dimanche 25 septembre 2011

Rage de dents

Premier tome de la série Maeve Regan par Marika Gallman, publié aux éditions du Petit Caveau.

Résumé de quatrième de couverture :

Avant, ma vie était simple : l’université si j’en avais envie, les hommes quand j’en avais envie. Et je n’avais aucun problême qu’un barman ne puisse m’aider à résoudre. Ça, c’était avant qu’on essaie de me kidnapper.
Aujourd’hui, tout semble être fait pour me foutre en rogne.
Petit 1 : j’apprends que ma famille n’est pas ce qu’elle semble être.
Petit 2 : l’homme qui m’a élevée me ment sans vergogne.
Petit 3 : des types douteux me poursuivent.
Et petit 4 : il semblerait que je ne sois pas tout à fait humaine…
Ah, j’oubliais ! Mon seul allié dans ce merdier est un vampire charismatique dont le passe-temps favori est de me martyriser en me rappelant à quel point je ne suis pas si différente de lui.
Quand je vous dis qu’il y a de quoi s’énerver… 
Dans ce récit moderne bourré d'action, Marika Gallman nous fait découvrir son héroïne décapante : Maeve Regan. Un roman qui vous surprendra par ses retournements de situation et son humour mordant !

C’est un premier roman, donc je vais essayer de ne pas être trop méchante, cependant histoire de donner tout de suite le ton de cet avis : faut le dire, je me suis ennuyée comme un rat mort et j’exagère à peine. J’ai mis un temps fou à lire ce bouquin parce que j’avais l’impression d’être en apnée à chaque plongée dans cet univers. Je déteste quand la lecture devient une corvée… Je ne suis pas très bon public, je l’avoue, mais il en faut beaucoup pour réellement m’ennuyer.
Je n’ai pas aimé mais ne peux pas dire pour autant que l’intrigue est mauvaise en soi ; j’ai vu nettement pire en fantasy urbaine (et aussi nettement mieux. Que voulez-vous, je suis du genre à rester bloquée sur ce « mieux » tant espéré…) Les goûts, les couleurs, etc. Vous connaissez la chanson et moi je chante faux, donc nous allons passer à autre chose…
En fait, si vous avez lu le résumé de quatrième de couverture, vous connaissez déjà la moitié de l’histoire et vous pouvez facilement deviner la seconde. Le récit manque d’originalité, c’est un fait, (je vais éviter de spoiler, cependant je vous garantis qu'on vous a déjà fait le coup), néanmoins ce n’est pas quelque chose qui me gêne particulièrement en général, même si ça peut être agaçant par moment. Je pars du principe que rien n’est original de toute manière, c’est la façon dont on traite le sujet qui fait la différence. Pour moi, le problème majeur avec cette lecture est que je n’ai pas réussi à trouver le moindre intérêt à cette histoire et contre ça on ne peut pas lutter, même si j’ai essayé. Je n’ai fait qu’attendre qu’arrivent des événements que j’ai bien entendu vus venir longtemps avant l’héroïne.
Pour ne rien rattraper, le style est vraiment moyen et plein de maladresses. Il y a de nombreux cafouillages, le récit est mal structuré entre les moments d’action et de latence et il s’en dégage une impression de déséquilibre.
De mon point de vue, bien qu’il n’y ait pas de formule miracle, un texte réussi allie la fluidité de l’écriture au souffle du récit. L’un ne va pas sans l’autre et dans Rage de dents la respiration est laborieuse. L’action est brouillonne (mais paradoxalement assez bien décrite par rapport à d’autres ouvrages du genre, ça je le reconnais, même si les scènes de combats m’ont parfois laissée dubitative) et les révélations n’en finissent pas d’être révélées. Il y a énormément de répétions, j’ai parfois eu l’impression de voir les pensées de Maeve tourner en boucle.
Pour permettre à la part névrosée de ma personne d’apaiser ses nerfs je vais vous donner quelques exemples de tout ce qui a contrarié la lectrice tatillonne que je suis.
Commençons par les répétions. Elles se manifestent dans l’histoire elle-même, mais aussi en écho dans le style : page 112 un rictus déforma ses traits, onze lignes plus bas, un drôle de rictus déforma ses traits. Décidément, le gars aime grimacer… Ce n’est qu’un exemple mais il y en a plein d’autres du même genre, notamment Brianne et son air complice, Lukas et son air mauvais, les yeux couleur glacier de grand-papa…
Il y a également de nombreuses fautes de négation qui font dire aux phrases le contraire de ce qu’elles signifient, c’est extrêmement agaçant de mon point de vue.
