitions. Dans le parc, ils font une rencontre qui va les conduire cent ans en arrière pour, peut-être, éviter un drame.
J’aime l’ambiance de ce film, même si l’intrigue a quelques accents puérils parfois. C’est une histoire de fantômes très british, qui n’est pas faite pour effrayer mais plutôt pour laisser l’esprit dériver aux limites du merveilleux. Elle réveille les souvenirs enfouis de l’enfance, quand on s’imagine que tout est possible. Elle joue sur des motifs connus, mais sans lourdeur. C’est agréable à regarder. Un humour grinçant et subtil, irrévérencieux autant qu’ironique, ajoute un peu de piquant à cette intrigue qui serait sinon un peu trop enfantine avec ses grosses ficelles et ses méchants caricaturaux. De fait, The Amazing Mr Blunden peut plaire autant aux adultes qu’aux plus jeunes.
Si ce n’est clairement pas un film époustouflant dans son esthétique ou ses effets, il est cependant très soigné dans ses détails. Je pense notamment aux chansons (non, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas un Disney ou une comédie musicale, on ne chante pas toutes les deux secondes) ; même quand on entend uniquement des bribes sur le passage de Mr Blunden, elles sont toujours significatives.
J’ai vu ce film pour la première fois il y a une bonne dizaine d’années et il est demeuré dans ma mémoire. Quelque chose dans cette histoire me touche, sans que je sache vraiment définir quoi. Cela se cache dans l’ambiance fantastique, dans la magie et le symbolisme du récit, peut-être. J’ai un faible pour les histoires de fantômes aussi, je dois bien l’avouer.
Je l’avais vu doublé en français, mais cette version semble introuvable aujourd’hui. J’ai donc dû me contenter de sous-titres en anglais. Cela dit, le vocabulaire est tout à fait accessible.
J’ai passé un moment agréable à me remémorer des détails que j’avais oubliés. Si vous n’avez pas peur du kitsch, si vous aimez les histoires de fantômes à l’ancienne et que vous avez envie de retomber en enfance pour une heure, suivez donc Mr Blunden et les enfants dans leur quête.


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RVLFC

samedi 19 septembre 2015

Challenge Bulles et Vignettes

Ce challenge est organisé par Vampires et Sorcières et comme le titre l'indique il nous invite à lire des BD, des comics, des mangas, mais aussi des livres illustrés.
Il a commencé le 1er septembre (oui, je suis en retard) et se terminera le 31 décembre 2015. On peut encore s'inscrire.


Chaque lecture rapporte des points, avec un bonus quand les ouvrages abordent certains thèmes et il y a des goodies à gagner.
Toutes les modalités et les lots sont sur la page du challenge.


Venez buller avec nous !


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mercredi 9 septembre 2015

The Pink Tea Time Club

Un fix-up rose bonbon de Cécile Guillot, publié aux éditions du chat noir.


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Présentation de l'éditeur :
Lottie est une jeune Londonienne bien sous tous rapports, même si elle préfère s'informer des dernières modes plutôt que d'apprendre les convenances d'une future femme à marier. Cependant, lorsque des engeances monstrueuses sorties tout droit d'une dimension parallèle s'attaquent à elle au cours d'une promenade, la lady saute sur l'occasion de chambouler son quotidien. Mise au parfum par Mr Rabbit, un jeune horloger garant de la fermeture de ces portails, Lottie décide de partir à l'aventure. Dans son empressement passionné, elle embrigade sa sœur et sa meilleure amie avec lesquelles elle forme désormais le Pink Tea Time Club. Un groupe de lecture, en apparences, où l'on parle monstres, créatures fantastiques, royaumes féériques et autres mondes. Pour la soif de découverte, pour sauver Londres mais surtout, pour passer le temps. En toute bienséance, cela va de soi...



