mercredi 30 novembre 2016

L'Homme qui mit fin à l'histoire

Une novella de Ken Liu parue aux éditions Le Bélial' dans la collection une heure-lumière.


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Présentation de l'éditeur :
Imaginez un procédé scientifique révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée. Par une seule et unique personne. Sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Un procédé qui ouvre les portes de la connaissance, de la vérité, sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'Etat. Avez-vous déjà entendu parler de l'Unité 731 ? Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le lieutenant-général Shirö Shii, cette unité militaire de recherche bactériologique se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi million de personnes… Cette invention révolutionnaire va enfin permettre de savoir la vérité sur ces terribles événements, à peine reconnus en 2002 par le gouvernement japonais, et couverts pendant des années par le gouvernement américain. Quitte à mettre fin à l'Histoire…



Je n’avais pas lu la quatrième de couverture. Je suis arrivée confiante, parce que c’était Ken Liu. Je pense avoir bien fait, je vous encourage donc à zapper cette chronique et à vous procurer cette novella sans rien savoir de plus.
Si malgré mes avertissements vous n’avez pas envie de vous jeter dans l’inconnu, voici mon avis :


La forme m’a tout d’abord interpellée. L’Homme qui mit fin à l’histoire est construit comme un documentaire, ou plutôt comme la transcription de celui-ci. Notes de production, plans minutieusement décrits, explications préliminaires, témoignages… L’auteur a parfaitement créé l’illusion. Le début est un peu déroutant mais, très vite, on y croit.
S’il vous était offert de voir le passé une unique fois, quel moment choisiriez-vous ? Quel lieu ? Et pourquoi ?
Anticiperiez-vous également tout ce que cela peut impliquer sur le plan moral ?
Dès les premières minutes du documentaire, une théorie nous est exposée : voir le passé serait possible. Cependant, à partir du moment où le « voyage » est effectué, ce pan de l’histoire devient inaccessible pour d’autres. Si l’idée est née de bonnes intentions, on la verra attaquée, dévoyée, puis remisée par un monde qui n’est pas prêt à regarder son passé en face.
Les deux personnages principaux espéraient mettre en lumière une période particulièrement sombre de l’histoire, mais pas si éloignée que ça. Si j’ai souvent entendu parler des expériences menées par les Allemands sur les prisonniers durant la seconde guerre mondiale, ce n’était pas le cas pour celles des Japonais sur les Chinois. À dire vrai, quand j’ai étudié cette période au lycée, les cours étaient très centrés sur l’occident… Aussi, j’ai trouvé cet ouvrage, basé sur des faits historiques rigoureusement vrais, intéressant.
Cette novella mêle science-fiction et histoire pour mieux développer plusieurs problématiques qui ont nourri ma réflexion. Quand j’en ai parlé à une personne de mon entourage, il m’a été répondu : oui mais c’est faux, c’est juste de la SF. Réponse qui m’a exaspérée. La puissance de la SF est justement qu’elle permet de repousser les barrières de la réflexion, de décloisonner un problème pour l’appréhender sous d’autres angles.
Comment l’humanité réagirait-elle face à un tel procédé ? L’utiliserait-elle à bon escient ou pour détruire la vérité ? Accepterait-elle les témoignages de ses pairs ou s’enfoncerait-elle davantage dans le négationnisme ?
D’un point de vue éthique et humain, mais également historique, cette novella est passionnante. Certains passages m’ont bouleversée et je ne peux que vous recommander cette lecture.


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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans les catégories suivantes :
– Lire une œuvre SFFF écrite par un auteur de couleur ou métissé. Que c’est moche, écrit comme cela. Mais il faut quand même bien trouver un terme : allez… tout sauf blanc.
– Lire une œuvre de SFFF par un auteur non occidental.

lundi 28 novembre 2016

Bienvenue T2

Une BD de Marguerite Abouet et Singeon, publiée chez Gallimard jeunesse, collection Bayou.


Mon avis sur le tome 1 est ici.


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Présentation de l'éditeur :
Bienvenue, étudiante aux Beaux-Arts, collectionne les galères : elle est sans-le-sou, sa garde d'enfants tourne court, son prof la harcèle pour qu'elle rende un devoir, son père revient dans sa vie... Mais c'est finalement les problèmes de ses voisins qui lui donnent le plus de fil à retordre car, en bonne samaritaine, elle se retrouve toujours au cœur de leurs histoires. Quand aura-t-elle le temps de s'occuper de sa vie amoureuse ? !



