vendredi 29 septembre 2017

Bullet journal pour tricopathe

Un carnet à remplir de Mélise Carrara, publié chez Eyrolles.
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tricopathe
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Présentation de l'éditeur :

Un journal créatif à remplir, spécialement dédié au tricot !
Pour toutes celles que les aiguilles à tricoter démangent, qui ont cent projets en cours, en prévision, en tête, qui cherchent sans cesse la liste des abréviations de tricot, qui fouinent sur les sites de tricot en anglais mais qui ont oublié la traduction des noms des mailles, qui ne savent plus si elles ont déjà acheté de cette belle laine chez leur vendeur préféré, qui aimeraient bien se rappeler la taille des aiguilles qu'elles ont en stock.
Pour toutes les créatives et tricoteuses compulsives qui voudraient être organisées et tenir leur journal de tricot, à la manière d'un bullet journal, afin de suivre l'avancée de leurs projets et de noter les meilleures chaînes YouTube...
Ce journal est pour elles, les tricot addicts.
Je suis dingue des carnets en tous genres, pas forcément du bullet journal en lui-même, mais j’aime faire des listes, prendre des notes sur tout et n’importe quoi et garder des traces de mes projets. Le tricot n’échappe pas à la règle, d’autant que cette activité requiert souvent la prise de notes ainsi qu’un certain sens de l’organisation.
Toute tricoteuse qui se respecte possède probablement déjà un compte sur ravelry, mais si pour ma part j’aime beaucoup y chercher des patrons et organiser ma bibliothèque, je n’ai pas vraiment le réflexe d’y lister tous mes projets en cours ainsi que leur progression. C’est une question d’habitude et chaque tricoteur(se) a les siennes.
Un carnet est pratique, on l’emmène partout et c’est plus mon style. On peut aussi partir du principe que ravelry permet de partager avec les autres en toute convivialité, le carnet est pour soi, plus personnel, plus agréable aussi dans sa forme et son usage.

L’idée a de quoi séduire autant les adeptes du tricot que du crochet (s’il est évident que les fiches explicatives et les lexiques sont axés sur le tricot, les crocheteurs pourront néanmoins sans problème utiliser les fiches de projets. Les autres arts du fils sont laissés de côté, mais on ne peut pas s’adapter à tout le monde).
Ce bullet journal pour tricopathe était très tentant pour moi, avec sa couverture aux teintes à la fois douces et vitaminées. Il est au format A5, dans les 150 pages, et assez léger. Si vous trimballez un projet avec vous, même une banale paire de chaussettes, vous n’êtes plus à ça près. Et si vous êtes du genre tricot casanier, le problème ne se pose pas.

Le feuilleter suffit à donner envie de sortir les aiguilles. Il est très joli, avec juste ce qu’il faut de couleur et de déco, moderne et plutôt fonctionnel. On voit qu’il a été pensé par une tricoteuse, que ce n’est pas une idée purement marketing comme le titre pourrait le laisser entendre.
À mon sens, il lui manque juste deux petites choses pour le rendre encore plus pratique : un signet pour retrouver plus vite le projet en cours et une page de garde permettant de noter ses coordonnées en cas de perte.

Vous pouvez consulter le sommaire et avoir un aperçu des fiches de projet sur le site de l’éditeur.

Commençons par l’essentiel : les fiches de projets

Elles sont divisées en quatre saisons, chacune possédant son propre thème chromatique.
Il y a d’abord une page de garde sur laquelle on peut lister les envies et inspirations de la saison. J’apprécie l’idée, mais je ne la trouve pas très pratique sous cette forme.
Viennent ensuite un planning des projets (qui peut en contenir 14 alors qu’il n’y a que 10 fiches. Oui c’est le genre de choses que seule une maniaque remarque) et un calendrier pour répartir lesdits projets.
Ensuite on passe aux fiches individuelles. Si elles suivent toute le même plan, on peut lire sur chacune une petite phrase différente qui inspire ou amuse. C’est le genre de détail que j’apprécie toujours.
Ces fiches sont plutôt pratiques.
Vous pouvez inscrire les dates de début et fin, les références du projet, coller un brin de laine ou une étiquette (on vous propose aussi de coller votre échantillon, mais soyons réalistes c’est une très mauvaise idée). Vous pouvez noter les caractéristiques de la laine pour deux couleurs (un peu embêtant pour les châles et je ne parle même pas du jacquard…) et colorier une frise symbolisant votre progression.
Je déplore surtout qu’il y ait peu de place pour les notes. L’espace alloué aux dimensions de l’échantillon aurait pu servir à cela étant donné que ces informations ne sont plus nécessaires en cours de tricot.

Les fiches explicatives

Le carnet est parsemé de ces courtes fiches plus ou moins pratiques selon votre niveau.
Il y a un topo sur les types d’aiguilles qui liste leurs avantages respectifs, un autre sur les marqueurs, leur usage et les méthodes pour en fabriquer soi-même.
En fin d’ouvrage se trouve sur fiche sur le grafting sur jersey endroit qui est plutôt claire, mais que je trouve un peu trop légère pour les débutants et inutile pour les confirmés.
La fiche la plus complète concerne les chaussettes, les tailles, la construction, les différents types de talons. Il y a même un patron (que j’avoue ne pas avoir encore pris le temps de lire dans le détail).
Vous trouverez également un lexique anglais-français, en cas de trou de mémoire, mais il ne concerne que le tricot, pas le crochet, et demeure très succinct.
Il y a également une très bonne fiche pour les débutants sur l’épaisseur des fils et les caractéristiques des différentes fibres que je trouve très bien construite et pratique.

