samedi 15 décembre 2012

Vertige. Les étoiles de Noss Head T1

Écrit par Sophie Jomain et publié chez Rebelle.


Hannah, bientôt dix-huit ans, était loin d’imaginer que sa vie prendrait un tel tournant. Ses vacances tant redoutées à Wick vont finalement se transformer en véritable conte de fée… puis en cauchemar. Sa petite vie tranquille, ses idées bien arrêtées, ses projets… tout va changer, brutalement. Elle devra affronter l’inimaginable, faire face à ce qu’elle n’aurait jamais pensé croire un jour, car les légendes n’en sont pas toujours… Leith ne s’attendait pas non plus à Hannah. Il tombe de haut, l’Esprit a choisi : c’est elle, son âme sœur. Pourra-t-il lui cacher sa vraie nature encore longtemps ? Osera-t-il lui avouer qu’il n’est pas tout à fait humain? Il n’a pas le choix, leur rencontre l’a mise en danger. Lui seul peut lui venir en aide.


La quatrième de couverture vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir sur l’histoire, alors je ne vais pas en rajouter.
Vertige est un roman Young adult. En général c’est une appellation qui peut vouloir dire beaucoup de choses différentes, mais dans le cas présent ce roman est très équilibré. Il est jeunesse sans l’être trop, idéal pour des adolescents et néanmoins lisible pour des adultes.
C’est le premier roman de Sophie Jomain, alors il y a quelques petites maladresses. L’auteur passe très rapidement sur certaines choses, mais à l’inverse s’étend beaucoup sur d’autres de moindre importance. Ces longueurs ne sont pas non plus excessives, mais peuvent paraître incongrues face à certains raccourcis. Les rebondissements sont également un peu faciles. J’ai cependant vu des ouvrages d’auteurs confirmés beaucoup plus maladroits alors je ne vais pas chipoter.
Ces petits cafouillages peuvent certes agacer le lecteur exigeant, mais l’auteur se rattrape au niveau du style. C’est un roman bien écrit et très fluide. On le lit plutôt vite. Cet ouvrage n’a pas d’autre prétention que d’offrir une bonne petite histoire d’amour et j’ai apprécié cette simplicité. Pas de monde à sauver, pas de grande leçon d’humanité, c’est rafraîchissant et, même avec des loups-garous, c’est vraisemblable. Sophie Jomain a de plus élaboré une mythologie intéressante à partir d’éléments mythiques peu utilisés habituellement dans les histoires de loups-garous et c’est tout à son honneur.
Je pense que Vertige est un livre que j’aurais vraiment beaucoup aimé à quinze ans, mais je me sens maintenant un peu vieille pour ce genre de lecture. Les histoires d’amours adolescentes et leurs sempiternels balbutiements, même si celle-ci est bien plus sobre que la plupart de celles qui jalonnent la littérature YA, ont tendance à m’ennuyer très vite. Entendons-nous bien, c’est un bon livre, si j’ai levé les yeux au ciel quelquefois durant ma lecture c’est que je suis une vieille grincheuse. Ce n’est pas mièvre, c’est juste une première histoire d’amour avec ce que ça implique de maladresse dans le comportement d’une toute jeune fille qui ne sait trop quoi faire de tous ces changements dans sa vie.
Hannah (Ciel un palindrome ! Excusez, j’ai un peu de mal avec ce prénom…) est un personnage sympathique et crédible, si j'oublie le fait que ses genoux lâchent à chaque fois qu’elle voit Leith (faut pas abuser non plus). J’ai beaucoup apprécié le fait qu’elle soit très rationnelle et ne se laisse pas embarquer à la première occasion sur les sentiers de l’étrange comme si ça allait de soi. Par contre son manque de vivacité d’esprit dans la suite du roman m’a un peu étonnée.
Leith, avec sa tendance à souffler le chaud et le froid, m’a moins séduite que sa compagne. Bien qu’il ait ses raisons pour agir comme il le fait, j’ai trouvé le personnage un peu surfait. Il en va de même avec les personnages secondaires qui sont assez stéréotypés. Les parents d’Hannah, par exemple, sont de vrais hélicoptères de surveillance mais disparaissent du décor quand ça arrange l’auteur. Et ils ne doivent pas non plus avoir de nez… En général quand on reçoit quelques litres de bière brune sur la gueule, on sent la brasserie à des kilomètres. Comment des parents un peu psychorigides peuvent-ils ne pas froncer le nez face au parfum de Guinness de leur enfant unique qu’ils attendent pour être bien certains qu’elle ne dépasse pas son couvre-feu ?
Il y a donc quelques invraisemblances dans cette histoire, de petits accrochages sans réelle importance. Ma seule vraie déception a été ce méchant un peu trop caricatural.
Un détail stylistique m’a également gênée. C’est tout bête, je vous l’accorde, mais ça a vraiment perturbé ma lecture. Dans ce roman, les pensées de l’héroïne et narratrice sont parfois, et inexplicablement, entre guillemets. Or, les guillemets sont comme chacun sait une des marques du discours et ça fait vraiment bizarre de lire ce qu’elle ne peut s’empêcher de penser, mais ne dirait jamais à haute voix, entouré de guillemets. Certes ils peuvent marquer l’ironie ou un double-sens, mais c’était malvenu. L’italique aurait été un meilleur choix.
Oui, j’arrête avec mes délires psychotiques…
Je garderai de ce roman l’image d’un récit charmant, sans être exceptionnel, et qui se lit très vite. Je lirai la suite car j’espère que, la situation des personnages ayant évolué, ce qui a pu me gêner dans cette lecture ne sera qu’un souvenir dans le second tome.

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