Bienvenue, du nom du personnage principal, est une série de BD contemporaine destinée aux adolescents, mais qui peut tout aussi bien être lue par des adultes. Elle raconte le quotidien d’une étudiante en arts et des gens hauts en couleur qui gravitent autour d’elle.
Je ne m’explique pas que près de quatre années se soient écoulées entre ma lecture du premier tome, qui m’avait beaucoup plu, et cette suite. Je pensais bien me souvenir de tous les personnages et événements, mais j’étais loin du compte… À ma grande honte, j’avais complètement zappé Pénélope et Jojo… Si c’est vite revenu pour le second, j’ai dû zieuter le premier tome pour la première (c’est un comble quand on connaît l’oiseau).
À la fin du précédent tome, on quittait Bienvenue alors qu’elle se rendait à un rencard. C’était très frustrant ! On la retrouve ici quand elle en revient, mais sa cousine ne réussit qu’à grand peine à lui tirer les vers du nez. Concrètement, la vie amoureuse de Bienvenue ne sera qu’en arrière-plan dans ce tome. Cette jeune fille un brin revêche commence presque malgré elle à s’ouvrir aux autres et se trouve mêlée à toutes les petites histoires de ses voisins et amis… Elle devient plus altruiste, mais ne se rend pas compte à quel point cela va empiéter sur sa vie personnelle. Par certains côtés, elle rappelle beaucoup Aya, héroïne d’une autre série de Marguerite Abouet.
Le principe de la série, avec ses séquences courtes – des tranches de vie taillées à la serpe – est très chouette. Mais c’est un peu plus haché que dans mon souvenir et j’ai été un peu déçue par la tournure des événements. Ce que j’avais aimé dans le premier tome, à savoir le récit très actuel, tend beaucoup plus vers la caricature dans cette suite. C’est plus cliché et moins adulte, pas toujours très crédible. Le fait que la cible soit un public plus jeune n’est pas une excuse selon moi. Malgré tout, les personnages étant attachants, je me suis remise dans le bain et j’ai fini par me prendre au jeu, même si ça fait un peu Plus belle la vie.
Les intrigues, il y en a beaucoup, n’avancent que très peu dans ce tome. Ça reste sympathique, cependant, si le troisième est le dernier, je me demande bien comment il va se terminer. Je n’attends pas qu’il mette un point final aux vies des personnages. Comme dans Aya de Yopougon, je pense que Marguerite Abouet va vouloir montrer que la vie est un flux tendu d’événements, on ne peut pas tout clore dans un dernier tome, mais il faudrait quand même une avancée conséquente pour ne pas frustrer le lecteur.
C’est une chouette BD, même si elle manque un peu de rythme, et j’aimerais bien avoir un éclaircissement sur certains secrets qui flottent en périphérie de l’intrigue (même si j’ai probablement déjà tout compris toute seule).

samedi 26 novembre 2016

Box Envouthé Novembre 2016 – Bulle cocooning

Décidément, le thème est de saison. Je ne vais pas m'en plaindre.


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Cette box contient :
- Bulle, une création d’Envouthé, (thé blanc, framboise, pistache) - 10g
- Houjicha (thé vert grand cru d'origine) - Tamayura - 10g
- Jasmine Pearls (thé vert, perles de jasmin) - teapigs - 2 sachets
- Dame Blanche (thé noir, pomme, caramel) - Les saisons du thé - 15g
- Fantasma (infusion) - Chic des Plantes ! - 2 sachets
- Blanche (infusion) - Chic des Plantes ! - 2 sachets
- Deux petits gâteaux artisanaux rose et datte - Mimi Gwastell
- Une cuillère à sachet de thé - Chic des Plantes !
- Un magazine qui détaille les caractéristiques des thés
- Un magazine citant des enseignements zen relatifs au thé


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Les thés :


Jasmine Pearls
Thé vert (il y a une erreur dans le carnet de dégustation)
L’odeur du thé au jasmin est toujours un pur délice en soi. Je préfère le jasmin associé au thé noir, mais le goût est irréprochable, parfaitement fleuri. On sent peu le thé vert.
Il est très bon, je vous le recommande.


