vendredi 15 janvier 2021

Double morale

Un roman de Gaëlle Magnier, publié chez Séma éditions.

Présentation de l'éditeur :
Londres, 1895
Alors que le procès d'Oscar Wilde occupe les colonnes de la presse londonienne, la jeune Betty découvre une aristocratie hypocrite qui met à mal sa bonne éducation.
En entrant au service des Trengove en tant que gouvernante, elle se rend rapidement compte qu'un secret pesant, lié à la présence de William Goodfeather – étudiant en arts à la Royal Academy – vient perturber l'équilibre de cette famille de bonne réputation.
Lors d'une des célèbres soirées de Lady Trengove, Betty fait la connaissance du capitaine Ashby, qui partage son sentiment quant à la double morale de la noblesse anglaise...
 
Double morale est une romance historique située en grande partie dans le Londres victorien. Bien que l’intrigue principale soit une bluette, l’autrice a su donner du corps à son récit et l’ancrer dans l’époque qu’elle a choisie. Cela est assez rare dans le genre, qui privilégie en général le décor plus que la réalité historique, pour être noté et apprécié à sa juste valeur. Références littéraires et réflexions sociétales sous-tendent l’intrigue principale qui, en revanche, est mignonne mais sans plus. Même les personnages secondaires, touchants dans leurs amours contrariées, ne m’ont pas passionnée bien que j’aie compati à leurs malheurs.
Betty, qui est le personnage central, n’a pas eu une vie facile, cependant elle a su saisir toutes les opportunités que celle-ci lui a apportées. Grâce à l’ancienne patronne de sa mère, elle a pu recevoir une instruction malgré son origine sociale et trouver un emploi de gouvernante dans une famille de l’aristocratie anglaise. 
Je me suis vite attachée à cette jeune femme intelligente et ouverte d’esprit qui porte sur le monde un regard à la fois naïf et pragmatique. Grande lectrice, volontaire et observatrice, Betty cherche à apprendre dans toutes les situations que lui offre le quotidien. Son statut à part dans la famille, domestique mais tenue à l’écart de la domesticité, la met dans une situation à la fois inconfortable et plus à même d’observer les contradictions et petits arrangements des nobles avec la morale. L’hypocrisie est la norme et ce sur quoi on accepte de fermer les yeux peut changer au moindre coup de vent si l’on veut détruire une personne. Les pensées de Betty sur cette société étouffante ont été pour moi la partie la plus intéressante du roman.

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