mardi 30 août 2011

Top Ten Tuesday (9)


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l’image pour voir le billet de la semaine et les liens vers ceux de tous les blogs qui y participent.

***

Cette semaine je suis censée vous parler de dix bouquins prioritaires dans ma liste de livres à lire pour cet automne.
J'ai évidemment prévu d'en lire bien plus que dix, mais mon sens des priorités est plutôt... Imprévisible. Cela pourrait (va sûrement) changer en cours de route, mais bon, essayons.
Ce sera évidemment dans le désordre et je vais vous parler des livres qui attendent depuis trop longtemps plutôt que des prochaines sorties sur lesquelles je vais néanmoins me ruer...

1. Moll Flanders de Daniel Defoe.
C'est pour le défi lecture d'ABFA et V&S. C'est l'occasion, je voulais le lire depuis longtemps.

2. Les mystères d'Edwin Drood de Charles Dickens.
Son dernier roman inachevé, que je veux également lire depuis des lustres et qui sera de même chroniqué pour le défi lecture.

3. La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne.
Encore un classique pour le défi (il m'en faut quatre), encore l'occasion de connaître un livre qui manque à ma culture et que j'aurais dû et voulu lire depuis... Depuis les traductions en cours d'anglais, ce qui ne me rajeunit pas...

4. Le chemin des fées de Fabrice Anfosso.

5. D'obsidienne et de sang, les chroniques aztèques T1 d'Aliette de Bodard.
C'était mal parti pour que je lise celui-ci. Bien que très intéressée par la mythologie aztèque, il ne me tentait pas vraiment. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...

6. Loars de Loïc Henry.
Que je devais lire en août et qui finalement attend encore parce que je n'étais pas d'humeur à lire de la SF.

7. Zoo city de Lauren Beukes.

8. Le Dernier Jardin, Éphémères T1 de Lauren Destefano.
Parce que c'est un roman qui m'intrigue, même si je n'ai pas du tout envie de lire de la YA.
Ce choix est donc plus que les autres sujet aux fluctuations de mon humeur...

9. Le proscrit, Traquemort T1 de Simon R. Green.
(Fallait évidemment que je le place celui-là... Pas de TTT sans Green...)

10. Les Maîtres de l'ombre, Nightrunner T1 de Lynn Flewelling.
Que j'ai acheté par la faute de Rose et qui attend encore das ma pile de livres à lire... C'est honteux...

Assez diversifiée, donc, cette liste... Et bizarrement voir tous ces titres si différents côte à côte ne me donne pas envie de m'y mettre...

dimanche 28 août 2011

Un mort encombrant

Roman de Robert Louis Stevenson.
Que vous pouvez également rencontrer sous le titre Le Mort Vivant. Et s'il vous sied de le lire, vous le trouverez là sous forme de ebook.

Imaginez... L'époque victorienne pétrie de toutes ses valeurs et sa bonne éducation, un vieil homme qui, au lieu d'administrer correctement les biens de ses pupilles, a passé sa vie à emmagasiner des connaissances toutes plus inutiles et absurdes les unes que les autres et dont le seul plaisir est de les partager avec autrui... (En gros c'est un insupportable et invétéré bavard qui est persuadé d’œuvrer à l'éducation des masses.) Imaginez aussi l'aîné de ses neveux, un homme pleurnicheur, pas très futé mais extrêmement près de ses sous qui a toujours un peu l'impression d'être persécuté et qui passe son temps à courir après ce qu'il n'a pas plutôt que de faire fructifier ce qu'il a en main...
C'est là que se noue le problème, car même si le vieux Joseph cède volontiers l'administration de tout ce qui reste de sa fortune à son neveux, ainsi que sa demeure et l'affaire dans laquelle il a investi mal-à-propos les biens de ses pupilles, il manque encore une certaine somme. Or, étant, avec son frère aîné, le dernier en lice pour la gain d'une tontine (les participants mettent tous la même somme sur un compte, le dernier en vie empoche la totalité avec les intérêts,) le vieil oncle accepte également de la céder à son neveu s'il l'emporte... Le jeune Maurice commence alors à voir son oncle comme un investissement et le couve de soins aussi jaloux qu'insupportables.
Cela pourrait s'arrêter là si Maurice n'était pas un paranoïaque patenté et si un accident de train ne venait pas d'un coup bouleverser ses plans. Car, après tout, l'oncle Joseph vaut-il finalement plus mort ou vivant ? Et surtout, dans lequel de ces états est-il le plus encombrant ?