Bulle
Thé blanc, framboise, pistache
La pistache est très discrète, je l’ai surtout sentie à froid, elle apporte un peu de rondeur à ce thé, mais on sent surtout la framboise dont le goût est très prononcé. C’est néanmoins un thé agréable et rafraichissant.


Houjicha
Thé vert
Le thé nature de cette box est tout à fait raccord avec le thème, que ce soit pour son goût ou sa faible teneur en théine. C’est un bon kukicha, boisé et grillé juste ce qu’il faut. J’ai goûté meilleur (ça fait partie de mes indispensables), mais il est parfait pour découvrir ce type de thé et très agréable à boire en fin de journée ou en soirée pour se détendre. C'est un thé qui gagne à être connu.


Dame Blanche
Thé noir, pomme caramélisée, amande et rose
Voici mon coup de cœur dans cette box, une vrai petite merveille ! C’est une tarte aux pommes faite thé, avec des petits flocons en sucre pour la touche kawai. Son parfum à lui seul vous fait chavirer et sa saveur est à la hauteur. Il est tout simplement délicieux. Je vais en racheter et en offrir !


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Les infusions :


Toutes deux sont estampillées « Chic des plantes ! »


Blanche
Mettez du gingembre en poudre dans de l’eau chaude, vous obtiendrez un résultat approchant. En fait, ça sera même meilleur. Je suis rarement aussi catégorique, mais j’ai trouvé cette infusion immonde. J’ai pourtant essayé les deux sachets pour vérifier s’il n’y avait pas un problème de dosage ou de temps d’infusion.
Je suis habituée aux infusions à la matricaire ainsi qu’au gingembre, mais là je suis perplexe. J’avais l’impression de boire de l’eau savonneuse La noix de coco apparaît en arrière bouche, mais elle ne sauve rien. Je n’ai senti aucune des notes sucrées qu’on me promettait. Le gingembre attaque le palais, ce n’était vraiment pas bon.
D’autres personnes l’ont trouvée excellente et sucrée, alors je me demande si le problème ne venait pas de mes sachets.


Fantasma
J’étais circonspecte vu le fiasco de l’infusion précédente, mais celle-ci est meilleure. Elle a une saveur poivrée intéressante car nuancée, même si ce n’est pas mon truc. Si vous aimez les tisanes très épicées pour vous réchauffer lors des froides journées d’hiver, elle est faite pour vous.


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Les surprises :


Ce mois-ci, il y avait trois surprises dans la box : utile, inspirante et gourmande.


La surprise utile est une jolie cuillère en bois de chez Chic des Plantes.
Sur la mienne est marqué « l’eau à la bouche », mais peut-être ne sont-elles pas toutes pareilles.
Elle sert à pêcher les sachets de thé qui s’égarent dans les tasses. C’est plus parlant quand on sait que ceux de Chic des plantes n’ont pas de fil.


La surprise inspirante tient dans un petit livret présentant des « enseignements zen des maîtres du thé ».
Il est agréable à feuilleter et c’est un supplément intéressant.


Les petits gâteaux artisanaux datte et rose constituent la surprise gourmande (ma préférée dans cette box).
Ils sont délicieux, mais malheureusement si vite engloutis… Deux c’est trop peu ! C’est une chouette découverte.
Encore une fois, j’ai apprécié de trouver un produit gourmand mais sain, la liste des ingrédients ne présentant aucun colorant ni conservateur ou autre saloperie du genre.


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C’est une jolie box dont le thème m’a plu. Les thés étaient tous très bons et je vous encourage à les découvrir, mais les infusions ne m’ont pas convaincue.
En toute sincérité, un chouia de plus niveau quantité aurait été le bienvenu. Ça n’a pas l’air comme ça, mais il n’y a que deux tasses de chaque thé (trois pour Dame Blanche dont il y a 15g) et c'est peu.

vendredi 25 novembre 2016

Magie noire à Soho, Le dernier apprenti sorcier T2

Un roman de Ben Aaronovitch, publié chez J’ai Lu en petit et grand format.


Mon avis sur le premier tome est ici.


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Le résumé de l'éditeur spoile abondamment le tome un, je vais donc m'abstenir de le copier.


En ce qui concerne ma chronique, j'ai laissé filtrer quelques détails, mais rien qui risquerait de vous gâcher la lecture du premier tome.


