dimanche 28 septembre 2014

Par ton regard

Une nouvelle de Vanessa Terral publiée en numérique aux éditions Láska.


Pour l'instant, cette nouvelle est uniquement accessible aux abonnés du site de l'éditeur, mais sera disponible via les librairies numériques dès le mois de décembre.


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Résumé de l'éditeur :
Sandra est reporter free-lance. Son sujet actuel la conduit à voyager à la frontière de l’Inde et de la Birmanie, en compagnie de quelques écologistes. Cependant, l’un d’entre eux fait tache, autant par son physique — du genre à ne pas s’y frotter — que par sa vigilance : Joachim. Sandra le soupçonne d’être un agent secret. Lorsqu’une fusillade éclate, elle n’a plus de doute. Et, désormais, elle lui doit la vie…


Mortellement blessé, Joachim ne peut plus dissimuler la vérité à Sandra. Elle seule est en mesure de le sauver, à une condition : qu’elle unisse son existence à la sienne.



Que deviendraient certains êtres mythiques dans notre monde actuel ? Que feraient-ils de leurs pouvoirs ? Pour l’un d’entre eux, Vanessa Terral apporte avec cette nouvelle une réponse aussi adaptée qu’elle est intéressante.
Sandra est une journaliste, une femme de caractère aux convictions fortes qui s’est donné pour mission d’attirer l’attention des autres sur des faits méconnus et néanmoins horribles qui se déroulent de par le monde. Partie en Inde aux côtés d’un groupe d’activistes, elle n’a pas la moindre idée de la véritable identité, et encore moins du but, de l’un de ses compagnons, mais va l’apprendre à ses dépens.
Par ton regard est un très beau texte, alliant une jolie romance et un message écologique fort qui m’a beaucoup émue. Je suis une lectrice pragmatique, peu sensible à la prêche, et plutôt agacée par elle de manière générale, d’autant plus quand le sujet m’est cher à la base, mais ici cela reste subtil, pas moralisateur, même si l’auteur fait appel à la sensibilité de chacun. On peut ressentir la sincérité avec laquelle elle délivre son message et c’est cela qui, en plus de la nature de celui-ci, le rend aussi triste qu’émouvant.
Pour ce qui est de la romance, tout de même la trame principale de cette nouvelle, il faut savoir que j’y suis peu sensible en général. Or, celle-ci m’a séduite, même si elle avance un peu rapidement à mon goût. Les personnages sont attachants, très attendrissants dans leurs maladresses et leurs incompréhensions mutuelles qui les rendent très humains et accessibles. Ce sont tous ces petits détails qui m’ont fait les aimer.
Le récit est parsemé de pointes d’humour bienvenues qui l’ancrent un peu plus dans notre réalité et en font une histoire très agréable à découvrir.
Cette nouvelle se lit trop vite. L’auteur réussit en peu de pages à mettre en place une belle romance, tout en partageant quelque chose qui lui tient à cœur. J’aurais préféré quelques pages de plus, pour donner un peu plus de consistance à ce récit, mais bon, j’aime toujours me plaindre que chaque histoire qui m’a plu est trop courte…


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Challenge mauvaise influence

mardi 23 septembre 2014

Challenge Halloween !

Un petit challenge pour célébrer l'entrée dans la saison sombre, ça vous dit ?
C'est une idée de Lullaby et ça va se dérouler du 23 septembre au 3 novembre ! Vous pouvez encore nous rejoindre !




Les règles sont simples : lire des ouvrages reliés à la thématique. Vous avez plusieurs possibilités :


- les ouvrages traitant de la fête en question (Halloween ou Samhain), par ex. Halloween de J.-B. Monge, E. Ferronnière et P. Jézéquel


- les ouvrages dont l’intrigue est liée à la fête ou se déroule pendant, par ex. Halloween : les citrouilles de l’horreur, anthologie dirigée par S. Bourgoin ou Le crime d’Halloween d’Agatha Christie


- les ouvrages qui font la part belle au folklore terrifique moderne lié à Halloween (fantômes, sorcières, etc) et/ou qui appartiennent au genre horrifique



Le choix est large, alors tous à vos lectures d'Halloween !