Ce roman, qui n'a d'autre but que celui de divertir son lecteur, remplit définitivement bien son office. Il faut le dire : c'est furieusement drôle.
Il y a l'histoire d'abord, rocambolesque, à la limite de l'absurde parfois (terriblement anglaise dans son humour en somme), servie par une pléiade de personnages aussi hauts-en-couleurs qu'exaspérants, tous plus cinglés et stupides et les uns que les autres. Mais surtout il y a l'écriture, subtile, cynique, extrêmement sarcastique et grinçante, avec son humour incisif qui compense souvent les plus lourdes circonvolutions de cette histoire quand elle est le plus invraisemblable. Il faut dire qu'elle a parfois des allures de pyramide de dominos, sans parler des effets boule de neige qui accompagne la chute desdits dominos...
Je me suis néanmoins beaucoup amusée avec ces personnages qui choisissent toujours la solution la plus compliquée et abracadabrante, qui s'emmêlent dans leurs mensonges, dans leur lâcheté et surtout dans leur imbécilité.
Il n'y a qu'au chapitre neuf que j'ai un peu décroché, le tout devenant un peu trop délirant à mon goût (toujours du point de vue de l'histoire). Mais c'était globalement plaisant et, surtout, j'ai adoré les remarques de l'auteur, caustiques au dernier degré, les meilleures survenant toujours quand on si attend le moins, pince-sans-rire, au détour d'une phrase anodine.
Il se moque de sa société et de ses contemporains, de lui-même et de son écriture, des artifices dont il joue aussi bien que de son histoire, avec ses coïncidences si faciles et pleinement assumées qu'il distille sans pitié au long du roman, tout comme il se moque de ses déplorables personnages, de leurs faiblesses, de leur stupidité et de la vie en général.
Ce fut une très agréable lecture, il y avait longtemps qu'un roman ne m'avait pas fait rire à ce point.

mercredi 24 août 2011

Dans l'oeil noir du corbeau

Un roman de Sophie Loubière, publié chez Le cherche-midi, collection néo.