Les pages pratiques

Ce carnet en comporte un certain nombre, quelques-unes sont anecdotiques, mais d’autres réellement utiles.

Vous trouverez notamment un tableau sur lequel cocher les tailles d’aiguilles (avec une distinction pour fixes et circulaires) et de crochets en votre possession, très pratique et consultable en un coup d’œil en cas de trou de mémoire.
J’ai un fichier qui répertorie tout mon matériel, donc cela parle à la maniaque en moi… Mais je suis sûre que les autres le font aussi.
Parmi les idées qui m’ont le plus séduite se trouve un graphique à remplir au fil des mois pour mesurer vos progrès. C’est utile et très motivant pour les débutants.
L’auteur a aussi pensé à ajouter des diagrammes à remplir soi-même pour la création de motifs. C’est une excellente idée, elle donne de surcroît des indications pour les débutants. Je déplore juste que le tableau des symboles ne soit pas très lisible. J’ai une mauvaise vue, mais le combo traits fins dans des petits cercles de couleur gênera sans doute d’autres personnes.
J’ai aussi trouvé charmantes et amusantes les étiquettes à découper pour les cadeaux faits main. Elles sont vraiment mignonnes.
Vous trouverez également des idées de tableaux pour mesurer votre temps de tricot, des fiches pour organiser vos KAL, ou CAL, et votre stash, une page où noter les personnes pour qui vous souhaitez tricoter, des plannings pour vos événements liés au tricot, des listes de marques de laine à tester, de podcasts et des boutiques ou ressources consultables en ligne ainsi qu’une page répertoriant des points à tester que vous pourrez colorier.

Ce carnet est certes perfectible (à mon sens il mériterait d'être plus adaptable), mais fourmille de bonnes idées et de détails soignés. Si les fiches sont plutôt destinées aux débutants, tous les niveaux trouveront leur compte à l’usage. C’est un très bon cadeau pour une personne, homme ou femme contrairement à ce que laisse entendre la présentation de l'éditeur, aimant tricoter ou crocheter. Je ne regrette pas mon achat et je m’en servirai volontiers.

lundi 11 septembre 2017

Seven sisters

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Futur pas si lointain, la planète est surpeuplée. Pour nourrir toute cette population, il a fallu modifier génétiquement les fruits, légumes et céréales afin d’accroître la production, mais cela a eu un effet secondaire étrange. Les grossesses multiples se sont généralisées. La solution a finalement aggravé le problème. Pour pallier cela, le gouvernement a mis en place des mesure drastiques : aucune grossesse non-autorisée, un seul enfant par couple. Les contrôles sont stricts, tout le monde doit porter un bracelet d’identification. Ceux qui contreviennent à la loi voient leurs enfants partir vers les centres de cryogénisation qui leur promettent un avenir radieux quand la Terre sera prête à les accueillir. Dans ce monde qui tient à un fil, une femme meurt en donnant naissance à sept petites filles. Son père décide de les cacher et donne à chacune le nom d’un jour de la semaine, le seul durant lequel elle pourra sortir et endosser leur identité commune : Karen Settman. Ce stratagème fonctionnera durant des années, jusqu’à ce que l’une des sœurs ne rentre pas. Fait assez rare, la bande-annonce m’a beaucoup intriguée et donné envie de voir ce film au pitch très prometteur. « Vous ne devinerez jamais la fin » assurait-elle… Cependant, je suis au regret de dire que la promesse n’a pas été tenue. Si j’ai malgré tout passé un bon moment avec ce film, j’ai deviné la fin dès le début, ce qui a nettement gâché le plaisir. Seven sisters est un film bourré d’action et on se laisse facilement entraîner malgré les rebondissements trop convenus. On ne s’ennuie pas, c’est un fait, mais le background aurait mérité d’être exploité plus en profondeur, de même que les caractères des sept sœurs. Peut-être connaissez-vous la comptine des nursery rhymes consacrée aux jours de la semaine. Je l’avais en tête durant tout le film et elle s’applique bien aux personnages. Mercredi, par exemple, est indéniablement poissarde. Elles semblent toutes tellement intéressantes et si différentes… Mais au final on ne fait qu’effleurer leur personnalité. Noomi Rapace a fait ce qu’elle a pu pour donner à chacune du relief, mais elle a clairement manqué de matière. Elles sont des images plus que des personnes et c’est, davantage encore que l’issue prévisible, ce qui m’a le plus chagrinée. En cela, on voit que je suis définitivement une lectrice… On nous montre quelque chose d’intéressant, mais on n’a pas le temps d’y regarder de trop près, puisqu’il faut courir pour sauver sa peau… C’est un film, me direz-vous, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. C’est vrai, mais dans le cas présent c’est bien dommage, le potentiel de l’histoire est largement ignoré. Cela est d’autant plus regrettable que le postulat de départ est assez crédible. Pas forcément en ce qui concerne les grossesses multiples dont l’explication me laisse dubitative, mais le problème de la surpopulation va forcément se poser dans l’avenir. Les pays riches s’approprient une grande partie de nos ressources et on sait que celles-ci sont en voie d’épuisement. Si ce film donne à réfléchir sur le sujet, sans se montrer moralisateur ce qui est tout à son honneur, ce n’est malheureusement que trop superficiel. J’attendais quelque chose de beaucoup plus complexe, d’où l’avis mitigé, mais cela se laisse regarder. Ce film est avant tout un bon divertissement.