vendredi 13 mai 2011

La rose écarlate

Pour le défi lecture ABFA et V&S, il fallait lire un harlequin, un vrai de vrai...
Afin de le casser allègrement nous motiver, Rose, Angie et moi avions pensé en faire une lecture commune. Je me souviens d'une fin d'après-midi passée à chercher sur quel titre jeter notre dévolu. On avait déjà beaucoup ri... (Je me rappelle surtout du test débile sur le site harlequin et je vous enjoins à le faire pour savoir quoi raconter à votre psy lors de votre prochaine séance. Il est également intéressant d'apprendre à quoi se réduit la liste des fantasmes féminins selon harlequin, mais ceci est une autre affaire... Ma Zeph voilà une étude sociologique qui pourrait te plaire...)
Nous avions alors trouvé un titre dans la collection best sellers : "Des romans captivants, écrits par des auteurs de talent" nous vantait l'intitulé du site. Parce que dans les autres collections le talent n'est franchement pas nécessaire sans doute et les auteurs non plus...
Oui, c'est vrai, nous étions parties pour nous la jouer pucelles frileuses et nous n'en avions pas honte, sachant que de toutes façons le talent est relatif.
Et puis, à la fois pour rire un peu et tenter de trouver en moi la motivation suffisante pour réussir ce défi, j'ai lu les critiques des autres participantes du défi. Je n'aurais pas dû, sachant que j'ai eu un peu plus de scrupules (ouais, je sais, je pense que c'était plutôt le contrecoup d'une intoxication alimentaire, les odeurs de peinture ou quelque chose comme ça) à ne pas jouer le jeu.
Il se trouve également qu'en cherchant une preuve (que je n'ai pas encore trouvée, mais ça viendra) que les harlequins ne sont pas écrits par des êtres humains, je suis tombée sur leur offre numérique gratuite. Et je me suis dit "pourquoi pas ?" après tout 150 pages c'est tellement vite lu... (Ce qui fut une grave erreur.)

Voici donc comment j'ai choisi le harlequin que je vais vous présenter :
Je me suis retrouvée face à dix couvertures hideuses tellement motivantes que j'ai décidé de ne pas lire les résumés pour ne pas m'enfuir en courant. (Ce qui fut sans doute une autre erreur. Oui, une de plus...)
J'ai éliminé deux ebooks, puisqu'ils faisaient partie de deux collections qui ne comptaient pas pour le défi.
J'en ai éliminé encore quatre à cause de leurs couv, une femme enceinte, un bébé, des chaussons de bébé et une mariée, de quoi me donner la nausée pour le restant de la semaine...
Ah et j'ai bien sûr éliminé la collection azur d'entrée, à cause des billets de mes camarades. La vierge et le milliardaire, très peu pour moi, je pense avoir saisi l'idée...
Ensuite j'ai viré le "coup de cœur".
Et je me suis enfin retrouvée face à La Rose écarlate et La duchesse insoumise.
Tout un programme, n'est-ce pas ?
Ma nature m'aurait plutôt poussée vers la collection historique, mais je me suis dit qu'avec un tel titre ça allait étrangement m'agacer de voir l'héroïne à quatre pattes dès le chapitre deux et que de toute façon cette collection n'a sûrement d'historique que le nom...
J'ai donc choisi La Rose, collection audace ma bonne dame, en me disant qu'il serait intéressant de voir ce qui dans le monde d'harlequin passe pour un roman érotique (et là c'est le genre d'erreur qui peut vous coûter votre santé mentale.)

J'ai toutefois appris des choses durant ma lecture :
- On peut écrire sans style et sans histoire.
- Je me suis toujours demandé pourquoi avoir choisi le nom d'harlequin pour cette maison d'édition et maintenant j'ai compris. Il faut être indubitablement démoniaque pour imaginer des trucs pareils. C'est misogyne, c'est vulgaire et c'est débile, ça ne peut que faire croire aux femmes qu'elles sont la lie de l'humanité. Ça doit faire partie d'un vaste plan de dévalorisation conduit par les légions infernales.
- Je me suis souvenue vaguement d'un épisode de South Park dans lequel des lamantins (je crois) écrivaient les dialogues d'une série en choisissant des balles sur lesquelles étaient écrits des morceaux de phrases. Je pense que c'est pareil pour les harlequins, sauf que les auteurs doivent être des babouins. Avant cela, j'étais persuadée qu'ils étaient composés par des ordinateurs...

