dimanche 24 juin 2012

Sirellia

 Un roman d'Alissandre, publié chez Sortilèges éditions.

Présentation de l'éditeur :
Les feuilles virevoltaient dans les airs, légères comme des plumes. J'entendais au loin, cette douce mélopée qui résonnait dans mon corps et accompagnait le souffle du vent. Puis cette voix m'appelant : « J'ai besoin de toi Clément ».

Lorsque j'ai fait ce rêve, je n'imaginais pas combien les songes pouvaient être réels. Ni ce que cela impliquait pour mon avenir. Un soir d'automne, mes doigts ont frôlé une inscription magique qui s'est envolée dans un halo bleuté sous mes yeux incrédules, ce n'était que le commencement.
J'ai la chance d'avoir rencontré un peuple doté de capacités surnaturelles, vivant en secret au cœur de l'immense forêt millénaire. Mais ce privilège a un prix, suis-je prêt à risquer ma vie pour les protéger ?
Clément est un jeune homme qui semble être tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Peu sociable, il préfère passer son temps à lire de la fantasy, ainsi qu’à rêver de quêtes grandioses et d’un fabuleux destin qui n’attendraient que lui… Cependant, il aperçoit un jour des symboles étranges sur un arbre et reçoit la visite d’un personnage des plus curieux qui lui pose beaucoup de questions, mais disparaît sans la moindre explication... A-t-il rêvé, entraîné par ses désirs de voir le merveilleux débarquer enfin dans sa vie ? Et qui est cette charmante jeune fille fraîchement arrivée dans son lycée et qui semble s’intéresser tout de suite à lui ?

Avant tout chose, j’aurais une petite remarque concernant la couverture.
Je la vois avec mon regard d’adulte, aussi je ne sais pas si mes remarques ont vraiment un quelconque intérêt. Par exemple, les couleurs, que j’ai trouvées superbes, sembleront peut-être ternes à un public plus jeune.
Le fait est que la représentation du personnage principal en premier plan me gêne beaucoup. Le trait un peu rude le fait paraître plus vieux et nettement plus antipathique qu’il ne l’est et je trouve cela bien dommage. Certes, ce n’est pas la couverture qui fait le roman, mais ça freine parfois sérieusement le lecteur potentiel…
Enfin, intéressons-nous plutôt au contenu, car c’est quand même ce qui importe le plus.

C’est un roman pour la jeunesse, et si je ne dis pas « young adult », c’est que je pense sincèrement qu’on ne peut pas l’apprécier au-delà d’un certain âge. Aussi, sans vouloir être réductrice, je le conseillerais quand même davantage à un public ayant dans les 10-14 ans et de préférence féminin, même si le personnage principal est un garçon.
La maturité est évidemment différente pour chacun, on ne grandit pas tous à la même allure, mais s’il y a des romans qu’on peut lire et apprécier à tous les âges de la vie, celui-ci n’en fait pas partie. Non qu’il soit mauvais, mais l’histoire est un peu naïve et manichéenne pour l’adulte que je suis. Ceci dit, je reste persuadée que c’est un roman qui enchantera le public auquel il est destiné.
Après, il faut admettre que quand on a la bonne trentaine et qu’on a été nourri à la fantasy depuis toujours, on aura vraiment l’impression de lire ce livre pour la centième fois. Le jeune héros solitaire qui se réfugie dans les livres, peu sûr de lui et qui rêve de magie, ainsi que d’une destinée qui irait bien au-delà de sa petite vie tranquille de lycéen, on connaît. L’enchaînement des situations, la facilité avec laquelle les personnages acceptent leur nouvelle vie ou encore les « incroyables hasards » et rebondissements tellement prévisibles qui jalonnent l’histoire sont un peu simplistes et laissent dubitatif. Ça commence plutôt bien, avec des dialogues qui tiennent la route, mais ils finissent par s’infantiliser peu à peu. L’histoire d’amour aussi est bien mignonne, mais relativement puérile… Le rythme est très lent et l’intrigue générale, ainsi que l’univers décrit, ne sont pas assez originaux pour que le lecteur chevronné dépasse ces défauts.
J’aurais aussi quelques reproches à faire au style en lui-même, pas que ce soit vraiment mal écrit, mais c’est un peu hésitant au niveau du vocabulaire et il y a de nombreuses erreurs de conjugaison, surtout en ce qui concerne le passé simple. C’est de l’ordre du détail au fond, car c’est aussi bien écrit que bon nombre d’ouvrages pour la jeunesse que j’ai lus récemment, mais je crois que, quand on écrit pour cette tranche d’âge, on doit d’autant plus être attentif à ce genre de choses.
Je n’ai pas non plus apprécié le fait que, si l’univers « réel » dans lequel évolue Clément est rigoureusement identique au nôtre, les noms de lieux soient inventés et sonnent terriblement « fantasy ». Je pars du principe que quand on prend le parti de situer tout un pan de son histoire dans la réalité, on doit le faire pleinement ou alors ne donner aucune précision géographique. Mais cela ne contrariera sans doute que moi…
Je reste très mitigée au final car, si je pense que ce n’est pas au mauvais livre, je trouve quand même qu’il manque beaucoup de maturité dans le fond comme dans la forme et, si suite il y a, espérons que l’auteur saura se détacher de l’influence de ses lectures de jeunesse et prendra un peu plus d’assurance dans l'exploration de son univers.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire