Un roman de Joseph Fink et Jeffrey Cranor, disponible en grand format chez Bragelonne et en poche chez Le Livre de Poche.
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J’ai gagné mon exemplaire grâce à l’équipe des Valnuitains qui traduisait bénévolement le podcast en français. Pour cela et pour le super boulot qu’ils ont accompli, je les remercie.
La version française, qui allait jusqu’à l’épisode 23, n’est malheureusement plus disponible, il faudra donc vous rabattre sur l’originale.
Vous pouvez découvrir ici mon avis sur le podcast.
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Pour commencer, posons les bases…
Night Vale est une ville étrange où toutes les théories du complot et les bizarreries en tous genres se télescopent sans que cela ne fasse ni chaud ni froid à ses habitants. Les épisodes du podcast sont présentés comme les extraits d’une émission diffusée par la radio locale et animée par Cecil Palmer. Nous observons donc toujours Night Vale et les gens qui y vivent par le regard de cet homme, résolument enthousiaste et optimiste. Or, s’il fait quelques incursions dans le roman sous forme d’intermèdes, il n’est qu’en arrière-plan et, pour une fois, limité à la perception que les autres ont de lui.
Ce récit va plutôt s’attacher aux pas de Jackie, dix-neuf ans depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, qui tient le mont de piété et de Diane Crayton, que les auditeurs du podcast connaissent pour son poste dans l’association des parents d’élèves.
Outre ces deux femmes, on retrouve des personnages connus : La vieille Josie et ses anges, l’homme à la veste fauve ou encore Steve Carlsberg, la bête noire de Cecil, et on en apprend davantage à leur sujet.
Grande fan du podcast, j’étais ravie de lire ce livre, mais il m’a fallu un certain temps pour trier mes impressions. Cette chronique a été particulièrement ardue à écrire. Je ne voudrais pas vous dégoûter de l’univers si riche et fascinant de Night Vale, cependant je me dois d’être honnête : le roman n’est pas à la hauteur du podcast. Il a de grandes qualités, mais aussi quelques défauts qui peuvent rendre la lecture très fastidieuse.
Si je n’avais pas écouté le podcast avant, j’aurais eu du mal à entrer dans cette histoire. Il est de prime abord difficile de situer l’intrigue ou les personnages. On part d’un côté, puis de l’autre, sans que l’intérêt soit tout de suite accroché. Le style est aussi haché que le scénario, déconnecté je dirais. C’est voulu, pour que les bizarreries qui débaroulent soient encore plus saugrenues, cela est censé désarçonner le lecteur. N’oubliez pas que les situations les plus étranges et absurdes sont banales à Night Vale. Mais ce qui passe très bien à l’écoute devient assez vite pénible à la lecture.
Cela étant, il y a de très bons passages et une exploration des personnages différente puisque non soumise à l'appréciation de Cecil. Pour autant, le rythme pèche. L’intrigue piétine énormément. J’ai souvent eu l’impression d’être engluée et que chaque pas en avant me coûtait.
C’est dommage car quand on sort de ces boucles léthargiques, l’histoire est intéressante et j’ai même fini par m’attacher aux personnages (Dieu sait que Diane m’exaspérait pourtant). Ce roman parle d’identité, de la difficulté de grandir et d’être fidèle à soi-même, de famille et d’amour maternel-filial aussi.
Je reste mitigée mais une chose est sûre : je vous conseille d’écouter le podcast, beaucoup plus fun, avant de tenter cette lecture.
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J'ai été déçue du roman car l'univers est juste fantastique (et absurde à souhait) mais qu'il n'a pas été bien représenté ici. C'est vrai que le roman est difficilement accessible. Mais question humour, aucun doute, je conseille davantage le podcast.
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord, l'univers est génial et tellement mieux exploité dans le podcast ! Je pense que le problème majeur du roman est justement que l'intrigue est très mince et s'étire jusqu'à l'agonie. Les tours et détours servent juste à nous présenter la ville mais ça tombe à plat tant c'est poussif.
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