Et maintenant, passons à la Rose écarlate, je suis sûre que vous mourrez d'envie de savoir ce qui se cache derrière ce titre tellement poétique et original (oui, rassurez-vous c'est bien de l'ironie).
Comme je suis gentille (si, si) j'ai pensé à vous et j'ai surligné quelques citations lors de ma lecture, histoire de rendre le récit bien plus vivant. Eh oui, parce que je vais tout vous raconter, je ne vais pas me gêner pour spoiler, mais d'un autre côté ce n'est pas non plus comme si l'histoire n'était pas des plus prévisibles.

Commençons par les personnages qui ont tellement de points communs...
Revenus tous les deux à Chicago après de longues années d'absence, ils ne sentent pas à leur place dans leurs familles respectives et peinent à faire comprendre à leurs proches qu'ils n'ont pas besoin qu'on s'occupe de leurs affaires, qu'on leur trouve un boulot dans l'entreprise familiale ou quelqu'un pour partager leur vie...

Parlons tout d'abord de Nick.
Ancien soldat (footballeur c'était sans doute déjà pris) qui revient tout juste d'Irak, il s'était engagé pour fuir la pression familiale. Ses très nombreux frères et sœurs sont tous mariés et lui ne semble pas vraiment savoir ce qu'il veut sur le plan sentimental comme professionnel. Il doit avoir d'ailleurs la mémoire d'un poisson rouge car il est tour à tour impatient de devenir père et dégoûté par l'idée de l'être...
Bref, il voudrait quand même trouver une femme, une gentille petite chose fragile qui soit comme lui d'origine italienne et qui lui offre la même stabilité qu'au reste de sa famille (parce qu'ils sont tous tellement heureux en ménage que ça en devient effrayant). Il faut aussi qu'elle sache faire du café et qu'elle fasse rétrécir son pantalon rien qu'en se tenant adossée à un mur (ce n'est pas moi qui le dis, c'est le babouin qui écrivait ce passage du bouquin. La phrase a dû d'ailleurs plaire aux autres car ils l'ont souvent reprise par la suite).
On apprendra plus tard, grâce à cette chère Isa, que Nick est évidemment parfait, tout en muscles avec une grosse... bref et juste la bonne dose de poils sur le torse (je ne savais pas qu'il y avait une juste dose, mais bon...) Elle nous dit également : "Il avait des épaules de déménageur et un torse de la taille d’un stade." (Donc ce gars c'est aussi le géant vert...) Il est de surcroît extrêmement bien élevé, galant et protecteur, mais aussi puissant et sauvage... Ahem, j'vais t'dire ouais...

Isa de son côté est revenue à Chicago contrainte et forcée parce que son papa est malade et ne peut plus s'occuper de la boulangerie familiale.
Tout ce qu'elle veut c'est se barrer au plus vite pour retrouver sa vie de danseuse à New York avant qu'on ne la coince pour toujours, engluée dans la pâte à pain et mariée avec un gentil voisin...
Pour se distraire de ce quotidien si ennuyeux, elle danse masquée, sous le nom de la Rose écarlate, les soirs de week-end dans un club de strip. Mais attention, le club est select et puis si les autres sont des putes filles légères, elle est une vraie artiste et tout le monde s'accorde à le dire. C'est d'ailleurs devenue la star de la boite.
"Car si les habitants de la ville étaient plus qu’habitués à des stripteaseuses aux traits durs, s’effeuillant en ondulant sur les basses d’une musique sexuelle, ils n’avaient tout bonnement jamais rien vu comme elle.
Elle n’avait pas l’air dur. Elle était élégante."

"D’accord, ce qu’elle faisait au Leather and Lace n’était pas exactement artistique. Mais elle n’était pas exactement nue non plus. Elle n’enlevait jamais son string.
D’accord, son public, ici, venait pour la titillation sexuelle plutôt que la stimulation culturelle, mais, au fond, à en juger par les adeptes de danse moderne qui essayaient régulièrement de draguer les danseuses, les motivations devaient être les mêmes."

Ahem... J'vais t'redire ouais...
Nick nous parlera plus tard de son corps parfait, de ses jambes interminables, de sa merveilleuse souplesse etc.

Au début de notre histoire, quasiment à la fin d'un strip pseudo érotique, Rose s'arrête net et balaie la salle du regard car elle a perçu la présence d'un homme mystérieux, tout vêtu de noir, au fond de la salle...
Mais qui donc peut-il être ???