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dimanche 14 septembre 2014

Lettres de Shandili

De Philippe Pratx, publié chez Thot éditions.


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lettres de shandili - philippe pratx




Quatrième de couverture :
Philippe Pratx, créateur et webmestre du site Indes réunionnaises, professeur de Lettres ayant exercé en France métropolitaine, en Afrique Noire, en Guyane et à la Réunion, photographe à ses heures, a très tôt touché à la création littéraire. Il poursuit en ce domaine un parcours personnel à l'écart des modes comme des traditions, jouant sur le brouillage des genres, les échos textuels et les limites du pouvoir des mots.
Après de longues années sur cette voie, il réunit pour les deux aeuvres publiées dans ce volume, les fruits de deux passions : pour la civilisation indienne et pour l'écriture.
Le recueil de nouvelles - métissé de roman épistolaire - Lettres de Shandili explore un univers indien à la fois consciencieusement scruté et réinventé. Mais ses enjeux littéraires vont au-delà : disant beaucoup tout en laissant toujours l'essentiel dans le pâle éclat du non-dit, les textes du recueil constituent en eux-mêmes et dans le tissu de correspondances qu'ils entretiennent, un paysage spirituel.
En regard, les poèmes du Devîsadangei, attribués au poète tamoul Aridam, sont un prolongement ou un préalable à ce paysage. Parce qu'une traduction se donne par essence comme perpétuellement par défaut, ces textes à la légèreté presque fruste veulent témoigner de la difficulté de tout langage à appréhender le spirituel.



Lettres de Shandili, évoquant par le titre un roman épistolaire, est en fait un recueil de nouvelles, bien qu’émaillé des lettres d’une jeune femme à un mystérieux destinataire. Ces lettres créent une forme de cohésion entre tous ces récits distincts, comme un recueil caché dans le recueil. Ce qui n’empêche pas les nouvelles elles-mêmes de se répondre ; elles s’effleurent les unes les autres, avec plus ou moins d’insistance, mais toujours en subtilité.
L’écriture est belle et tout en finesse, comme j’avais déjà pu l’apprécier dans Le Soir, Lilith du même auteur. J’ai retrouvé la même magie qui sourdait des résumés de films auxquels avait participé Lilith, mais pas seulement. Il se dégage de ces deux livres la même ambiance fantastique, bien que le roman soit plus sombre que le recueil.
Les récits qui composent ce singulier ouvrage sont très souvent écrits à la première personne, témoignant d’un événement marquant dans la vie du narrateur qui le rend ainsi d’emblée plus accessible au lecteur, l’impliquant intimement dans son histoire, même s’il trouvera sans doute un peu perturbant parfois de passer d’un confident à l’autre. Ce sont des nouvelles tissées d’ambiances et d’impressions plus que d’action ; elles forment un ensemble poétique qui cristallise la fragilité fugace d’instants qui sont ou deviennent hors du commun. Elles sont parfois terre-à-terre, à ce qu’il peut sembler de prime abord, souvent évanescentes ou ouvertement mystiques, elles se révèlent, en tout cas, toujours inspirées et parlent à l’âme du lecteur, le poussent à ressentir et réfléchir. Elles sont les étapes d’un cheminement, comme des lettres immenses sur un parchemin qu’on ne peut lire car on en fait partie.
L’ouvrage s’ouvre sur une nouvelle troublante, Urvashî, dont j’ai aimé l’ambiance floue, qui rappelle un délire fiévreux et qui séduira tout amateur de fantastique. Celle-ci donne le ton. Vient ensuite une succession de textes tout aussi fascinants que je ne pourrais tous évoquer sans gâcher la découverte à qui veut bien me lire. Il est très difficile d’évoquer une nouvelle sans lui enlever sa substantifique moelle.
J’ai adoré L’inventaire du coffre aux épices, ode aux sens, extrêmement poétique, La rivière et ses réflexions autant philosophiques que spirituelles… Et je ne peux omettre de mentionner Jeu de miroirs, texte brillant, un des joyaux de ce recueil et en même temps fermoir qui les relie tous.
Le Voleur est un des textes qui resteront le plus ancrés dans ma mémoire. Je l’ai lu à haute voix, il s’est imprégné dans mon esprit et m’accompagne encore, tout comme Arrière-saison, récit puissamment évocateur et fascinant qui fut pour moi comme un coup de poing reçu dans l’estomac.
Légèrement imprégnées de fantastique ou de réalisme magique, quelquefois de mythologie et mysticisme, ces nouvelles nous emmènent jusqu’en Inde, nous parlent de dieux, d’aspirations et de mystères, autant que de la vie quotidienne des gens que l’on croise en les lisant. Elles mettent à notre portée différentes facettes de l’âme indienne, tout en nous entraînant dans une quête personnelle et spirituelle d’harmonie.
J’ai aimé les fins ambiguës de certains textes, le fait que le chemin soit plus important que le lieu d‘arrivée. C’est un recueil qui se savoure et se médite.