Préalablement publiées sous forme de feuilleton numérique, les nouvelles composant The Pink Tea Time Club ont été regroupées dans une version papier. Les liens entre les intrigues placent ainsi l’ouvrage à la lisière entre le recueil et le roman. Je pense que le plaisir de lecture et la perception de la continuité ne sont pas les mêmes quand on lit tout à la suite, d’où cette précision. Cela est d’autant plus frappant que l’ouvrage et très court et se lit en quelques heures. J’aurais probablement eu plus de patience avec l’un des personnages si j’avais découvert ces aventures petit à petit.
Cécile Guillot nous entraîne cette fois à l’ère victorienne, sur les traces d’une troupe des plus improbables. Elijah Rabbit, héros un peu tiède et hésitant chargé d’empêcher l’intrusion de créatures venant d’autres dimensions, se trouve affublé bien malgré lui d’assistantes pour le moins inattendues. Sous l’égide de l’inconséquente Lottie, trois demoiselles de bonne famille vont s’immiscer dans ses activités ésotériques, pour le pire et le meilleur… L’horloger est facilement débordé par cette bande de jeunes filles, mais les uns vont évoluer au contact des autres et s’affirmer dans leurs choix de vie. C’est ce qu’il y a de plaisant dans ces histoires qui, cela mis à part, manquent un peu de profondeur.
Les personnages eux-mêmes, s’ils sont pour la plupart sympathiques, ne sont pas particulièrement développés. La pragmatique Vivian, qui a ma préférence, assure la bonne marche de l’équipe et sa cohésion, mais c’est sans nul doute Lottie, capricieuse bien que dotée d’un grand cœur, qui évolue le plus. Pour autant, j’avoue avoir eu un peu de mal à supporter les gamineries de cette dernière, mais les histoires sont sympathiques. On plonge dans une ambiance girly, rubans roses et tasses de thé qui n’est pas déplaisante. Les clins d’œil à de grands classiques de la littérature sont nombreux et amusants. Cette lecture est idéale pour mettre un peu de légèreté dans votre vie au cours d’un après-midi pluvieux.

lundi 7 septembre 2015

La légende de Dugong

Une nouvelle de Salyna Cushing-Price, parue en numérique aux éditions Flammèche.


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Présentation de l'éditeur :
Il est des légendes que les Humains ne devraient pas oublier...


Marega et sa tribu vivent paisiblement sur l’île tropicale qui les abrite. Mais un jour tout bascule : un immense bateau apparait au milieu du lagon et des hommes à la peau claire débarquent. Ils recherchent quelque chose de bien particulier, qu’ils ne pourraient trouver nulle part ailleurs : une sirène.


Les chefs du village acceptent de laisser les étrangers emporter la créature considérée comme maudite, pourvu qu’ils s’en aillent vite. Mais Marega ne l’entend pas de cette oreille. Faisant fi des avertissements, il est prêt à tout pour sauver cette femme mi-humaine, mi-requin. Même aux plus terribles des sacrifices...



La légende de Dugong porte bien son titre car, fantasy aux contours flous, elle prend très vite des allures de mythe. J’apprécie beaucoup ce genre de récits en général car je trouve de l’intérêt à leurs échos et motifs ainsi que de la richesse dans leurs inspirations. Me ravissent en outre leurs divers niveaux de lecture. En digne représentante du genre, cette nouvelle a comblé mes attentes.
Elle nous conte avec sensibilité et intelligence une quête personnelle de vengeance et d’expiation mêlée. On y trouve tous les travers habituels de l’humanité, mais sans verser pour autant dans la caricature. De même, les créatures marines que nous présente le récit échappent aux lieux communs.
La lecture fut plaisante, intense sur la fin, et chargée en émotions. Quelques coquilles se sont malheureusement glissées dans ce texte, mais le style est très agréable et fluide. Je suis entrée petit à petit dans l’histoire, m’imprégnant doucement de son atmosphère, et les personnages m’ont émue. Ce fut une belle découverte.