Et les babouins enchaînent sur la présentation de Nick que je ne vais pas vous répéter...
Il pleurniche avec son frangin, assis à une table de la pizzeria familiale parce qu'il ne veut pas s'associer avec un autre de ses frères et son père pour faire tourner le resto et il re-pleurniche parce que son jumeau a l'air béat en parlant de sa femme enceinte...
Et puis... Il la voit. Un femme tellement sublime qu'il s'étonne que personne d'autre ne semble lui prêter attention dans la file d'attente. Son pantalon rétréci et il ne peut s'empêcher d'aller lui parler...
Manque de bol pour lui, elle n'est pas disposée à lui prêter attention et alors qu'il tente maladroitement de flirter avec elle, elle l'envoie se faire foutre... Je crois que c'était pensé pour être drôle, c'est juste navrant...
Le pauvre chéri retourne pleurnicher près de son frère et est inquiet de ne pas avoir reconnu la fille, puisque visiblement c'est ce qui l'a vexée, et il s'inquiète d'avoir dragué une de ses nombreuses cousines...
Nous apprenons alors, stupeur, qu'il s'agit de sa belle-sœur, la sœur de la femme de son frère aîné et potentiel associé... Mince alors c'est la petite Isa qui était amoureuse de lui, qu'il appelait biscuit devant elle et patapouf quand elle tournait le dos... Nick aurait-il fait une grave erreur de jugement autrefois et perdu le grand amour de sa vie ???

De son côté, notre Isa, ex-patapouf, attendait tranquillement sa pizza prise dans le flot de terribles pensées :
"Isa Natale avait un secret.
Enfin, elle avait plein de secrets. Mais celui qu’elle essayait de cacher en ce moment la ferait expulser à vie de Chicago.
Elle préférait le style de pizzas de New York à celui aux croûtes épaisses de Chicago.
Choquant, mais vrai. Au cours des années passées à New York pendant sa carrière de danseuse, elle était tombée amoureuse de tout ce qui concernait cette ville, y compris ses habitudes alimentaires. Seigneur, elle mettrait sa vie en danger si jamais elle le disait ici. La pizza était vraiment un sujet très sérieux, dans le coin. Et son grand-père se retournerait dans sa tombe s’il apprenait qu’elle était passée à l’ennemi — la croûte mince. Son propre père, à la requête de qui elle avait fait ce crochet par Santori’s, la désavouerait. Et sa soeur, dont le mari dirigeait le lieu, ne lui adresserait plus jamais la parole."

Interrompue dans ces importantes considérations par le regard insistant d'un homme qui lui donne des "palpitations entre les jambes" (faut pas faire attention, elle en a très souvent quand il est dans la pièce).
"Elle aurait reconnu Nick en le heurtant, les yeux bandés et par une nuit sans lune. Parce que son odeur était à jamais imprimée dans sa mémoire." (Il pue tant que ça ce mec ???)
Dans le feu de ce regard elle voit soudain resurgir son passé traumatisant...
Dix ans plus tôt, mariage de sa grande sœur, boudinée dans une robe de demoiselle d'honneur affreuse on la force à danser avec le frère du marié, histoire de se moquer d'elle parce qu'elle en est amoureuse depuis toujours...
Et soudain, c'est le drame.
Elle s'emmêle les pattes (ça ne payait pas encore les cours de danse à l'époque, pas vrai Isa...) Lui-même ne la regardait pas parce que son grand-frère lui avait ordonné de ne pas la regarder "pas comme il fallait" (n'attendez pas non plus de babouins qu'ils écrivent un français élégant, ou à tout le moins correct...)
Et ils tombent tous les deux dans les gâteaux, sa jupe finit inexplicablement par remonter si haut qu'elle dévoile sa culotte gaine, le gars se retrouve entre ses cuisses et elle ne trouve pas mieux qu'enrouler ses jambes autour de lui, ce qui a terriblement choqué l'assistance et qui lui vaut encore de nombreuses moqueries dix ans plus tard...
Et il est là devant elle, "même à cette distance, elle perçut la chaleur émanant de lui. Un feu séducteur et affamé naquit à l’extrême pointe de ses cheveux et descendit jusqu’à ses pieds.
Seigneur, cet homme était sexy. Férocement sexy."
Consciente de ses charmes, elle décide de se venger un peu quand monsieur l'aborde de son air sûr de lui... Parce qu'elle n'est plus la petite Isa de l'époque, timide et grassouillette, elle en a déroulé du câble depuis... Tous les milliardaires des vierges de la collection azur c'est elle qui les a dégourdis (je n'invente rien, c'est elle qui nous l'apprend, elle s'est tapé tous les plus beaux et riches hommes de ce monde pendant que Nick se faisait des putes coups d'un soir en Irak histoire de ne pas perdre la main. Oui, ça aussi c'est dans le texte.)
Elle l'allume, puis se fiche bien de sa gueule et le plante au milieu de la salle bondée...

