Un roman d'Estelle Faye, publié chez ActuSF.
Présentation de l'éditeur :
Paris, un siècle après l’apocalypse. La capitale est plongée dans les pluies de printemps et Chet, dans une affaire qui le dépasse. Des sosies apparaissent pour lui faire porter le chapeau de crimes dont il est innocent. Du lagon du Trocadéro au repaire lacustre des pirates de la Villette, Chet arpente les bords de la Seine en crue à la recherche de ces mystérieux doubles, autant que de lui-même.
L’autrice multiprimée Estelle Faye (Les Seigneurs de Bohen, La Voie des oracles) retrouve son héros jazzy Chet pour une nouvelle aventure indépendante dans l’univers poétique et fantastique d’Un Éclat de givre.
Chet chante du jazz dans les bars d’un Paris post-apo. Il noie ses désillusions et ses traumatismes dans les conquêtes faciles et se dilue dans son alter ego artistique : Thaïs. Les affaires commencent à bien marcher pour lui depuis qu’il l’a créée, mais il n’arrive pas à se remettre de ses dernières mésaventures et la pluie qui s’abat sans discontinuer sur la ville semble s’accorder à son humeur.
Ce roman fait suite à Un éclat de givre, publié chez les Moutons électriques. Il est indépendant, mais pour mieux l’apprécier je vous encourage vivement à lire son prédécesseur. Vous comprendrez mieux comment est née cette enclave parisienne dans ce futur dévasté, qui est Chet et ce qui l’anime dans cette nouvelle histoire.
Je me rappelle avoir beaucoup aimé Un éclat de givre, malgré une fin un peu plate et j’étais ravie de retrouver Chet dans ce décor qui vaut le détour. Estelle Faye remodèle la ville de manière cohérente et imagée. La crasse y est sublimée par des éclats de lumière aussi factices qu’éblouissants, créant une esthétique fascinante. Arpenter cette cité décadente avec son personnage, découvrir comment elle s’est adaptée, comment fonctionnent ses guildes et ses gangs est un vrai plaisir. Ce futur délabré se fait écho du passé dans son fonctionnement et porte néanmoins les stigmates de progrès technologiques qui ont mal tourné. Il est passionnant de découvrir comment ce monde s’est construit. On ne peut parler de rétrofutur ici, mais il s’agit indubitablement d’un futur rétro. Cependant, l’histoire propre à ce tome semble un peu délayée en comparaison, alors qu’elle ne manque pas d’intérêt.
Plombée par la pluie incessante comme par les états d’âme de Chet, l’intrigue s’enlise parfois. Tout pourrit à cause de l’humidité autour de Chet et ses sentiments comme ses sensations semblent faire de même. Profondément blessé par les événements du roman précédent, il ne sait plus vraiment qui il est ni qui il veut être. Alors que penser de ces autres lui qui semblent subitement envahir la ville ? Est-ce un tour que lui joue son esprit ou un véritable complot ? Chet s’oublie en Thaïs et se noie en ses doubles, lentement dépossédé de sa propre existence. Reste à voir si cela provoquera un sursaut d’instinct de survie en lui ou si cela le fera définitivement sombrer.
Chet n’est pourtant pas le seul à pâtir des méfaits de ses doubles. Et si cette pluie incessante faisait partie du complot ? Si quelqu’un, une fois encore, s’ingéniait à détruire sa ville ?
L’autrice nous balade d’un bout à l’autre de la cité, à la recherche d’une secte complotiste qui prône la purification du monde par le déluge. Je vous avoue que j’ai préféré l’ambiance à l’enquête elle-même, surtout parce que Chet n’est pas toujours facile à supporter. Il est souvent englué dans sa propre sensualité qui s’invite à des moments assez inopportuns. Il se laisse gouverner par ses sens et ses pulsions sans réfléchir au mal qu’il peut faire aux autres ou aux ennuis qu’il va s’attirer. Bien qu’il ait des éclairs d’altruisme, il ne définit les autres que par les relations qu’il entretient avec eux et elles restent très superficielles. Cela m’a ennuyée. Je me souvenais de lui comme un personnage tolérant à l’esprit libre et je l’ai retrouvé très égocentré. Il ne voit sa relation avec Damien que par ce que celui-ci lui apporte. Il n’a même jamais cherché à savoir le vrai nom de son amant de la Bordure qu’il a persisté tout ce temps à appeler Galaad. Il est en somme plus intéressé par ses fantasmes que par la réalité de ses amants. Voire la réalité tout court... Ce n’est pas l’image que j’avais gardé de ce personnage et même si cela s’explique par son instabilité mentale, c’est un peu décevant.