C'est en écoutant l'auteur parler de son livre au cours de la conférence sur le fantastique des dernières Imaginales, que j'ai eu envie de lire son bouquin. Disons que son histoire me parlait. De fait, certains aspects n'ont pas démenti cette impression, mais au final je n'ai pas aimé ce roman, il avait un parfum de "trop" (trop de coïncidences qui n'en sont pas même en-dehors de l'histoire principale, trop d'évidences, trop de psychologie de magazines féminins, trop de blabla et trop de tout un tas de choses qui, disons-le franchement, m'ont gonflée.) Cette histoire manquait cruellement de subtilité et de surcroît le style d'écriture m'a un peu déplut. Rien à quoi s'accrocher en somme, j'ai mis des plombes à le finir et je me suis entêtée pour rien, tout était prévisible...
La quatrième de couv' nous promet un polar psychologique et culinaire... De la psycho ça il y en a, c'est certain, qui manque grandement de subtilité, qui teinte chaque mouvement des personnages, de ce qu'ils boivent ou mangent au nombre de fois qu'ils pissent (et ne croyez pas que j'exagère, vous seriez surpris de l'intérêt tout particulier qu'ils portent à leur vessie, estomac et intestin... Enfin surtout une...) Mais la partie polar... Mouais bof... Tout était si évident... Parce que c'était logique, bien sûr, mais quand même... L'enquête est de fait très secondaire, au centre de l'histoire tout en étant un prétexte à celle-ci, elle reste succincte et enrobée de beaucoup d'autres choses... Une visite de San Francisco, des courses interminables, un peu de badinage, mais surtout l'analyse psychologique de deux cas désespérés.
Et j'avais envie d'un vrai polar, l'idée que l'art culinaire y soit très présent me plaisait, le point de départ de l'histoire aussi. Il faut croire que les ingrédients étaient trop mal dosés pour le coup...
Mais je m'avance un peu trop vite, j'aurais dû d'abord vous faire un rapide topo sur les personnages et leur histoire pour que vous puissiez suivre toutes mes pénibles récriminations (oui, je sais que je suis pénible).
Je vais vous demander un petit effort d'imagination.
*Fondu enchaîné.*
Anne vient d'avoir quarante ans, elle a méticuleusement gâché sa vie dans les grandes lignes comme les moindres détails.
Boulimique, collectionnant les troubles obsessionnels compulsifs, elle est désespérément seule... Elle est pourtant séduisante et réussit professionnellement, elle présente une émission de cuisine populaire sur une chaîne câblée...
Elle a en fait consciencieusement bousillé sa vie sentimentale, obsédée par le souvenir d'un amour de jeunesse et est encore traumatisée par la mort de sa mère, le désintérêt de son père et une certaine culpabilité d'être elle encore encore en vie...
Elle noie sa solitude dans les coups d'un soir et la gestion de son transit intestinal...
Mais ce n'est pas tout, bien sûr, Anne est vraiment un cas...
Bill, lui, est un inspecteur à la retraite qui dans le concours de la vie la plus pitoyable est au coude à coude avec Anne. Là où celle-ci jongle avec ses troubles alimentaires et comportementaux, lui a choisi l'alcool et la violence... Traumatisé lui aussi par la mort d'un de ses parents et obsédé par les circonstances de cet événement, lui aussi désespérément seul puisqu'il a bousillé son mariage et qu'il persiste à pleurnicher sur son sort en attendant de la seule de ses enfants qui daigne encore lui parler une absolution totale de ses péchés que la pauvre ne peut pas lui donner.
Moins avenant qu'Anne, il a opté pour la compagnie tarifée... Il y a des désavantages à être un homme, n'est-ce pas ?
Un peu le même genre tous les deux en somme, ils étaient faits pour se rencontrer... D'autant plus que Bill est féru de cuisine et suit avec passion l'émission d'Anne, d'autant plus qu'une vieille affaire les relie sans qu'ils le sachent et qu'à cause de cela Anne va avoir un service à lui demander...
Car Bill est l'inspecteur qui a enquêté sur la mort de l'amour de jeunesse d'Anne et qu'il a bâclé l'affaire... Elle sait qu'il y a quelque chose qui cloche, elle veut la vérité, elle veut pouvoir faire son deuil...
Alors Bill, qui depuis des années se retrouve seul pour le réveillon à cause de ses excès d'alcool et de ses réactions imprévisibles, va accepter en échange de l'aide d'Anne et de sa compagnie.
Mais c'est sans compter les corbeaux du passé qui ont bien l'intention de se joindre au festin...
*Fondu au noir*
Parlons donc un peu du style, maintenant que vous voyez l'ambiance et que vous savez où vous avez mis les pattes. Plutôt sec et analytique, il oscille entre le lapidaire, le descriptif minutieux à outrance (il n'y a pas qu'Anne qui a des troubles compulsifs, hein ?) et le ronflant. Un peu guindé parfois, il ne dépasse néanmoins pas la limite et on peut lui reconnaître une certaine élégance, même si elle n'est que fugace. J'ai peiné à m'accrocher, cette façon de raconter donnait l'impression de s'écouter parler, d'énumérer sans cesse toute sortes de choses... Je voulais un roman, pas une liste de listes ou l'inventaire d'un huissier. Mais je suis un peu injuste, il y a eu quelques passages et tournures de phrases intéressants. Et puis certains traits de l'écriture, cristallisation des souvenirs, répétitions ou même ces fichues énumérations faisaient en quelque sorte partie de l'histoire et de son ambiance, caractérisaient ses personnages. Cependant, ça ne change rien au fait que je me suis profondément ennuyée. Je n'ai pas aimé les personnages, donc l'écriture qui leur ressemble m'a laissée froide. Je n'aime pas les gens qui s'enlise dans ce qu'ils ont de plus pitoyable et c'est le cas de ces deux-là. Si au final j'ai gardé un peu de sympathie pour Bill, sa compagne m'a brillé les nerfs. Mais là aussi je suis un peu injuste avec elle, seulement je le suis en toute conscience...
Le livre est divisé en cinq parties, Mise en bouche, l'entrée, le plat, le dessert et l'addition.
La première compte une centaine de pages (ce qui équivaut quasiment à un tiers du roman !) et c'est dans la seconde que commence vraiment l'action. Celle-ci est très lente à se mettre en place. Une centaine de pages avant de vraiment entrer dans le vif du sujet pour un polar qui en compte dans les 350, c'est trop. Pas que je sois contre l'installation minutieuse d'un récit, mais de mon point de vue un polar doit être vif. Dans celui-ci, l'affaire est vite réglée, juste un prétexte vous disais-je...
Vraisemblablement l'auteur et moi ne sommes pas d'accord sur l'importance des différentes étapes d'un repas. Si l'impression que l'on garde de celui-ci est en règle générale surtout tributaire du dessert parce qu'il clôt le festin, je suis d'avis que le plat principal n'en est pas moins le pivot et que ce dernier ne doit manquer ni de consistance, ni de saveur. Ce n'est pas avec un interminable apéritif ou un dessert saturé de sucre qu'on contente le genre de lectrice que je suis.
Les chapitres sont alternés, renforçant l'effet miroir entre les personnages. Même une fois qu'ils se sont enfin rencontrés l'alternance persiste, avec plus de subtilité il est vrai et cela je l'ai apprécié.
Tout semble faire partie du même délire dans ce roman, tout se recoupe, tout est lié. Je peux apprécier ce choix, j'aime que tout ait un sens, mais encore une fois, dans le cas présent, c'est trop pour moi...
Je ne peux pas dire que l'écriture est mauvaise, même si je suis un peu plus mitigée en ce qui concerne l'histoire, c'est seulement que ça ne m'a pas plu et que je n'arrive à voir que cela.
"Une Bridget Jones française et un misanthrope américain amateur de bonne chère plongés dans une enquête passionnante", nous promet la quatrième de couv'. Je n'aurais pas acheté ce livre si j'avais lu cette phrase, ce qui aurait été une bonne chose, même si au final la comparaison est tout à fait hors de propos...
Si vous attendez un polar, comme moi, ou une romance piquante mâtinée de polar, comme vous le promet cette accroche, passez votre chemin. Par contre si vous voulez un roman qui "psychanalyse" deux personnages exaspérants tant ils sont pitoyables, alors là vous avez tapé juste.
Je suis sévère, mais surtout parce que je suis déçue et j'en suis la première désolée car j'ai surtout raté ma rencontre avec cette histoire. Je ne doute pas que d'autres puissent mieux apprécier que moi les attraits de ce roman car contrairement à ce que j'ai pu écrire il n'en est pas dénué. J'espère donc ne pas vous avoir totalement dégoûtés.
Il plaira sans doute plus aux femmes, surtout si elles sont amatrices de psycho, de cuisine, de références à des vieux films, de jazz, et qu'elles ne recherchent pas une romance ou une intrigue policière trop marquées. J'aurais pu rentrer dans cette catégorie si on avait échangé la dose de psycho avec celle d'intrigue policière... Comme quoi l'écriture et la cuisine ça se rapproche, tout est une question de dosage des saveurs...