Et entre autres erreurs relevées souvent : « après que » n’est jamais suivi du subjonctif, il ne doit pas y avoir de virgule avant le « et » dans une énumération, faut pas confondre les termes imberbe et glabre et l’expression correcte est « tu ne perds rien pour attendre, » même si ça ne coûte pas plus cher non plus... Ah et puis, rapport à la quatrième de couverture, il y a un e à suspense.
Je me sens mieux, je peux reprendre le fil de mon blabla.
Vous me direz que ce ne sont que des détails sans importance et je serais d’accord si ça ne revenait qu’une ou deux fois, mais au-delà de cette limite, on ne peut que déplorer que le texte n’ait pas eu droit à un bon lissage. C’est ce genre de petites choses qui fait la différence entre un médiocre gratte-papier (ici médiocre est à comprendre dans le sens de moyen) et un écrivain.
Ajoutons à ces quelques défauts des dialogues époustouflants qui consistent le plus souvent à faire affirmer quelque chose à un personnage et à faire nier l’autre jusqu’à ce qu’un des deux se lasse, qu’ils se battent ou que Maeve se barre… Ça n’apporte rien à l’affaire, c’est longuet, puérile et ennuyeux. Évidemment ça peut être crédible, vu le caractère de nos personnages, mais une fois, deux fois, trois fois, ça dépasse mes limites…
Pour finir, on en arrive aux personnages. En général c’est la dernière branche à laquelle je me raccroche, je peux oublier beaucoup de défauts si j’arrive à aimer les personnages.
Pas de chance, ceux-là manquent cruellement de profondeur et de cohérence.
C’est reparti pour un exemple : si une de vos amies d’enfance frappait à votre porte en pleine nuit couverte de bleus et de sang en vous suppliant de lui prêter votre voiture, lui claqueriez-vous la porte au nez en affichant un air dégoûté ? Même si vous êtes en froid avec elle et n’appréciez pas ses choix de vie, ne mettriez-vous pas votre petit orgueil de côté ?
J’ai choisi cet exemple parce que ce n’est pas vraiment un spoiler, mais il y en a beaucoup d’autres…
Vous me direz que c’est subjectif, que le caractère d’un personnage est ce qu’il est et blablabla. D’accord, mais imaginons qu’il vous arrive d’agir ainsi, est-ce qu’une semaine plus tard vous déjeuneriez tranquillement avec ladite amie comme si de rien n’était ?
Mouais, bref. Avec les personnages non plus ça n’a pas été le grand amour.
Pourtant, ça aurait pu marcher, Maeve ne m’a pas été plus antipathique que ses consœurs, je n’ai pas eu envie de la massacrer comme c’est souvent le cas avec les héroïnes de bit-lit, mais c’est peut-être parce que j’étais trop occupée à vouloir tuer ses petits camarades… Parce qu’ils sont extrêmement caricaturaux et superficiels (les gentils comme les méchants. Le super vilain de l’histoire étant lui-même d’un ridicule achevé), faut bien le dire, puis surtout qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre…
Même si j’ai apprécié que, mis à part le méchant très méchant, ils ne soient pas complètement manichéens, ils n’ont généré chez moi aucun réel intérêt.
Maeve est encore le personnage le plus travaillé et réussi de l’histoire (vous me direz que c’est heureux puisqu’elle est à la fois le personnage principal et la narratrice.) Évidemment elle jure sans cesse et ça peut déplaire à certaines personnes… Ça fait partie du personnage, ce n’est pas quelque chose qui me gêne vraiment, même si elle aurait pu être un peu plus inventive tant qu’à faire, puisqu’elle tourne à trois jurons… Ça ne m’a pas choquée, donc, mais c’est malgré tout devenu agaçant à un moment de la voir terminer chaque phrase par « bordel de merde » comme si c’était un point d’exclamation. Bon ça s’est calmé par la suite ceci dit…
Ce qu’on peut lui reconnaître, c’est qu’elle est crédible au moins, même si son immaturité est agaçante, elle reste justifiée par son jeune âge. Elle n’est pas très futée non plus, plus impulsive que réfléchie, mais elle est combattive et loyale, ça compense un peu. Cependant, ce n’était pas suffisant pour moi.
J’ai abondamment critiqué cet ouvrage, mais il y a quand même du potentiel derrière toutes ces maladresses et un univers, des personnages tout autant qu’une écriture qui demandent encore un certain travail pour exprimer leur valeur. Je n’ai pas du tout aimé ceci dit, ça aussi c’est un fait et je ne pense pas qu’un style plus maîtrisé aurait pu tout changer à cela, mais on en revient encore à la chanson, les goûts, les couleurs... Etc.