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vendredi 4 septembre 2015

Les Soldats de la mer

Un recueil de nouvelles d'Yves et Ada Rémy, publié en papier et numérique aux éditions Dystopia. Version revue par les auteurs.
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Les Soldats de la mer est un fix-up. Les nouvelles qui le composent s’entrelacent pour former un tout. Ces Chroniques Illégitimes Sous la Fédération sont l’ébauche d’un monde brumeux, à la fois reflet avancé (pour son époque) du nôtre et résonance lointaine de nos songes et chimères. Elles relatent des faits étranges qui ne peuvent prétendre à une place dans les livres d’Histoire de cette Europe, bien qu’elle n’en porte pas le nom, jumelle de la nôtre.
Dans ce monde parallèle et pourvu de deux lunes, naît et se développe la Fédération, coalition de nations figurant la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, etc. Celle-ci prend, au fur et à mesure de ses conquêtes et alliances, des allures d’Empire puissant mais perpétuellement en guerre. On apprend à la connaître au fil des nouvelles, par touches discrètes tout d’abord, comme si ce n’était pas vraiment le propos. Les récits s’articulent autour des soldats qui la servent et elle paraît n’être qu’un personnage secondaire, malgré un statut d’entité qu’on ne peut nier.
Je ne suis pas férue d’histoires militaires, mais je me suis laissée bercer par l’ambiance onirique des nouvelles. C’est, en grande partie, du Fantastique de haute volée, élégant, revisitant des thèmes classiques avec brio et originalité. Fantômes, vampires et revenants de tout poil raviront les amateurs du genre. Aucun de ces récits n’est convenu et la conclusion se révèle époustouflante.
Ce recueil est immersif, on sent l’odeur des embruns, le brouillard qui colle à la peau et glace l’échine, les fantômes qui rôdent. Le style, superbe, délié, est pour beaucoup dans le plaisir de lecture. J’avais déjà aimé Le Prophète et le Vizir, diptyque de nouvelles lu quelques semaines auparavant, mais Les Soldats de la mer m’a indubitablement impressionnée. L’ambiance de ces textes, et plus encore dans les derniers, m’a beaucoup rappelé celle des écrits de Julien Gracq, un auteur qui a durablement marqué mon imaginaire et mes perceptions littéraires. L’attente et l’étrange, les non-dits et l’onirisme sont d’importantes composantes de ces histoires.
Cet ouvrage est typique du Fantastique à la fois pour les thèmes visités, l’ambiguïté et l’atmosphère des récits, mais aussi l’élégance raffinée de l’écriture. Cependant, au-delà de l’amateur habituel de Fantastique à l’ancienne, tous les lecteurs aimant la belle littérature apprécieront ces nouvelles.
Je ne remercierai jamais assez les éditions Dystopia d'avoir réédité ce chef-d’œuvre, me permettant ainsi de le lire et, j’espère, de vous le faire connaître et aimer à votre tour.
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CRAAA

mardi 1 septembre 2015

Challenge E-books

Je croule déjà sous les challenges (et je suis en retard pour chacun d'entre eux), mais je ne résiste pas à celui-ci qui est organisé par ma petite peste préférée et qui en outre peut facilement se coupler aux autres défis que j'ai choisis.


Le challenge se déroulera du 1er septembre au 31 décembre et il est basé sur un système de points.
Allez voir sur De Fil en Histoire pour les détails de l'aventure, Laura a présenté son challenge de manière très amusante.


J'ai choisi le grade de Dompteuse de créatures ailées, ce qui équivaut à lire 10 e-books.
Toutefois, ce n'est pas si simple, la petite peste a corsé le challenge en ajoutant quelques thèmes imposés (mais rien de bien méchant) :




- Lire un E-book de 300-350 pages
- Lire un E-Book où il y a une représentation de la magie de la glace, du froid (ça peut être une couverture, un univers, un personnage…), et/ou de la royauté (royaume, roi, reine) Thématique large pour plus de facilité
- Lire un recueil de nouvelles ou plusieurs nouvelles si vous n’avez pas de recueil.



C'est parti pour les lectures numériques !


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challenge ebooks