Revenons vers Nick qui pleurnichait et qui prend soudain conscience que :
"Cela paraissait presque trop beau pour être vrai. Il avait enfin rencontré quelqu’un qui lui faisait crépiter les nerfs et rétrécissait son jean, mais qui, en plus, était pourvue d’une approbation déjà acquise du voisinage. Elle était magnifique ; elle était fougueuse. Son sourire avait failli lui provoquer un arrêt du cœur."
C'en est trop, il la lui faut. Aucune femme ne lui faisait plus d'effet depuis si longtemps, à part peut-être une strip-teaseuse croisée la semaine d'avant.
Car Nick aussi a un secret terrible... Il ne veut pas travailler à la pizzeria, il a trouvé un boulot de garde du corps le week-end pour une danseuse, la meilleure de tout Chicago, qui a reçu quelques menaces et été embêtée par des méchants clients. Mais elle ne doit pas le savoir, bien sûr, pour elle il ne doit être qu'un videur comme les autres...
*Petite musique dramatique.*
A ce stade-là je maudissais la mère de l'auteur, jusqu'à comprendre qu'il n'y avait pas d'auteurs, mais des babouins...
S'ensuivent les aventures de Nick le chiot qui essaie de se faire adopter par Isa la boulangère aigrie. Sans succès, jusqu'à ce qu'arrive le week-end et que Nick le chiot, emporté par sa double personnalité devienne Super-Nick le ténébreux garde du corps.
*Imaginez la musique de james bond chantée par les télétubbies. Je sais, c'est effrayant*
Isa, qui a une chance pas possible, portait déjà son masque quand son patron vient lui présenter le "nouveau videur". Et comme c'est une artiste accomplie elle réussit si bien à changer sa voix qu'il ne la reconnaît évidemment pas.
Comme elle le trouve inexplicablement agressif envers elle (parce qu'en fait il aimerait la sauter mais qu'il se sent déjà tellement amoureux d'Isa qu'il doit lui être fidèle même si elle ne veut pas de lui) elle décide de l'allumer un peu et prend conscience que c'est peut-être une occasion pour elle de le baiser sans qu'il sache qui elle est, d'accomplir donc un vieux fantasme sans que sa famille soit au courant et la marie de force (ça y va les clichés sur les italiens...)
Mais Super-Nick, pétri de valeurs morales et amoureux de sa boulangère refuse de la choper sur la coiffeuse, même si l'idée était définitivement très tentante.
"Bien sûr, elle l’avait affecté. Tout homme non affecté par la Rose Ecarlate devait être castré ou mort. "
Je ne vais pas disserter sur la stupidité de cette phrase, ni sur le fait que la castration n'annihile pas forcément le désir, ni mentionner l'inquiétante discussion qu'une bande de harpies a eu mardi soir sur la nécrophilie, mais attirer votre attention sur le fait que dans le monde merveilleux d'harlequin l'homosexualité n'existe visiblement pas.
Alors Nick décline son invitation. "Je sais à quel point ce serait bon. Je ne doute pas que nous pourrions nous envoyer en l’air sans fin et nous faire jouir mutuellement une bonne douzaine de fois." Mais non merci m'dame...

Enfin bref, le week-end passé, c'est le retour de Nick le chiot et je vous épargne les détails, si ce n'est qu'il parvient tout juste à lui faire accepter qu'ils pourraient être amis et qu'il finit quasiment tout de suite après par la choper à l'arrière de la camionnette de livraison.
Je me dis que les babouins devaient crever de faim car il est souvent question de nourriture dans ce récit.
J'attire l'attention de mon aimable lecteur, s'il m'en reste un, sur le fait que les babouins ne connaissent pas plus la grammaire italienne que française et que cannoli, déjà au pluriel, ne requiert pas l'adjonction d'un s. Merci de votre attention.
Revenons à notre couple prodigue et précisément à Nick, tout traumatisé parce qu'Isa ne veut pas de relation suivie et surtout pas s'afficher avec lui dans le quartier, même après cette torride partie de jambes en l'air.
Après de nombreuses hésitations quant à n'entretenir avec elle que des relations sexuelles dans des camionnettes ou des arrière-boutiques, Nick se range à l'avis de son sens moral : c'est totalement impossible.