Je tiens en outre à préciser que si j'énumère quelques fautes (qui ne sont qu'un échantillon) dans cet avis ce n'est pas par mesquinerie mais plutôt dans l'espoir de ne plus jamais les revoir (en particulier dans les livres publiés par le Petit Caveau). Oui, je sais, l'espoir fait vivre...

Ce livre a été lu pour le club de lecture de Vampires et Sorcières. Quitte à faire un billet autant le rajouter au défi lecture puisque je rame sur l'écriture de mes avis en ce moment...

15 commentaires:

  1. Merci pour ta critique argumentée. Surtout pour la partie concernant les problèmes de correction car tu es assez précise là où d'autres personnes vont dire qu'il y a des fautes mais sans citer d'exemples. Du coup, on ne sait pas si c'est mérité et si la correction doit être améliorée ou bien si la personne connaît mal son français (si, si, j'ai déjà vu des gens voir des fautes là où il n'y en avait pas... v_v). Par contre, je ne suis pas d'accord au sujet de "manquer" ou, plutôt, de ton explication dans ton autre post. Peut-être qu'il y a une faute dans la phrase à laquelle tu fais référence (je ne l'ai pas sous les yeux, alors je ne peux pas affirmer qu'il n'y en a pas, parce que "manquer" a beaucoup de constructions) mais c'est en fait "manquer" sans préposition avec un infinitif (ex : manquer tomber) qui a longtemps été considéré comme fautif et "manquer de" qui lui était préféré. Balzac l'utilise par exemple. Bon, je n'aime pas me retrancher derrière de grands auteurs qui avaient aussi leurs lacunes (les erreurs de continuité dans Le père Goriot pour ne citer que Balzac !), alors il y a aussi la banque de dépannage linguistique qui en parle et "manquer de" est aussi dans Le français correct de Grevisse et Lenoble-Pinson. Le français correct confirme aussi que la forme sans préposition était fautive (selon Le littré) avant d'être acceptée par l'Académie. Maintenant, je ne veux pas mourir idiote. Si tu as une source qui dit le contraire, je serais très intéressée de la lire (pour ensuite autant m'arracher les cheveux qu'avec d'autres points du français !). PS : non, non, je ne corrige pas les manuscrits du Petit Caveau même si j'en suis membre ! ^^ PS2 : et désolée d'avance pour les fautes. À presque minuit, ça devient dur !

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  2. Pour manquer/manquer de, j'ai fait simple dans mon précédent billet qui n'était pas vraiment une explication, mais plus une constatation. Je me souviens d'un cours de linguistique à propos de cette tournure de phrase et, comme ma prof était un vrai dragon, ce sont des choses que j'ai retenues. par contre la source exacte... Je vais vérifier ça dans mes livres de fac ou mes cours si je les retrouve et je dirai te ça. La langue française est aussi complexe que riche et certaines constructions ou orthographes n'ont cessé d'évoluer, de devenir incorrectes, d'être réhabilitées, etc. Comme événement et évènement, j'ai beau vouloir m'arracher les yeux quand je lis le second, il n'en est pas moins correct. Oui je suis un peu... dérangée. Au fait, PS2 c'est une antique console de jeu, un post-postscriptum c'est un P.P.S.