Mention spéciale pour les recettes à la fin. Ce n'est pas mon type de cuisine, (c'est trop sophistiqué pour m'intéresser, même si j'adore cuisiner), mais l'idée est là.


Ce roman sera donc mon livre bonus pour le challenge lecture d'ABFA et Vampires et Sorcières de 2011.

mardi 23 août 2011

Top Ten Tuesday (8)

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l’image pour voir le billet de la semaine et les liens vers ceux de tous les blogs qui y participent.

Le top ten de cette semaine porte sur les livres qu'on a aimés mais sur lesquels on n'a jamais écrit de billet.
Ouais bon me concernant il y en a une flopée... Et c'est dans ces cas-là, face à ma mémoire défaillante, que je me rends compte à quel point je vieillis... Des titres me viendront à retardement, j'en suis certaine, ce qui est assez dommage parce qu'ils mériteraient probablement tout autant, voire même plus, leur place dans cette liste et ne l'auront pas.
Tant pis, je vais faire avec ce qui me vient tout de suite à l'esprit, mais ne vous attendez pas à des commentaires grandioses, je ne suis pas dans une bonne journée. Dites-vous seulement que ces livres méritent bien mieux que ce que je j'en dis et oubliez de lire mes commentaires d'une affligeante platitude.

1. La Dernière Licorne de Peter S. Beagle.
N'ai-je vraiment rien écrit sur celui-ci ? Je ne suis pas sûre, j'ai bassiné tellement de monde avec cet ouvrage... Il fait partie de ceux qui m'ont indéniablement marquée. J'aime la mélancolie et le cynisme de ce conte, sa teneur philosophique, sa nature douce-amère... Je l'aime au point d'avoir voulu l'étudier et, miracle, je l'aime encore après...

2. Neverwhere de Neil Gaiman.
Je radote encore ? Sans doute. Mais à propos de l'auteur plus que du livre alors, parce que celui-ci je n'en parle pas souvent. C'est Neverwhere, il n'y a pas de mots pour lui, il faut juste le lire.

3. Des Roses et des Monstres d'Estelle Valls de Gomis.
Longtemps, mon recueil préféré d'Estelle a été Le Cabaret Vert. Je ne saurais dire pourquoi, comme je ne saurais expliquer finalement pour quelle raison Des Roses et des Monstres a fini par l'éclipser. Même poésie délicate, même élégance un peu surannée qui mêle beauté fragile et ténèbres déliquescentes.
Peut-être que dans celui-ci l'équilibre est plus fragile encore, mais demeure, et que c'est ce qui au fond a fini par l'emporter.

4. La Faveur de la nuit de Léa Silhol.
Il s'agit d'une nouvelle, publiée dans la revue Asphodale. Elle représente à elle seule tout ce que j'aime chez cet auteur. (Et je crois avoir déjà écrit sur à peu près tout ses recueils et romans, alors...)

5. L’Enchanteur de Barjavel.
Il y a des passages de cette histoire qui sont restés gravés dans mon esprit, quand paradoxalement d'autres se sont envolés, je l'admets. Je devrais la relire. Mais ça ne change rien au fait que le sentiment qu'elle m'a laissé est intact, j'en garde le souvenir d'une très bonne lecture.

6. Thomas le Rimeur d'Ellen Kushner.
Celui-ci a une histoire particulière pour moi. Deux personnes me l'avaient offert simultanément pour mon anniversaire. Vous vous en fichez et vous avez raison, mais lisez-le si ce n'est déjà fait.

7. Une Fille comme ça de Sara Zarr.
Le hasard m'a amené celui-ci il y a un moment déjà. C'est un roman adolescent, ce dont je me désintéresse en général. Et pourtant... Comme d'autres de cette liste je sais qu'il va m'accompagner encore longtemps.
On peut lui trouver des tas de défauts, penser que l'héroïne est une gamine exaspérante, mais il y a des choses dans cette histoire qui m'ont parlé, peut-être d'une façon tout à fait égocentrique, je l'admets, mais je reste persuadée que c'est un bouquin qui décrit bien l'adolescence et qui parlera aussi à d'autres.

8. L'Appel de la forêt de Jack London.
Je ne compte plus les fois où je l'ai lu enfant. Je n'avais probablement pas tout compris alors, mais ce roman m'a beaucoup appris et a continué à m'apprendre au fil des ans. Ce n'est pas une lecture aussi enthousiasmante que les autres titres cités, mais j'y reste très attachée.

9. L'épouse de bois de Terri Windling.
Je n'ai jamais su quoi dire de celui-ci (bon c'est vrai je sais rarement quoi dire d'un ouvrage que j'aime), tout en voulant partager ce qu'il m'a inspiré. Alors autant profiter de ce top ten.
Quoi que je puisse écrire, je ne lui rendrais pas justice, alors lisez-le, tout simplement.

10. Les comptines assassines de Pierre Dubois.
Que j'ai préféré aux Contes de crimes, pourtant déjà excellent.
C'est sombre, c'est inquiétant, c'est poétique, c'est grinçant, c'est du fantastique et c'est tout simplement la très grande classe.

vendredi 19 août 2011

Ensorcelée

Scénario de Michael Alan Nelson.
Dessins d'Emma Rios.
Colorisation de Cris Peter.
Publié chez Milady Graphics.