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Malgré quelques défauts, le premier tome de cette série, qui mêle polar et fantasy urbaine de manière équilibrée et intelligente, m’avait beaucoup plu. Exit les créatures et situations mille fois rebattues ainsi que les fausses enquêtes qui font juste office de colorant alimentaire dans de l’eau plate. Ici, les personnages sont travaillés, les mythes bien exploités, et l’intrigue réfléchie.
Dans cette Londres contemporaine, la magie est une science connue uniquement d’une élite. Peter, jeune policier très banal de prime abord, a fait cette découverte par hasard et s’y est accroché histoire de ne pas finir préposé à la paperasse. Il est devenu l’apprenti du dernier magicien « officiel » du Royaume-Uni et appartient désormais à une unité spéciale (mais réduite) qui s’occupe exclusivement des affaires impliquant des êtres surnaturels ou l’usage de la magie. Pour autant, le savoir ne lui est pas tombé tout cuit dans le bec. Il a encore beaucoup à apprendre.
L’intrigue reprend exactement là où s’était arrêté le tome 1. Ce qui, étant donné la nouvelle affaire qui se profilait dans le paysage, était très prometteur. Si j’ai oublié quelques détails du volume précédent depuis le temps, certaines choses sont restées étonnamment claires dans ma mémoire, dont la fameuse femme au vagin denté.
Au-delà de ça, certains personnages souffrent encore des séquelles de l’affaire Punch. Peter est en quelque sorte livré à lui-même et ne sait pas trop comment réagir. Il se sent un peu coupable aussi, mais l’action va vite le rattraper. Il a vraiment la vedette dans ce tome, les autres se partagent les miettes, cependant c’est plutôt logique.
J’ai retrouvé avec plaisir l’univers urbain, moderne et néanmoins magique, de Ben Aaronovitch. Les démêlés politiques des génies du lieu sont moins prégnants, mais demeurent dans le paysage. Cette fois, le gros de l’intrigue se déroule à Soho, plus précisément dans le milieu du jazz et du burlesque. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur le père de Peter et sa carrière ratée. Nous avons d‘un côté l’affaire des jazzmen aux morts suspectes, de l’autre la mystérieuse femme au vagin denté qui continue de faire des victimes.
Le background est toujours aussi riche, il forme un filet serré aux motifs complexes, mais l’intrigue, elle, est plus simple que dans le premier tome. Elle démarre sur les chapeaux de roues, puis d’un coup commence à piétiner. L’une des enquêtes est très chaotique, quant à l’autre… Peter est le dernier à comprendre, je le crains. Cela demeure toutefois intéressant, bien qu’un peu brouillon.
Aux détours de l’enquête, on en apprend davantage sur le passé de Nightingale et de Molly, mais cela est encore assez anecdotique. Peter étant un narrateur plutôt égocentrique, qui du reste ne se pose pas souvent les bonnes questions, c’est assez cohérent.
Le personnage est égal à lui-même. Les défauts qui m’avaient déjà agacée sont toujours là. Peter n‘est pas un mauvais gars et il est loin d’être stupide, mais il est prétentieux et manque d’à-propos. De surcroît, certaines remarques, sous couvert d’humour, m’ont vrillé les nerfs… J’aime plus l’univers que le personnage, mais il demeure crédible et je reste persuadée que l’auteur lui a sciemment donné ces défauts. Cela ne le rend que plus humain.
Ce tome est un peu moins consistant, ceci dit je ne me suis pas non plus ennuyée. C’est une bonne série qui, à mon sens, relève le niveau de l’urban en général. En outre, la fin apporte un intérêt nouveau qui m’a donné envie de lire la suite rapidement. J’espère un bouleversement à la mesure de cette nouvelle donne.

vendredi 18 novembre 2016

Box Chakaiclub novembre 2016 - sous mon plaid

Je suis faible – contrairement à mon tau de théine – et j’ai craqué pour la box du Chakaiclub de novembre dont le thème cocooning est bienvenu en ce moment.


Outre le thème, c’est la philosophie de cette box qui m’a tentée. L’amour du thé, mais sans chichis.
Le principe est simple : l’important c’est le thé, pas le packaging. C’est plus écolo et, même si j’aime les jolies boîtes, j’admets qu’on ne sait pas toujours quoi en faire au final.


