Un roman de José Eduardo Agualusa publié chez La joie de lire dans la collection Encrage.
Présentation de l'éditeur :
Lorsque tous les continents ont été recouverts par les eaux, des hommes ingénieux ont sauvé leur peau en construisant d'immenses villes volantes. Deux millions de rescapés ont appris à vivre différemment dans ce monde des airs. Mais pour Carlos et Aimée, la terre n'est pas seulement une histoire ancienne... Une aventure haletante dans un monde futuriste !
Sous cette couverture assez
froide et, à mon humble avis, peu engageante pour les adolescents qui constituent
le public cible, se cache en fait un roman de rêveur. Un vent d’aventure, doux
et rafraîchissant, souffle sur Le Peuple
de la brume, si bien qu’on se laisse vite entraîner. Les chapitres sont
courts, le style vivant et fantasque, en outre l’auteur prend le parti de ne
pas laisser les situations problématiques s’étirer à l’infini, ce qui fait que
l’on ne peut pas s’ennuyer ni avoir l’impression de piétiner.
Agualusa nous décrit un monde post-apocalyptique,
sans pour autant en faire quelque chose de sombre. La majeure partie de la
population, des végétaux et des animaux a péri, la terre est engloutie sous des
eaux brûlantes qui génèrent une brume permanente et les quelques rares
survivants ont dû s’enfuir vers les cieux à bord de dirigeables. Les grandes
villes en ont construit d’immenses très luxueux, tandis que ce qu’on appelle
les villages sont en fait des radeaux reliés les uns aux autres par des câbles
et en proie aux éléments. Une nouvelle façon de vivre ainsi que de commercer
s’est développée et des jeunes comme Carlos, le narrateur, sont nés dans le
ciel. Ils ne connaissent de la terre de leurs ancêtres que les films, les
livres et ce qu’en racontent leurs parents. Au début du roman, Carlos part à la
recherche de son père, porté disparu lors d’une tempête. Cet événement est pour
nous l’occasion d’explorer ce monde céleste, de croiser des pirates, une
sorcière, et de poursuivre une légende.
Vous me direz peut-être que ces
villes volantes et leurs peuples voyageurs sont très à la mode en ce moment…
C’est vrai, mais ce n’est pas si dérangeant. Je pense que ce petit roman sans
prétention parvient à tirer son épingle du jeu.
Agualusa est un conteur, on peut
ressentir son amour des mots et des livres. Si le scénario souffre de quelques
faiblesses et facilités — tout se résout toujours si vite et le hasard fait si
bien les choses — on le pardonne volontiers tant le style est agréable, la
pensée poétique et la promenade exotique.
Pour autant, une petite chose m’a
désappointée. Le roman semble se suffire à lui-même et possède une vraie fin, cependant
je m’interroge. Au cours de leur périple Aimée et Carlos découvrent une enfant
seule sur un radeau. On ne sait qui elle est, ni qui sont ses parents et ce
qu’elle fait là toute seule. Puis l’enfant est escamotée en cours de récit et
on ne saura absolument rien de plus sur celle-ci. C’est assez agaçant, d’autant
que quelques indices laissaient présager quelque chose d’intéressant.
Cette incompréhension mise à
part, j’ai apprécié ma lecture. Plus dans les moments de flottement, durant
lesquels Calos parle de son monde et de la vision qu’il en a, que pendant les
scènes d’action, je dois bien l’avouer. Mais je le répète, Le Peuple de la brume est un roman de rêveur… c’est ce qui m’a
parlé en lui et qui parlera aussi aux ados et adultes qui partagent avec moi
cette envie de laisser courir leur imagination en toute liberté.
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