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samedi 13 septembre 2014

La Belle de Joza

Un roman de Kveta Legàtovà, publié chez Noir sur Blanc. (C’est la version que j’ai lue.)
Il existe une édition en gros caractères chez À vue d’œil et une version poche qui vient tout juste de sortir chez Libretto.
Il est aussi disponible en numérique, à un prix exorbitant par rapport à celui de poche, mais bon on ne pourra pas se plaindre de ne pas avoir le choix du format…


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La Belle de Joza*


Je vous conseille de ne surtout pas lire le résumé de l’éditeur Noir sur Blanc qui vous raconterait toute l’histoire et froidement avec ça… Et je ne l'échangerai pas non plus contre celui de Libretto qui, de mon point de vue, peut induire le lecteur en erreur sur la nature de ce récit. Non il ne s'agit pas d'une romance, mais il y a de l'amour dans cette histoire, c'est un fait.


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Cette lecture date d’il y a six ans et demi. Le fait que je me rappelle de la date à quelques jours près est assez rare pour être souligné. J’ai lu ce roman juste après sa sortie, au mois de février, et je me souviens encore très bien de cette matinée claire et froide où, emmitouflée près des braises, je découvrais cette belle et néanmoins triste histoire. Cependant, on le sait, toute belle histoire est tissée de joies autant que de peines… Celle-ci m’a offert seulement quelques heures de lecture, mais j’en garde des souvenirs toujours vivaces. C'est dire que ce roman me tient à cœur.
Je m’excuse par avance si j’écorche les noms des personnages, mais les accents tchèques et moi évoluons dans deux mondes distincts…
J’éprouve une certaine difficulté à retranscrire les impressions qu’il me reste de cette lecture car elles semblent scindées en deux parts. D’un côté demeurent la tendresse et la douceur de la partie la plus lumineuse du récit et de l’autre persiste le chagrin. Ce roman montre à la fois ce qu’il y a de meilleur et de plus mauvais dans l’humanité. Si vous décidez de vous fier à mes souvenirs, dites-vous tout de même que, malgré tout, c’est la tendresse qui l’emporte quand je repense à ce récit.
La Belle de Joza est à la fois l’histoire d’une femme, Eliska, jeune médecin qui doit se cacher et pour cela épouser l’un de ses patients, mais aussi celle de tout un village et de ses habitants, un environnement et des gens qu’il est passionnant de découvrir.
Eliska, projetée dans cette communauté, dont elle se sent si différente au départ, va évoluer, se révéler à elle-même, apprendre à connaître ces gens et à les aimer, entraînant le lecteur avec elle. C’est un choc des cultures pour cette femme qui pensait sa vie toute tracée, qui se retrouve abandonnée par son amant, qui doit contracter une union qui lui déplaît, mais qui au final découvre combien les apparences sont trompeuses et devient véritablement elle-même, sous un autre nom, ironiquement, et loin de l'idée qu'elle se faisait de sa carrière.
J’ai aimé Eliska et Joza également, dont la bonté tranquille et silencieuse investit les pages, ainsi que les autres personnages, la vieille Lucka, le chien Azor et tous ceux dont les noms trop complexes pour ma mémoire m’échappent, mais dont l’image reste présente dans mon souvenir.
La fin m’a beaucoup marquée. J’en garde une image fantomatique d’Eliska, errante et pleurant le passé. Une part de moi est encore avec elle. C'est une lecture qui a su laisser son empreinte et que je vous conseille chaleureusement.