Vous pouvez vous abonner mensuellement (et interrompre votre abonnement après la première box si ça vous chante) ou payer d’avance pour trois ou six mois.
Chaque box compte cinq thés (dont un nature), un magazine et une surprise.
Il existe deux formules relatives à la quantité de thé :
- Curiosithé, 11€50 frais de port compris : 10g de chaque thé
- Découverte, 16€50 frais de port compris : 20g de chaque thé.


J’ai pris Découverte parce que j’aime pourvoir goûter plusieurs fois pour me faire une idée objective et partager avec mon entourage.


Le thé arrive dans une pochette cadeau aux couleurs raccord avec le thème. J’ai aussi eu un petit mot de bienvenue, attention que j’apprécie.


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Le thé est présenté dans de petites pochettes. Si vous avez déjà eu des échantillons des Jardins de Gaïa, c’est le même genre, solide et n’altérant pas le goût.
Ce mois-ci les surprises sont un sachet de oolong et un nid de tuo cha (je sais, c’est un pléonasme).


Le magazine est très chouette. Il présente les thés du mois de manière claire, mais ce n’est pas tout.
On y trouve un article sur la production de thé au Yunnan, une recette (j’adore les recettes), des astuces et des jeux.


Mais revenons-en aux thés…


La liste des ingrédients est bien lisible et détaillée sur les pochettes, c’est un très bon point.


Les thés sont tous adaptés au thème et à la saison. Si les goûts de fruits et de café sont à l’honneur, le tout est assez diversifié. On a une infusion, du oolong, du thé vert, du thé noir…
Je vais tâcher de dire un mot sur chacun.


Mocaccino
Thé noir
On sent bien le goût riche du cacao, avec une pointe de café (ou d’arôme qui le rappelle).
Je n’aime pas le café et ce n’est pas le type de saveur que je recherche, mais c’est un bon thé qui tient ses promesses, ni plus ni moins. J’en rachèterai probablement pour les amis et je vous le recommande.
Cette boisson gourmande est idéale pour le petit déjeuner ou la pause thé de 11h.


Mon petit plaisir d’automne
Oolong
Une création du Chakaiclub.
Je ne suis pas une grande consommatrice de oolong, mais ce thé est, avec le Yunnan, mon préféré de cette sélection (ce qui m’a étonnée puisque ce ne sont pas des saveurs que j’aime particulièrement en temps normal).
L’alliance entre la fraîcheur de la poire et la douceur sucrée de la crème de marrons est parfaitement réussie. C’est réconfortant sans être écœurant. Une belle découverte.


Yunnan FOP
Thé noir
Je connais bien le thé noir du Yunnan, j’en consomme régulièrement. C’est un grand classique.
C’est un bon choix pour une box cocooning. Ce thé bien charpenté, plutôt astringent, est réconfortant, le genre de thé sur lequel on peut compter dans les moments difficiles. ;)
Sur les pochettes du Chakaiclub est écrit « sélectionné avec amour », en tout cas, je suis certaine qu’il est sélectionné avec goût. Rien qu’à l’odeur des feuilles, je savais qu’il serait délicieux et n’ai pas été déçue.
J’ai vraiment apprécié ma dégustation et du coup je ne regrette pas que le thé nature du mois soit celui-ci.


Cappuccino
Thé vert (sencha)
Comme je l’ai déjà dit, le café n’est pas mon truc, par contre le sencha si. On sent bien le goût du thé, il n’est pas occulté par l’arôme de dattes et de cacao (qui ensemble rappellent vraiment le cappuccino). C’est un thé léger, un peu sucré mais rafraichissant, pas du tout écœurant. Pour autant, ce n’est vraiment pas mon truc, je préfère encore le mocaccino.


Crumble aux pommes
Infusion
J’attendais peut-être un peu trop de celle-ci. Une infusion entre cinq et dix minutes est préconisée, ce fut neuf pour moi et c’était trop acide.
On sent bien le goût de la pomme avec une rondeur en bouche qui rappelle la vanille (mais n’en est pas). Pour moi il manque quelque chose, un crumble devrait sentir aussi le sablé.
Je n’ai pas aimé.


Les surprises :


Le secret du bonheur
Oolong
Sachet de 2g
Une création du Chakaiclub (la première en fait)
Ce thé a une odeur de crème qui ouvre l’appétit. Le goût et le parfum m’ont rappelé les tartelettes poires-amandes. Un thé gourmand, bien de saison, mais un peu trop sucré pour moi.