Week-end, retour de Super-Nick et de Rose l'artiste trop classe vexée qu'il ne la reconnaisse pas après l'avoir vue nue, mais en même temps soulagée d'avoir gardé son secret.
Sauf qu'il finit par l'énerver en arrachant ses faux-cils persuadé qu'elle a un insecte sur la figure et que là catastrophe, elle oublie de changer sa voix. Zurflute alors, elle n'est pas sûre qu'il l'ait ou non reconnue. Et en fait il y met le temps.
Ben oui, l'armée ne semble pas lui avoir donné de la vivacité d'esprit à ce pauvre gars...
Il pige quand même et décide de se venger en allant l'allumer avant de la laisser en plan. (Chacun son tour...)
Et là j'avoue que je décroche un peu... (c'est d'ailleurs à ce moment que j'ai commencé à imiter leurs voix pour ne pas péter les plombs...) Il sait, elle sait qu'il sait, et ils en font chacun une maladie de leur côté je crois... Jusqu'à ce qu'elle aille le voir pour s'excuser et qu'il la surprend devant sa porte alors qu'il est en mode furtif pour qu'aucun des habitants du quartier ne puisse le voir rentrer chez lui avec de la bouffe chinoise car sa mère se suiciderait si elle l'apprenait... (Ouais, je sais, les clichés sur les familles italiennes, les babouins affamés, etc.)
Or, tout le monde le sait, la nourriture chinoise est aphrodisiaque et ils finissent au lit... Ils décident finalement qu'ils ne peuvent pas se passer l'un de l'autre, mais que leurs familles n'ont pas besoin de savoir. Il leur en a fallu du temps pour intégrer un concept aussi simple que la discrétion...
Nick le chiot est heureux, Isa la chieuse aussi. C'est merveilleux.
Enfin, ça pourrait l'être parce qu'il y a un problème majeur. Super-Nick va-t-il supporter de voir sa femme danser nue devant d'autres hommes tous les week-ends ???
Le suspense est intenable, l'angoisse de nos deux héros est palpable.
Vous mourrez d'envie de savoir ce qui va se passer...
Mais vous allez attendre un peu parce que nous avons un autre problème qui nous tombe dessus.

Eh oui... Les familles envahissantes n'en ont pas fini avec nos tourtereaux... Il y a notamment le frangin qui insiste pour s'associer avec Nick et qui en plus se rend compte qu'il a un air idiot quand il voit arriver Isa (enfin plus idiot encore que d'habitude.)
Bordel de bouc (spéciale dédicace à Fae) ils sont découverts ! La nouvelle va se répandre comme une traînée de poudre dans tout le quartier, même si le frangin promet de garder le secret tant qu'il le peut, à savoir jusqu'à ce qu'il voit sa femme, qui je vous le rappelle est la sœur d'Isa, parce qu'il ne peut évidemment rien lui cacher...
Horrible coup du sort pour eux qui avaient réussi jusque là à être si discrets, même en se tripotant, assis à table, collés l'un à l'autre, dans la pizzeria familiale avec tout le reste de la clique, les parents, les frères, les sœurs, leurs maris et femmes, leurs enfants, etc (alors que les clients attendaient leurs tables. Quelle idée aussi d'arriver dans un resto à l'heure du repas. Fichus clients...)
S'ajoute à cela un autre problème. Quelqu'un en veut à la Rose écarlate. On lui a fait livrer des fleurs empoisonnées, on a saboté son fauteuil et là ce sont des chocolats fourrés au sirop vomitif qui manquent lui filer la gerbe sur scène !!!
Avec Super-Nick qui fait tout pour ne pas la regarder danser, Isa est désespérée.
Ils s'engueulent, ils se quittent, c'est triste, c'est poignant...
Mais que va-t-il se produire ???
Un dangereux malade va-t-il de nouveau attaquer Isa-Rose avec une pinte de sirop vomitif ? Super-Nick va-t-il oublier ses pulsions de macho et protéger la femme de sa vie de son corps musclé ???
Quelqu'un réussira-t-il enfin à à obtenir une pizza dans le restaurant familial ???
Va-t-on se décider à nourrir les babouins ???