Résumé de quatrième de couverture :
Il paraît que les voleurs n'ont pas d'honneur. Et un voleur qui écume les milieux occultes, encore moins.
La jeune Luci Jennifer Inacio Das Neves, Lucifer pour les intimes, a de multiples talents : voleuse et magicienne, loyale et belle, mais aussi sensible et un peu naïve.
Cambrioleuse professionnelle, elle subtilise reliques et artefacts aux habitants du monde d'en-dessous pour qui sait y mettre le prix. Mais un contrat se révèle plus dangereux que prévu, et Lucifer pourrait bien se retrouver... ensorcelée !

Avis des plus mitigés pour ce comics qui pourtant m'avait l'air sympathique... (Oui, je l'ai déjà dit, j'aime les histoires de voleuses...)
Une fois n'est pas coutume, commençons par les dessins.
Je n'ai pas du tout aimé ce style... Anecdotique concernant les arrière-plans, mais pas franchement moche non plus les concernant, ce sont surtout les personnage qui m'ont rebutée. J'aurais bien quelques remarques à faire concernant leur allure générale, mais bon il s'agit d'un comics alors je ne vais pas chipoter pour des soucis de proportions... Par contre au niveau des visages, là vraiment ça ne passe pas... Ça va d'un médiocre assez passable au franchement hideux. Les personnages ont parfois des tronches de monstres marins... Certains des démons de l'histoire ont peut-être même l'air plus humain...
Les scènes de combats sont très fouillis, avec cette colorisation flashy (typique des comics, rien de franchement notable, mais pas non plus hideuse) j'ai eu du mal à m'y retrouver parfois.
Le scénario ensuite... ET JE VAIS UN PEU SPOILER, vous êtes prévenus...
Ça partait plutôt bien. En tous cas assez pour que je m’accroche malgré les dessins...
Mais la déception a très vite pointé son nez. C'était facile, bien trop facile... Quand on n'a presque rien à raconter, le "presque" ne pèse pas grand-chose en rapport du "rien" et de mon point de vue il vaut mieux se taire. Autrement dit : c'est du brassage d'air.
Et c'est un peu crade parfois, juste pour le plaisir d'être crade... Pas que ça me choque, mais bon...
Pour en revenir à l'histoire... En résumé, Lucifer est donc dans les embrouilles jusqu'au cou... Ça semble être une habitude. D'ailleurs c'est peut-être pour ça qu'elle s'en sort si facilement... (Mais non là je ne spoile pas, tout le monde sait que l’héroïne ne va pas claquer dans le premier volume voyons...) Son contrat soi-disant si dangereux se passe ridiculement bien, à tel point que je me suis demandé pourquoi personne avant elle n'avait essayé de piquer l'artefact en question et pourquoi machin ne s'en chargeait pas lui-même (sûrement un prétexte pour dessiner un démon et Lucifer en petite culotte)... Mais bon tout ça n'est qu'au chapitre deux, je ne vous dirai rien sur la suite de l'histoire, des fois que vous voudriez la lire. Seulement ne vous attendez pas à quelque chose de grandiose...
Un récit qui manque d'intérêt et de profondeur à mon goût. Quelques pistes secondaires qui auraient pu se révéler intéressantes, un personnage mystérieux à peine évoqué et entrevu qui a un certain potentiel, mais rien de nouveau ou qui retienne vraiment mon attention au final. Dommage...

mardi 16 août 2011

Masques

Un roman fantasy de Patricia Briggs, publié chez Milady.

