lundi 10 août 2015

De mort naturelle

Un thriller paranormal, premier volume de la série Les enquêtes de Tony McLean de James Oswald.


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Présentation de l'éditeur :
Tony McLean vient d’être nommé inspecteur. En plus des affaires courantes qui font son quotidien au commissariat – suicides, meurtres,
cambriolages et autres accidents –, il hérite d’un cold case dont personne ne veut se charger. Le corps d’une jeune femme, crucifiée et atrocement mutilée, a été découvert au sous-sol d’une maison abandonnée. Tout porte à croire qu’elle a été victime d’un meurtre rituel. Au siècle dernier.
Le présent est nourri du passé et certains démons ne demandent qu’à se réveiller. Lorsqu’une série de meurtres sanglants s’abat sur la ville d’Édimbourg, McLean et son équipe – l’inspecteur Robert Laird, dit Bob la Grogne, et le « bleu » Stuart MacBride –, ne savent plus où donner de la tête. Pour un peu, ils dormiraient tous à la morgue, où le médecin légiste voit les cadavres s’empiler…



Le prologue, qui plonge immédiatement le lecteur dans un crime glaçant, semblait des plus prometteurs. Malheureusement, cette première enquête de la série Tony McLean ne s’est pas révélée à la hauteur de mes attentes. Très vite l’intrigue s’enlise, devenant assez poussive. Si l’action s’accélère vers la fin du roman, c’est un peu trop tard pour le lecteur circonspect qui a tout vu venir depuis le début.
Cela démarrait bien, pourtant, avec plusieurs enquêtes pour brouiller les pistes, un meurtre rituel sanglant et l’Écosse comme décor. Cependant l’auteur a choisi la facilité et cousu son histoire d’un fil blanc bien visible qui se défait aux entournures. Les connexions se font plus vite dans l’esprit du lecteur que dans celui de l’inspecteur, contribuant ainsi à renforcer l’impression de lenteur qui pèse sur le récit.
La dimension surnaturelle de l’intrigue, au lieu de lui faire gagner en mystère et en complexité, la fait davantage encore verser dans la commodité. C’est, je pense, ce qui m’a le plus déçue car les polars surnaturels sont légion ; quand on choisit d’explorer ce filon, il faut y mettre de l’originalité ou s’abstenir. Les aspects les plus intéressants sont laissés de côté. Les réponses à certaines questions concernant l’histoire personnelle de McLean sont peut-être réservées à une éventuelle suite. Quant aux zones d’ombre bien pratiques ou explications capillotractées qui font tenir l’ensemble, il faudra faire avec.
Tout est trop prévisible dans ce roman, pas le moindre rebondissement ne m’a surprise, et ce n’est pas ce que j’attends d’un polar. Cela part un peu dans tous les sens à un moment, plus focalisé sur la vie plan-plan du personnage principal que sur les enquêtes. Comme celui-ci manque de relief, ça ne passe pas vraiment.
Tony McLean, inspecteur à la criminelle, est assez distant. Il reste en papier en quelque sorte, tel une ébauche. On a envie de s’attacher à lui, mais il manque quelque chose. Il est un peu falot et a des réactions étranges pour son âge. Les personnages secondaires ne sont pas plus étoffés, versant même davantage encore dans la caricature. Ils ne sont pas spécialement sympathiques ou attachants, ce qui est problématique dans le cas d’une série de livres puisque nous sommes appelés à les revoir.
Tout comme l’histoire, le style est plat. Certaines tournures m’ont laissée perplexe tant elles paraissaient être le résultat d’une traduction mot à mot. C’est agaçant, mais ce récit est de ceux qui se lisent vite sans rester plus longtemps en mémoire. De mort naturelle est un polar de plage qu’on peut poser sans regret et reprendre sans avoir à craindre d’avoir perdu le fil.
Malgré tous ces défauts, la lecture reste distrayante, néanmoins ce n’est pas l’idée que je me fais d’un thriller et je pense que les habitués du genre n’y trouveront pas leur compte. Si suite il y a, je lui donnerai peut-être une chance pour tenter de ne pas demeurer sur une mauvaise impression, mais sans grand enthousiasme.


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