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vendredi 12 septembre 2014

Shakespeare une nuit d'été : La nuit des rois

Cet été, j'ai proposé sur le forum de Vampires & Sorcières de lire ou relire une pièce de Shakespeare et de partager ensuite nos impressions de lectures.
Autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas eu un succès fou, mais ce n'est pas grave.


J'avais choisi La nuit des rois ou plutôt Le soir des rois dans la traduction que j'avais, qui est celle de François-Victor Hugo, et je l'ai lue au mois d'août.
Je pensais en posséder une version plus récente, ce qui n’est pas le cas, j’avais dû l’emprunter… Je l’avoue, je trouve les traductions d’Hugo vieillottes et un peu déficientes quand il s’agit de faire passer l’humour original. Mon niveau d’anglais étant ce qu’il est, le génie de Shakespeare étant lui aussi ce qu’il est, je ne suis nullement apte à juger de la qualité d’une traduction, quelle que soit la pièce de cet auteur dont il serait question. Cependant, en tant que lectrice, j’aime celles de Bonnefoy car il traduisait en poète. De toutes les traductions que j’ai pu lire, ce sont elles qui me touchent le plus, qui me rendent plus proche l’œuvre originale, en sensations si ce n’est en paroles.
Evidemment, parce que c’est Shakespeare, je peux profiter de ma lecture même derrière le voile d’une autre traduction… J’ai donc pris plaisir à redécouvrir cette pièce et, moi qui ai en horreur les histoires basées sur des quiproquos, je m’étonne toujours de les apprécier chez Shakespeare. Mais les amours des personnages et leurs chassés-croisés sont bien secondaires dans cette pièce, du moins de mon point de vue. Ce sont les facéties des personnages secondaires qui me ravissent le plus, la brillante intelligence du Fou, la rouerie de Maria et les prétentions de Malvolio… Sans parler de la finesse avec laquelle l’histoire est orchestrée…
Les multiples niveaux de lecture de cette pièce peuvent encore, après tant d’années, donner de quoi réfléchir à la lectrice que je suis. Ce fut un excellent moment de lecture et il m’a donné envie de redécouvrir d’autres pièces et de lire celles que je ne connais pas encore.

jeudi 11 septembre 2014

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Il m'arrive souvent d'avoir envie de vous parler de lectures anciennes, que ce soit parce que l'occasion se présente lors d'une réédition ou parce que quelque chose m'a fortement rappelé une histoire et qu'elle m'accompagne quelques jours... Toutes les excuses sont bonnes pour parler des livres qu'on a aimés.
Cependant, même si l'envie est là, je n'ai pas forcément le temps de relire l'ouvrage en question. J'ai donc décidé de créer le tag "Page précédente" (il avait un autre nom avant, mais celui-ci me semble plus sympathique que le "retour sur..." que j'utilisais).
Les billets qui en sont et seront estampillés se révèleront donc un peu à part, basés sur des souvenirs, des impressions persistantes, en somme tout ce qui peut me rester de ma découverte du livre. Je me dis que ça peut être tout aussi intéressant qu'un avis plus analytique sur une récente lecture.


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