Sachant que Masques est le tout premier écrit de Patricia Briggs, je m’attendais à quelques maladresses et j’avais pris le parti de ne pas m’en formaliser outre mesure. Je suis toujours assez indulgente avec les écrits de jeunesse quand les auteurs ne les renient pas alors même qu’ils sont bien conscients des défauts de leurs premiers travaux .
La préface donne le ton. Oui, Briggs se rend compte de tout ce qu’il y aurait à changer dans son texte, mais elle l’accepte avec ses imperfections et lui conserve une certaine tendresse, laissant l’essentiel de l’histoire intact. (Je me dis quand même que s’il n’y avait quasiment pas de descriptions dans l’original, ça devait être spécial vu le résultat… Mais bref.)
Et moi, la grincheuse de service, toujours à l’affût de la moindre petite erreur, j’ai quand même fini par embarquer… Pourtant il y en a, des défauts, de ceux qui m’agacent au-delà du raisonnable en général… Les personnages sont très stéréotypés et ne sortent jamais de leur rôle, ils sont manichéens au possible, même celui de Loup, censément trouble, est en fait clair comme de l’eau de roche… Et l’histoire, bien sûr, suit le même chemin sans nuance. Un peu naïve par moment et très prévisible du début à la fin, j’ai vite cessé d’attendre un retournement de situation… L’intrigue manque cruellement de structure, il y a de nombreuses facilités scénaristiques, incohérences et j’en passe…
Néanmoins, le plus tranquillement du monde, j’ai puisé une bonne dose de patience pour supporter les longueurs et les délires bucoliques de camping sauvage qui émaillent le récit… Car il ne s’y passe pas grand-chose en fait, mais tout de même assez pour ne pas perdre mon attention en route. Je dois le reconnaître, Patricia Briggs est définitivement une bonne conteuse, elle l’était déjà à ses débuts.
J'ai apprécié ses petites histoires dans l'histoire, même si ça casse un peu le rythme, l'univers qu'elle a créé avec ses mythes et ses codes, même s'il aurait pu être plus et mieux développé, et l'atmosphère chaleureuse qui de dégage de ce récit.
J’ai parfaitement conscience que pour tous les défauts majeurs que j'ai évoqués j’aurais pu détester cette histoire, pourtant ce n’est pas le cas. Je ne sais comment Patricia Briggs réussit toujours à me rendre ses personnages sympathiques, mais elle y arrive, même dans leurs atermoiements (et ceux de Loup sont pourtant particulièrement agaçants parfois), même sachant qu’ils ne sont pas nuancés pour deux sous et que c’est quelque chose qui m’exaspère en général, je n’ai pas pu les détester… Allez savoir pourquoi, je me suis attachée à Aralorn et l’ai trouvée mignonne dans ses tentatives d’apprivoiser Loup… Moi qui suis pourtant d’une nature plutôt cynique… Et même les seconds rôles, méchants comme gentils (oui pas de demi-mesure, n'oubliez pas) ont éveillé mon intérêt.
Et cette histoire sans prétention, qui ne manque pas de faiblesses au niveau narratif et même stylistique, est finalement plutôt bien passée si j’excepte le début qui a été laborieux à cause des répétions (j’avais décidé de refermer le livre si elle redisait encore qu’un mage humain ne pouvait pas se métamorphoser… Une chance pour elle, c’était la dernière… Oui, je considère que c’est une chance de ne pas finir dans la liste des rares auteurs dont je n’ai pas pu finir un livre.)
Les habitués de fantasy, ceux qui recherchent plus de subtilité, d'originalité ou d'action n'y trouveront sans doute pas leur compte. Mais pour moi ce fut un assez bon divertissement.
Il se dégage de ce roman une impression chaleureuse et conviviale qui me laissera quand même un bon souvenir et qui me fera lire la suite un de ces quatre, même si ce n’est pas une priorité. J’espère toutefois que, comme cette suite a été écrite plus tardivement, qu'elle n'avait pas été publiée à l'époque et que l'auteur l'a corrigée récemment, Patricia Briggs aura sans doute eu moins de scrupules à la remanier plus en profondeur et que le récit en sera donc plus structuré et moins prévisible.

Ce livre a été lu dans le cadre du club de lecture de Vampires et Sorcières.
Et comme je suis fainéante et pas fichue d'écrire des avis en ce moment, je vais le compter pour le défi lecture également.

mercredi 10 août 2011

La légende des Dames de Brocéliande

Ou le petit caillou.
Un album de Sandrine Gestin, publié chez Au bord des Continents.