Un nid de Puerh
2g
Comme pour l’autre thé nature de ce mois-ci, j’étais en terrain connu. Ces petits nids de puerh ont joué un rôle capital dans mon parcours d’amatrice de thé. C’est l’un des premiers que j’ai consommé régulièrement et j’y suis restée fidèle les années passant. C’est un de mes chouchous, j’aime sa saveur de terre mouillée. Le faire découvrir dans cette box est une bonne idée.
Je n’ai pas suivi les conseils d’infusion, j’ai fait comme à mon habitude : moins d’eau, infusé plus longtemps et deux fois. J’ai goûté meilleur, mais je suis difficile et ce thé est de bonne qualité.


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Cette box fut une chouette découverte. Il y en a pour tous les goûts. Les thés natures sont très satisfaisants, les parfumés agréables (et quand on vous promet 20g, on ne se fiche pas de vous). Je ne regrette pas mon achat.

vendredi 11 novembre 2016

La Famille Addams

Un recueil d'illustrations de Chas Addams, publié par Huginn & Muninn.


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Présentation de l'éditeur :
Charles Addams a créé la Famille Addams dans les pages du New Yorker dans les années 1930, et elle est aujourd'hui devenue la famille la plus étrange de la pop culture. Retrouvez dans ce livre plus de 200 dessins au trait ou en couleurs, portraits d'une famille absolument anormale, ou scènes d'une vie gothique quotidienne - dont certains inédits à ce jour. Et régalez vous de ces chefs d’œuvres d'humour tranchant comme un couteau bien affûté.



Une fois de plus, les éditions Huginn & Muninn nous gratifient d’un ouvrage magnifique. La couverture cartonnée très travaillée, texturée et douce au toucher donne le ton. L’objet est luxueux, conçu pour ravir les collectionneurs et étoffer les bibliothèques. Il serait cependant idiot de s’arrêter à cette considération.
Mise en page soignée, papier épais, tout est fait pour rendre l’objet esthétique, mais également pour mettre en valeur la richesse de son contenu. Les illustrations sont présentées en pleine page, accompagnées de leur légende quand il y a lieu, et l’on peut ainsi apprécier à loisir la grande qualité du dessin et des encrages. Suivre l’évolution des personnages comme celle de la technique de l’illustrateur est très intéressant.
De sa naissance entre les colonnes du New Yorker jusqu’au décès de Chas Addams, cet ouvrage retrace l’histoire de cette famille si délicieusement macabre qui a su, au grand étonnement de son créateur lui-même, s’enraciner dans notre imaginaire collectif. L’humour noir se marie aux scènes d’un quotidien à la bizarrerie douce ou grinçante. Les dessins sont splendides.
Si les films et séries dérivés sont évoqués, ici ce n’est pas vraiment le propos. Avant toute chose, cet ouvrage se consacre aux illustrations de Chas Addams. Dessins connus ou inédits, raretés et notes de l’auteur sur le processus créatif qui a donné vie aux Addams, tout y est. Les fans seront comblés.
Les personnages donnent le rythme. On commence avec Morticia, la première née, la matriarche, mais chacun d’entre eux est mis en valeur non seulement grâce aux illustrations qui le mettent en scène, mais aussi grâce aux notes de son créateur, très détaillées, qui avaient été rédigées dans les contrats de la série télé des années soixante. À cela s’ajoute une analyse, plus ou moins fine, de leurs incarnations et évolution individuelle dans les différents supports médiatiques.
Au gré des feuilletages, vous ferez de belles, ou déconcertantes, découvertes dans cet album. C’est une intéressante rétrospective, un superbe cadeau pour tous les fans ainsi que les amateurs de beaux livres.

lundi 7 novembre 2016

Le Club Vesuvius, Lucifer Box T1

Un roman de Mark Gatiss publié chez Bragelonne.