Cela étant, j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture et, si Estelle Faye écrit d’autres aventures à Chet, je les lirai volontiers, rien que pour me promener de nouveau dans cette version de Paris.
Ce roman fait suite à Un éclat de givre, publié chez les Moutons électriques. Il est indépendant, mais pour mieux l’apprécier je vous encourage vivement à lire son prédécesseur. Vous comprendrez mieux comment est née cette enclave parisienne dans ce futur dévasté, qui est Chet et ce qui l’anime dans cette nouvelle histoire.
Je me rappelle avoir beaucoup aimé Un éclat de givre, malgré une fin un peu plate et j’étais ravie de retrouver Chet dans ce décor qui vaut le détour. Estelle Faye remodèle la ville de manière cohérente et imagée. La crasse y est sublimée par des éclats de lumière aussi factices qu’éblouissants, créant une esthétique fascinante. Arpenter cette cité décadente avec son personnage, découvrir comment elle s’est adaptée, comment fonctionnent ses guildes et ses gangs est un vrai plaisir. Ce futur délabré se fait écho du passé dans son fonctionnement et porte néanmoins les stigmates de progrès technologiques qui ont mal tourné. Il est passionnant de découvrir comment ce monde s’est construit. On ne peut parler de rétrofutur ici, mais il s’agit indubitablement d’un futur rétro. Cependant, l’histoire propre à ce tome semble un peu délayée en comparaison, alors qu’elle ne manque pas d’intérêt.
Plombée par la pluie incessante comme par les états d’âme de Chet, l’intrigue s’enlise parfois. Tout pourrit à cause de l’humidité autour de Chet et ses sentiments comme ses sensations semblent faire de même. Profondément blessé par les événements du roman précédent, il ne sait plus vraiment qui il est ni qui il veut être. Alors que penser de ces autres lui qui semblent subitement envahir la ville ? Est-ce un tour que lui joue son esprit ou un véritable complot ? Chet s’oublie en Thaïs et se noie en ses doubles, lentement dépossédé de sa propre existence. Reste à voir si cela provoquera un sursaut d’instinct de survie en lui ou si cela le fera définitivement sombrer.
Chet n’est pourtant pas le seul à pâtir des méfaits de ses doubles. Et si cette pluie incessante faisait partie du complot ? Si quelqu’un, une fois encore, s’ingéniait à détruire sa ville ?
L’autrice nous balade d’un bout à l’autre de la cité, à la recherche d’une secte complotiste qui prône la purification du monde par le déluge. Je vous avoue que j’ai préféré l’ambiance à l’enquête elle-même, surtout parce que Chet n’est pas toujours facile à supporter. Il est souvent englué dans sa propre sensualité qui s’invite à des moments assez inopportuns. Il se laisse gouverner par ses sens et ses pulsions sans réfléchir au mal qu’il peut faire aux autres ou aux ennuis qu’il va s’attirer. Bien qu’il ait des éclairs d’altruisme, il ne définit les autres que par les relations qu’il entretient avec eux et elles restent très superficielles. Cela m’a ennuyée. Je me souvenais de lui comme un personnage tolérant à l’esprit libre et je l’ai retrouvé très égocentré. Il ne voit sa relation avec Damien que par ce que celui-ci lui apporte. Il n’a même jamais cherché à savoir le vrai nom de son amant de la Bordure qu’il a persisté tout ce temps à appeler Galaad. Il est en somme plus intéressé par ses fantasmes que par la réalité de ses amants. Voire la réalité tout court... Ce n’est pas l’image que j’avais gardé de ce personnage et même si cela s’explique par son instabilité mentale, c’est un peu décevant.
Cela étant, j’ai quand même beaucoup apprécié cette lecture et, si Estelle Faye écrit d’autres aventures à Chet, je les lirai volontiers, rien que pour me promener de nouveau dans cette version de Paris.
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