C'est un livre qui plaira sans doute aux collectionneurs d'ouvrages sur la Féerie, mais qui ne sera certainement pas le clou de leur collection. Ceux qui en ont vu beaucoup ne lui trouveront rien d'exceptionnel et ceux qui ne sont pas des habitués de ce type d'albums feraient sans doute mieux de s'intéresser à d'autres qui sont plus aboutis et originaux.
C'est un assez bel objet-livre, ça il n'y a pas à dire, mais je n'ai pas été séduite. Peut-être parce que je ne suis pas particulièrement fan des illustrations de Sandrine Gestin, peut-être surtout parce que quand on a vu beaucoup de ce genre de livres on se laisse moins facilement charmer, d'autant plus que celui-ci rappelle beaucoup un de ses précédents ouvrages, mais en moins bien...
L'histoire, la quête initiatique d'une vieille femme, ne me semblait pas mauvaise au début, même si c'est un motif sérieusement rebattu depuis le temps. Et puis ça n'a cessé de verser encore davantage dans le cliché...
J'ai trouvé que tout cela sonnait creux. Je crois que c'est en grande partie dû à l'effet de l'alliance entre le récit et le style de l'auteur (car c'est un album avec beaucoup de texte, un récit illustré plutôt que des illustrations émaillées de mots). Si le style avait été plus vif, les défauts du récit auraient été moins visibles, ou alors il aurait fallut que le récit soit plus substantiel et ainsi le style l'aurait nimbé d'une certains grâce éthérée.
Dans les passages les plus travaillés, les phrases sont morcelées, à tiroirs, avec de nombreuses répétitions. Je comprends l'idée, à dire vrai je l'utilise souvent moi-même, c'est une façon de ciseler le texte tout en le rendant plus insidieusement prenant, comme une toile, ça donne, censément, une impression de poésie un peu mélancolique, parfois un rythme musical ou un phrasé délicat et parlé, voire chanté... Ici ça accentue l'effet palpable de la douleur du personnage, une douleur sourde et diffuse. Mais ça n'a pas marché avec moi, c'est tombé à plat et j'ai trouvé ça lourd, limite vide de sens tant ça devenait répétitif et usait de clichés éculés.
Les phrases semblent toutes faites, on devine facilement les mots qui vont suivre tant on a lu souvent ce genre de tournures...
Et puis il y a des incohérences, des fautes... Les passages les moins travaillés sont maladroits, se répètent encore davantage, renforce le côté quelconque du récit...
C'est dommage car certains aspects de l'histoire sont sympathiques (en ce qui concerne le début surtout) et le style aurait pu être plus léger, même si l'histoire est sans surprise, comme une brume froide, vaporeuse, à la fois agréable et dérangeante car elle vous montre le monde sous un autre jour, tout en vous glaçant jusqu'aux os. Mais non, pas moyen...
Néanmoins, cette impossibilité d'apprécier le récit à cause du style n'est pas ce qui m'a désenchantée le plus. La façon de raconter, c'est relatif du moment que je ne peux pas dire que c'est franchement mal écrit, je n'ai juste pas aimé... Mon problème majeur c'est plutôt qu'au cours de l'histoire s'insèrent des légendes plus que connues, avec une justification de leur usage dans le récit, mais franchement peu probante... Et je n'ai vraiment pas besoin qu'on me raconte de nouveau Tristan et Iseult, Mélusine ou la légende arthurienne. Entendons-nous bien, je suis de nature curieuse, je m'intéresserai volontiers à toute réécriture qui peut me sembler en valoir la peine, mais si c'est pour qu'on me résume en une page une histoire que j'ai lu mille fois sous diverses formes, désolée mais je pourrais tout aussi bien lire wikipédia et ce n'est pas du tout l'idée que je me fais de la lecture. Cela d'autant plus si le texte qui enrobe ces légendes est plus que banal et se termine de façon très prévisible dans un très agaçant délire lu et relu.
Les illustrations maintenant. Histoire de finir sur une note un peu plus positive et même si, comme je l'ai dit, je ne suis pas fan... J'ai plus apprécié que d'ordinaire le travail de l'illustratrice. Ses arbres sont magnifiques et j'aime assez la texture de ses couleurs, mais ce sont ses personnages que j'ai toujours moins appréciés, sauf exceptions. C'est peut-être parce que je n'avais pas depuis longtemps feuilleté un de ses ouvrages, mais j'ai trouvé son style quelque peu changé, un peu plus humain et accessible, même si c'est toujours très figuratif et parfois un peu naïf. (Et que tous les prétextes sont bons pour dessiner des rongeurs...)
Cette fois-ci certaine héroïnes ont trouvé grâce à mes yeux et j'ai particulièrement aimé le dragon, même si j'ai trouvé que le tout était un peu trop lisse.
Il est clair que pour moi ça ne suffit pas, mais je ne serais pas étonnée que beaucoup d'autres y trouvent leur compte.


Cet album est mon troisième et dernier dans la catégorie Mangas et BD pour le défi lecture d'ABFA et V&S.

Top Ten Tuesday (7)

Oui, j'ai bien conscience qu'on est mercredi (ce qui est déjà en soi un miracle parce qu'en ce moment la notion du temps et moi-même sommes encore moins copines que d'ordinaire...)
Et c'est vrai aussi que je me la joue flemmarde et que je délaisse ce blog... Il y a eu des thèmes très intéressants dans les derniers top ten, mais je n'ai jamais eu le temps où l'envie de m'y intéresser de plus près. Quant à mes dernières lectures... Bof, pas grand-chose d'intéressant à partager.
Mais je vais me reprendre, c'est décidé ! (Pour au moins cinq minutes...)


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l'image pour voir le billet de la semaine et les liens de tous les blogs qui y participent.

Le top ten de cette semaine porte sur les livres sous-estimés, tous ces ouvrages qui sont si chers à nos cœurs qu’on ne comprend pas pourquoi ils n’ont pas plus de succès.
Je crains d’insister encore et toujours avec les mêmes, mais d’un autre côté ma constance devrait vous prouver à quel point ces livres et auteurs méritent votre intérêt.
Je ne puis ceci dit affirmer avec certitude que les ouvrages en question sont sous-estimés ou n’ont pas trouvé leur public, après tout je n’ai pas de chiffres, je me base juste sur des impressions sans doute largement sujettes à caution et peut-être que j’aimerais simplement qu’ils aient plus de succès qu’ils n’en ont déjà.

1. Je commence avec Peter S. Beagle.
Il ne manque pas de lecteurs dans le monde anglophone, c’est certain, mais il fait figure de fantôme chez nous… Pas assez connu à mon goût (ou seulement de nom évidemment), ni suffisamment traduit en français, on ne peut trouver que quelques nouvelles par-ci par-là, son plus célèbre roman : La Dernière Licorne, ainsi que le recueil Le rhinocéros qui citait Nietzsche (qui n’est même pas complet par rapport à la version originale, mais qui contient néanmoins une nouvelle qui ne se trouve pas dans cette dernière, l’excellente : Une danse pour Emilia). Deux autres textes ont été publiés par les éditions Denoël, mais sont épuisés depuis longtemps maintenant…
Pour finir de vous convaincre, voici ce qu'en dit Neil Gaiman qui en parle bien mieux que je ne le ferai jamais : « For over forty years, Peter S. Beagle has been the gold standard of fantasy, one of the most elegant and genuine writers of fantastic fiction out there. His short stories are jewels. In Japan they declare their finest, most irreplaceable artists national treasures, and if there was any justice in the world Peter S. Beagle would be declared a treasure and be left alone to get on with making magic. »

2. Masques de femmes, recueil de nouvelles d’Elie Darco et Cyril Carau.
Eh oui, encore, faut croire que je ne lâche pas l’affaire avec celui-ci…
Je vous renvoie à mon précédent billet qui exprime bien mieux ce que je pense de cet ouvrage que je ne saurais le faire ici en quelques mots.