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Présentation de l'éditeur :
Une immersion étourdissante dans le monde fascinant de la haute société edwardienne - et de ses bas-fonds. Plongez dans cette aventure de Lucifer Box, portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon... et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Où il découvre qui s'amuse à assassiner les meilleurs scientifiques du royaume - tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière.
Un roman d’espionnage dans un univers steampunk, comment aurais-je pu manquer cela ? Étant de surcroît fan de Sherlock, série dans laquelle Mark Gatiss officie en tant qu’acteur mais également scénariste, j’étais très curieuse de découvrir les aventures de Lucifer Box. Mais j’en attendais peut-être trop et le bilan est plus que mitigé…
Ce roman est avant tout l’incessant verbiage d’un dandy narcissique au dernier degré… Lucifer se trouve beaucoup de charme, néanmoins, si celui-ci opère relativement bien sur les autres personnages, il n’a jamais eu d’effet sur moi. Malheureusement, ce n’est pas non plus le genre de personnage imbu de lui-même qu’on adore détester, il est juste agaçant. Il peut faire parfois preuve de bons sentiments (qui ne suffisent pas à le rendre sympathique), mais il est la plupart du temps odieux, égocentrique, indélicat et caractériel. C’est très pénible à force, d’autant que l’intrigue est à la fois poussive et simpliste. Tout est lié, tout lui tombe tout cuit dans le bec. Il suit le flot des événements bien tranquillement et le hasard faisant tellement bien les choses, la piste se déroule seule sous ses pas comme un vaste tapis rouge.
Il n’est pas non plus aidé par les seconds rôles, tous plutôt fades et caricaturaux.
On nous promet de l’humour et il y en a, heureusement d’ailleurs. Cabotin, un peu grinçant et répétitif, mais ça fait passer le temps. Par contre, les jeux avec les noms deviennent assez vite lassants. Le tout manque de finesse, mais c’est surtout une question de goût.
Je sais qu’il y a pire et que le fait d’avoir lu beaucoup trop de romans de ce genre me rend peut-être plus exigeante que je ne le devrais. Cependant, j’en attendais beaucoup mieux et au final me suis ennuyé ferme. Si j’avais apprécié le narrateur, j’aurais mieux supporté de tout voir venir avant lui.
C’est dommage, il y avait de l’idée. Pour autant, je vais en rester là avec cette série. Ça ferait un peu cher la seconde chance…
J’en profite également pour glisser un mot sur la collection steampunk de Bragelonne dont le design est superbe. Les couvertures sont belles, la mise en page soignée, cependant… les matériaux se révèlent décevants. Ces livres vieillissent mal, mais encore faut-il qu’ils en aient le temps. Les dorures se font la malle, les pages ne sont pas toujours bien massicotées et le collage montre vite ses limites… Quand on achète un grand format, ce n’est pas pour que les pages se détachent à la première lecture.

Pour d'autres avis, vous pouvez consulter Le Bibliocosme ainsi qu'Un Papillon dans la Lune.
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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Lire une œuvre de SFFF écrite par une personne issue ou militant pour la communauté LGBTQIA.

mercredi 2 novembre 2016

Chroniques d'un rêve enclavé

Aussi connu sous le titre de Parleur, ce roman d'Ayerdhal est publié par Le livre de poche et également disponible en grand format chez Au diable vauvert.


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« Le Dogme est une hiérarchie qui entend ordonner le monde à sa convenance, sous prétexte que l’individu n’en est qu'une infime partie. Alors il dicte ce qu’il convient pour chacun sans qu’il revienne à tous la même part. Il flatte les puissants afin de croître dans leur ombre. Il rassure les faibles afin qu’ils s’en tiennent à leur impuissance. Le Dogme est une machine à conserver le monde en l’état. Qui, à part les puissants, peut s’en contenter ? »


Face aux rois, aux nobles, au clergé, à une Ghilde obsédée par sa richesse, les habitants de Macil, accablés par le poids de l’impôt, luttent contre la famine et les pillards. Sur la Colline, quartier de cette cité médiévale, règnent recruteurs, faiseurs de dîme et de gabelle. Un curieux pèlerin, vagabond visionnaire que les Collinards appelleront « Parleur », va y introduire les rêves de justice d’un poète assassiné.