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  3. Au temps pour moi. Tu as raison pour manquer de. Les deux tournures sont correctes et je ne sais pas du tout laquelle est la plus ancienne, mais je te fais confiance. Je n'ai rien trouvé dans mes livres de grammaire, enfin dans ceux sur lesquels j'ai pu mettre la patte, par contre j'ai trouvé quelques notes... Évidemment ce ne sont que des notes et sans source de surcroît donc plus que sujettes à caution. Je résume, parce que ma façon de prendre des notes est très... personnelle et pas toujours très claire. J'avais écrit que manquer, quand il a le sens d'omettre, + infinitif doit être suivi de la préposition de, que manquer, quand il a le sens de faillir (éviter de justesse) + infinitif n'est pas suivi d'une préposition, que manquer, quand il a le sens de fauter ou manquer de respect, doit être suivi de la préposition à. Pour ce dernier j'ai un exemple tiré des Liaisons dangereuses, "l'homme qui avait voulu manquer à leur vertueuse maîtresse", mais comme ce n'est pas le propos on s'en fout un peu... Donc, j'ai dû me faire mon petit délire toute seule dans ma tête de livropathe. J'en étais tellement persuadée faut dire... Ciel, je vais devoir arrêter de pester contre les traductions des éditions Éclipse, ça va me manquer... Lol. Je vais donc corriger ça et je te remercie de m'avoir appris quelque chose.

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    1. Désolée pour le PS2 : ) Je fais une obsession sur les jeux vidéos semble-t-il ! J'ai appris aussi quelque chose car je croyais que manquer + infinitif était incorrect... Dans le CNRTL, il y a des exemples manquer + de dans le sens de "faillir". Me semble-t-il. Quand j'ai un doute sur une construction ou le sens d'un mot, je regarde souvent ce site, même si parfois c'est un peu compliqué et long à lire... Mais comme il est directement intégré dans la barre de recherche de Firefox, c'est pratique. Pour ma part, c'est "événement" qui me choque mais je ne sais pas laquelle des deux formes est la plus ancienne ! Et dans le registre "je ne trouve pas ça beau", je n'aime pas les phrases avec "malgré que"... Je parle bien sûr des phrases qui l'utilisent correctement. Ça écorche les oreilles.

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    2. Pour le PS2, j'ai fait la remarque parce que ça m'amuse de jouer sur les mots, ne t'en fais pas pour ça. ;) Je pense que je n'ai pas fini de me prendre la tête avec manquer de... Et j'ai effectivement trouvé des exemples qui contredisent mes notes, mais là ça m'a déjà filé la migraine pour un bon moment alors mes investigations grammaticales vont attendre un peu... En ce qui concerne événement, c'est cette graphie la plus ancienne. Plusieurs mots ont été modifiés pour que leur accentuation s'accorde avec leur nouvelle prononciation, mais événement l'a été plus tardivement que d'autres. C'est pour ça qu'il n'est pas encore sorti de l'usage courant.

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  4. Bonsoir, Votre post date mais je tenais à vous remercier. J'ai découvert Maeve Regan récemment via Milady et j'ai été vraiment énormément déçue. J'ai écrit une chronique très tranchée juste après... J'assume toujours mes positions mais je me suis demandée quelques instants si j'avais un soucis parce que je n'ai trouvé aucune chronique "négative" comme la mienne. Et voilà que je tombe sur la vôtre. Merci parce que la solitude me pesait et que la paranoïa commençait à s'installer (genre: "est-ce que j'ai rêvé avoir lu ce livre?", "est-ce que je dois retourner apprendre à lire?" etc...) Mille mercis! ACR.

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  5. Ce billet m'ayant valu plus d'insultes qu'autre chose, c'est sans nul doute à moi de vous remercier de lui avoir trouvé une utilité. Sans être aussi catégoriques que le mien, il y a aussi les avis de Tan et de Chani qui pourraient peut-être vous intéresser. Et si vous repassez par ici, laissez-moi le lien de votre chronique, j'aimerais assez la lire. Merci.