3. Au château d’Argol de Julien Gracq.
En général, si on ne lit qu’un livre de cet auteur, c’est Le Rivage des Syrtes. J’ai toujours eu l’impression qu’Au château d’Argol passait beaucoup plus inaperçu, bien que Gracq n’ait certainement pas manqué de lecteurs, pour ce roman ou pour d'autres. Mais j'ai une affection particulière pour celui-ci.
Alors bien sûr il faut aimer les huis-clos, l’action lente et mesurée, le vocabulaire recherché et les histoires pleines de symboles à décrypter.
Je garde un excellent et très vivace souvenir de cette lecture et de l’ambiance dans laquelle elle m’a plongée. J’ai néanmoins conscience qu’elle peut ne pas plaire à tout le monde.

4. L’importance de ton regard, un recueil de nouvelles de Lionel Davoust.
J’ai mis longtemps à digérer cette lecture et à vraiment l’apprécier, peut-être parce qu’elle est pesante par instant, dans sa noirceur, peut-être parce que j’ai eu plus de mal à entrer dans certaines nouvelles que dans d’autres. Cependant, avec du recul, je me suis rendue compte de tout ce que cette lecture m’avait apporté.
Ce n’est pas un ouvrage facile d’accès, bien que le style soit magnifique et prenant. Je l’ai lu sans l’entrecouper d’autres lectures, ce qui avait peut-être été une erreur à l’époque.

5. Contes corses, recueillis par Geneviève Massignon.
C’est un ouvrage très connu de qui s’intéresse aux contes corses, mais il est malheureusement devenu très difficile à trouver, il mériterait d’être réédité, tout comme ceux consacrés à d’autres régions.
Je crois qu'il est dommage de perdre de vue tous ces contes au profit d'une poignée seulement d'histoires plus connues.

6. Beaucoup d’ouvrages de fantastique, classiques ou un peu moins, mériteraient d’avoir plus de succès au-delà de la sphère très réduite d’amateurs du genre et surtout mériteraient pour certains d’être réédités. Ce n’est pas qu’ils ne sont pas connus, vous en avez forcément entendu parler, sans doute en avez-vous lus certains même si vous n’êtes pas portés sur le fantastique, mais ils semblent de nos jours un peu désuets pour beaucoup de gens, ce qui n’est pas mérité.
Tout le monde connait Carmilla de Le Fanu, par exemple, mais bien peu de ces autres nouvelles. Il y a aussi Gautier, Villiers de l’Isle-Adam (et ses contes cruels notamment), Gogol, Shirley Jackson ou encore Lisa Tuttle (dont Mélanie Fazi vient de traduire un recueil de nouvelles, Ainsi naissent les fantômes, que je vous invite à lire) et tant d’autres encore à redécouvrir.

7. Simon R. Green.
Qui lui aussi ne manque pas de lecteurs anglophones, mais ne semble pas trouver son public en France…
Certes ce n’est pas comparable avec Beagle et ce n’est pas non plus de la très grande littérature, mais les écrits de Green gagnent vraiment à être connus et pour ma part j’adore son humour. Je ne peux que regretter l’arrêt de publication en français de certaines de ses séries.

8. L, une anthologie publiée par CDS éditions.
Outre le fait non négligeable que les droits d’auteurs soient reversés à une association caritative, cette anthologie vaut vraiment le détour. Je ne dirais pas que j’ai aimé tous les textes, mais ils m’ont indiscutablement marquée.

9. Les dossiers Dresden.
Vous me direz, comme pour Green, que ce n’est pas non plus de la grande littérature. Et vous aurez certainement raison, mais je ne comprends pas et ne comprendrai sans doute jamais comment certaines séries d’urban fantasy à peine potables peuvent avoir un succès fou alors même que les gens qui les lisent admettent qu’elles sont bourrées de défauts, alors que celle-ci, qui est quand même bien meilleure, ne trouve pas son public.

10. Contes de villes et de fusées, anthologie dirigée par Lucie Chenu.
A dire vrai je ne sais pas du tout si elle se vend bien ou non et j’admets que certains textes m’ont laissée de glace. Mais il y en a d'autres... Je sais que ces récits vont m'accompagner longtemps et rien que pour ceux-là elle vaut vraiment le détour.
Il est de toute façon rare d'apprécier tous les textes d'une anthologie.

J’ajoute en dernier, hors compétition dirons-nous, les deux volumes des Contes Myalgiques de Nathalie Dau qui ont certes du succès dans le cercle plus ou moins réduit qui s’intéresse assidument aux parutions des micro-éditeurs de l'imaginaire, mais qui mériteraient d’être connus bien au-delà.
Parce que Les contes myalgiques c'est à la fois beau et cruel, poétique et sensitif.
Vous pouvez aller lire mon billet sur le second volume ici-même.