Ayerdhal nous conte ici l’insurrection de la Colline, quartier très pauvre de la grande cité de Macil. Cela commence avec Karel, jeune poète assassiné pour ses vers séditieux, et se poursuit avec sa sœur, Vini, accueillant le correspondant de son frère, nommé Parleur. Petit à petit, celui-ci, entouré de ses amis, tente d’insuffler aux Collinards l’envie de s’entraider, puis celle de se rebeller.
Le message de cet ouvrage, en fait assez ancien, est toujours d’actualité. Certains en parlent comme d’un roman de fantasy, il a d’ailleurs été primé dans ce genre. Cependant, il a également été publié dans des collections de science-fiction. Le cadre est imaginaire, mais c’est bien le seul lien avec la fantasy. La portée humaniste de la réflexion est, quant elle, typiquement dans l’esprit de la SF. Mais quoi qu’il en soit, on ne lit pas Parleur pour l’un ou l’autre de ces genres, ni même comme un roman. Plus que cela, il s’agit d’une réflexion intellectuelle sous forme de récit, un essai politique et social accessible à tous.
La démonstration n’est-elle viable que dans le cadre d’un monde imaginaire ? La question est légitime. Les racines en sont réelles, puisées dans les tentatives, rarement heureuses, de l’humanité de créer une société plus égalitaire. On pense à la Commune, bien sûr, mais pas uniquement. L’auteur a créé un monde in vitro, pour nous montrer ce que l’entente et la raison pourraient donner si chacun y mettait du sien. Malheureusement, cela ne semble pas toujours réaliste… La réflexion est toutefois très intéressante, elle nous pousse à privilégier le dialogue, l’entraide et la non-violence plutôt que l’individualisme (même s’il ne faut pas l’étouffer) et les conflits.
Ce récit est un « et si » mis en œuvre pour nous déciller. On peut faire le choix de survivre seul ou de surmonter les différences pour s’allier et vivre plus décemment, on peut faire le choix de subir le système et d’agir comme celui-ci l’attend de nous ou d’en créer un autre plus juste.
Je suis une îlienne, pendant longtemps les gens de chez moi étaient dans le même bateau. Qu’ils se détestent ou s’apprécient, il a bien fallu qu’ils maintiennent un tissu communautaire solide. Ce n’était pas non plus idyllique, il ne faut pas se leurrer, mais on gagnerait à recréer des liens auxquels la société actuelle n’encourage guère.
Mais j’en reviens au roman… L’humanité est pleine de contradictions, elle se moque bien de la rhétorique, ainsi, les mots pourtant sensés de Parleur ne nous semblent pas pouvoir arrêter une dispute, d’autant quand chacun des partis ne cherche qu’à assurer sa survie. Mais la question se pose, a-t-on au moins essayé ? Souvent, l’impossible est une barrière que l’on pose soi-même et que ne connaissent pas les rêveurs. Alors oui, il y a quelques facilités dans cette démonstration, mais je pense que la naïveté que l’on peut reprocher à la démarche de Parleur (et de l’auteur) est en fait là pour nous dire : cela pourrait être si simple. En tout cas je comprends l’idée et le message est intemporel, volontairement applicable au plus grand nombre.
C’est la partie du roman que j’ai préférée car elle m’a donné du grain à moudre. Mais, à côté de cela, il y a les personnages et des bribes de leurs histoires personnelles. Là j’ai moins accroché. Parleur est certes intelligent et un rhéteur hors pair, mais il m’a beaucoup agacée. Il y aurait long à dire sur ses propres contradictions, sur son comportement, sa façon de traiter les autres et particulièrement Halween. Je n’ai pas trouvé normal que celle-ci doive renier tout ce qu’elle est. Il l’y pousse bien qu’il dise le contraire. Puis je n’adhère pas au principe de ne pas se défendre. J’admets en outre difficilement qu’on fasse la morale, et des reproches, à des gens qu’on a encouragés dans une voie. On m’a appris qu’il fallait assumer ses choix ou en changer, mais que se fustiger ne sert pas à grand-chose.
Ces personnages ne sont pas très crédibles à mon sens, trop caricaturaux. J’ai eu du mal à m’intéresser à eux individuellement, pourtant je me souciais du sort de la communauté. J’ai alterné entre les moments d’intérêt, concernant les questions philosophiques que pose le récit, et l’indifférence face à leurs petites histoires. Néanmoins, mes yeux se sont embués pour eux et ça n’est pas rien. Je suppose que, mine de rien, j’ai fini par m’attacher…
Même si elle est basée sur des faits et des préceptes connus, cette réflexion sur l’humanité, la vie en communauté et les manipulations en tous genres m’a beaucoup apporté. Je comprends pourquoi beaucoup de gens parlent de ce roman comme d’un incontournable.


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Cette lecture compte pour le challenge SFFF et diversité dans la catégorie suivante :
– Un livre SFFF parlant d'une ou de femme(s) dans la guerre.