Je ne sais pas si je dois vous donner toutes les réponses.
En ai-je seulement le droit ?
Le voulez-vous vraiment ?
Soit, ami lecteur, le seul qui reste, pour toi je vais le faire :

Non. Oui. Non. Non.

Ne me remercie pas.

La fin, tu veux savoir la fin ?
Mais comment donc, tu n'as pas saisi dès le départ comment ça allait finir ???
La méchante personne qui en veut à Isa est démasquée (parce qu'elle avoue). La surprise est générale, parmi les personnages évidemment, le lecteur n'est pas si bête lui... Quoique pour en être arrivé à ce point-là du livre, on peut se poser la question...
Nick le chiot fait son retour triomphant et offre un bouquet de fleurs à Rose pendant son numéro en disant qu'il l'aime telle qu'elle est (nue de préférence) et qu'il accepte son métier (ouais bon on va faire comme si on ne se rendait pas compte qu'il est quand même en train d'interrompre son show en clamant à tous les mâles qui la zyeutent qu'elle est à lui...)
Enfin, il la retrouve plus tard dans sa loge où ils se déclarent leur amour éternel. Elle lui annonce qu'elle ne repartira pas à New York et qu'elle a déjà avoué à ses sœurs le terrible secret de son second travail. Il lui dit qu'il va acheter la moitié du club de strip et la demande en mariage avec une bague pourvue d'un énooooooorme diamant (oui, ça aussi c'est dans le texte et visiblement ça paie plus que ce que je ne le croyais d'être soldat en Irak...)
C'est beau, c'est merveilleux, c'est tellement surprenant (ne t'en fais pas, lecteur, c'est bien de l'ironie, je n'ai pas plongé dans le côté obscur.)
J'en pleurais à la fin, mais pas d'émotion, j'étais juste indiciblement heureuse que ce soit enfin fini (et puis lire sur un écran ça fait mal aux yeux). Ces 166 pages ont été les plus ennuyeuses, les plus longues de ma vie et j'en ai pourtant lu des conneries dans mon existence, j'ai même survécu à Danielle Steele.
C’est misogyne, c’est bourré de clichés, c'est mal écrit, tout ce qui est censé être drôle est affligeant, tout ce qui est censé être érotique devient drôle.
Très franchement ça fait pitié.
Alors j'aimerais dire aux femmes qui ne jurent que par les harlequins : lisez moins, baisez plus, achetez-vous une pelle et allez planter quelques arbres.


22 commentaires:

  1. Lol! C'est le meilleur Harlequin que j'ai jamais lu ! Raconté comme ça, au moins, ça le fait. Et franchement, bravo à toi t'es sacrément coriace !

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  2. C'était donc toi la lectrice cachée dans l'ombre et qui voulait que je lui raconte la fin ! :P Si tu as trouvé ça drôle, c'est que je n'ai pas totalement perdu mon temps. Cette lecture a changé ma vie, je ne serai plus jamais la livropathe insouciante que j'étais, maintenant que je sais ce qui peut se cacher derrière les pages ou dans les recoins sombres des bibliothèques. (J'espère que tu as remarqué que je suis restée modérée avec les points d'interrogation et d'exclamation, ce qui n'était pas une mince affaire.)

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  3. Non, c'était mon cher Brownie, je l'avais envoyé en éclaireur (non mais oh!) :P Je vois effectivement que cette initiation, dont j'espère que tu te remettras, mais pas trop quand même, histoire que tu n'oublies pas tout et que tu n'aies pas besoin de te réinfliger ça, a sévèrement réduit le nombre de points d'exclamation que tu colles à la fin de certaines phrases. Dois-je en déduire que ce choc aurait rendu ton esprit plus... comment dire? Moins cinglé ? (Allez, dis non, s'te plaît !!!!!!!!!!!!) Franchement j'admire, j'ai jamais réussi à en lire un jusqu'au bout, ça me laisse pantoise.

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  4. Il aura fallu ce défi pour que je me découvre une étonnante force de caractère... En fait je ne crois pas que ça m'a rendue moins cinglée. Je pense au contraire que mon cas n'en est devenu que plus préoccupant. Preuve en est que j'ai soigneusement compté les points d'exclamation pour mieux camoufler ma dinguerie. Je pense que ça m'a rendue nettement plus parano, ce qui est quand même inquiétant sachant combien je l'étais déjà.

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  5. Bon sang de bonsoir ! Il faudrait pas que tu lises quelque chose qui t'aide à t'en remettre ?

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  6. C'est excellentissime ! J'en ai mal au ventre ! Tu as vraiment un don ! C'est une chose très difficile que de faire rire les gens mais tu y arrives très bien. D'ailleurs, comme tu le sais, j'ai du mal en ce moment, mais là... C'était poilant ! MERCI !!! DU FOND DU COEUR !

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    1. Lol. Euh, je n'ai aucun mérite tu sais, j'avais de la matière, faut plutôt remercier les babouins. Mais si ça a pu te remonter un peu le moral je suis contente.

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    2. Strega tu es modeste, mais je t'assure très sérieusement que c'était vraiment drôle (sérieux!)

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  7. Clap, clap, clap, clap! Bravo, c'était du grand art. Sur un coup de folie, je me suis fait une partie des titres gratuits mais pas celui la qui n'a pas su m'attirer. Et je m'en félicite. ^^ Tu aurais mieux fait de tenter la Duchesse insoumise qui, sans être une œuvre majeure, est bien plus sympa je crois car finalement ils sont séparés une bonne partie de l'histoire je crois car il part à Londres en la laissant à la campagne si je ne m'abuse. Merci pour ce magnifique résumé qui a si bien su rallumer la flamme. :D

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    1. C’est bien moi ça, je choisis toujours le pire en croyant faire l’inverse… Mais qu’est-ce qui t’a pris d’en lire plusieurs sans y être obligée ???

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  8. Non, même pas! Une envie maso (une fois de plus). ^^

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    1. C'est la mauvaise influence de Rose, avec ses perfides jeux du mardi et surtout la fois où elle a voulu nous forcer à lire Twilight. T'aurais jamais dû le finir...

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  9. Elle a vraiment une très mauvaise influence celle la! C'est pernicieux pendant Au hasard d'un livre, elle nous chamboule le cerveau. La preuve me suis torturée avec 6 Harl de mercredi à vendredi. Moins 30 points de QI, ça aurait été moins 50 on dirait avec la Rose écarlate. Et si au lieu de babouins ils prenaient je ne sais pas moi, des kangourous? En tout cas je note un truc, le héros n'était pas un grec milliardaire au nom ridicule genre Constantos Kardinos ou un truc aussi horrible. J'ai l'impression d'en croiser un dès que j'y mets le nez. Non, je mens, parfois ce sont des espagnols ou des italiens. Du coup, je m'en suis chopé un moi d'italien pleine d'espoir, sauf qu'il n'est pas riche. Pffff! Vraiment de la fiction, ces livres!

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  10. Les méfaits des harlequins sur la psyché féminine ne sont plus à prouver (les méfaits de Rose non plus d'ailleurs.) Rassure-moi, ton italien il n'est pas militaire au moins ?

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  11. Il ne m'aurait pas eu s'il avait été militaire. Ça ne colle pas avec mon mode de vie et mes convictions. Non, monsieur est auto entrepreneur pour l'instant.

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  12. Ouf, on était à deux pas du harlequin ! Mais si tu dis pour l'instant... Fais gaffe quand même...

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  13. Bah, je dois avouer que je serais prête à vendre mon âme et à vivre un Harlequin s'il devenait milliardaire. *blush* Je viens de mettre mon nez dans ma déclaration d'impôt et cela me déprime. Je ne suis absolument pas faite pour être pauvre, et j'en ai marre. Quelle injustice! :'(

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  14. On a les moyens de sa virginité. :P

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  15. MDR!! Très bonne critique en tout cas mais j'ai l'impression que tu ne t'ai pas laissé aller à la magie Harlequin...

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  16. Je suis peut-être trop blasée, lol. Mais j'ai le mérite d'avoir essayé. Il n'empêche que je me pose quand même une question : ce livre fait-il partie des ebooks gratuits parce qu'il est harlequinesquement excellent et qu'il peut motiver de futures lectrices ou alors parce qu'il est harlequinesquement mauvais et que de toute façon personne ne paierait pour le lire ? Mais je crois que je ne suis pas assez maso pour retenter l'expérience afin de vérifier.

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