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    1. Je vis la même chose en ce moment: insultes, des personnes que je pensais honnêtes qui m'évitent pour ne pas qu'on les associe à moi... oO... Ca faisait beaucoup en deux jours. Ma chronique est très catégorique. Je pense même qu'elle est pire que la vôtre mdr! http://myworldsofwords.blogspot.com/2012/05/maeve-regan-1-rage-de-dents-de-marika.html Je suis quelqu'un de très franc et quand j'aime pas, j'aime pas. J'ai tenté de chercher du positif, j'ai trouvé en me forçant. A sa sortie chez Petit Caveau, j'aurais encore pu trouver du positif dans ce livre mais au vu des sorties Milady depuis le temps, je trouve que c'est honteux de faire croire que c'est "original, super, déroutant,..... et j'en passe". Hahaha! Là, je l'ai pas dit dans ma chronique: diplomatie oblige! Mdr!

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  6. Un avis négatif, du moment qu'il est argumenté, mérite tout autant d'être exprimé qu'un avis positif et est tout aussi utile. Je ne pense pas que les critiques des blogueurs, et les miennes encore moins, puissent tant que ça influer sur les choix des lecteurs, mais je ne vois pas non plus l'intérêt de publier des billets portant uniquement sur les livres que l'on a appréciés en passant les autres sous silence, sous prétexte que ça peut vexer quelqu'un. Je ne connais aucun livre qui plaise absolument à tout le monde et si quelqu'un cherche vraiment à se faire une idée avant d'acheter, il devrait pouvoir lire avant des avis positifs tout autant que négatifs.

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    1. Je regrette de plus en plus que les gens prennent autant à cœur les chroniques négatives. Bien sûr, je peux le comprendre, puisque je prenais aussi ça à cœur à une époque, mais je pense que beaucoup dramatise trop. Et j'ai envie de dire : on s'en fout que ce soit argumenté ou pas en définitive, car ça reste un avis sur internet et tu n'es pas TF1. De toute façon, une chronique positive ou négative reste un avis subjectif. Même les critiques pro sont subjectifs. On ne peut pas faire en ignorant ses propres goûts ou alors faut être un sacré robot. Enfin bon, j'ai eu un échange un peu houleux avec une auteur récemment même si, dans le cas présent, j'ai reconnu mes torts. Par contre, dans d'autres cas, auteurs, voire fans, voire complets étrangers, réagissent excessivement. C'est assez dingue. Et, parfois, il n'y a vraiment rien de cruel dans les critiques en question. Alors que la mienne était salée. Pour ma part, je préfère un avis franc à un avis où on sent que la personne se contente de rester politiquement correcte pour continuer d'avoir des SP ou, tout simplement, pour ne pas blesser l'auteur ou l'éditeur. Une mauvaise critique fait toujours mal car on aimerait que son livre ou son projet éditorial soit aimé de tous mais on ne progresse pas si personne n'ose nous dire nos erreurs et il faut aussi accepter que tous les goûts sont dans la nature :) Et, quand je sais que des personnes se plaignent de choses en privé mais, qu'au final, je ne vois quasiment aucune chronique qui ose mettre le sujet en question sur la table, ça me laisse perplexe, et je deviens méfiante : comme ils passent l'aspect dérangeant sous silence, qu'est-ce qui me prouve que la critique positive n'est pas complaisante ?! Ce dernier point me dérange vraiment de plus en plus. Bien plus que les mauvaises critiques.

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  7. Oh, évidemment les blogs de lecture n'ont pas vocation d'écrire des critiques de pro, mais je crois qu'argumenter un minimum, dire ce qui nous a dérangé et pourquoi, est le moindre des respects qu'on doit à nos lecteurs, mais aussi à l'auteur, qu'il le prenne bien ou pas au final. Parce que dire arbitrairement d'un livre que c'est de la merde sans prendre la peine de s'expliquer ne me paraîtrait pas très correct. Tout avis est évidemment subjectif et du reste c'est parfois aussi pour ça qu'on suit certains certains blogs, parce qu'on a pu se rendre compte qu'on a des affinités avec le blogueur et qu'on sait qu'on appréciera sûrement ses coups de cœur, entre autres conseils de lecture. Pour le reste, je suis assez d'accord avec toi, il n'y a pas non plus de quoi faire un drame à la moindre chronique un peu acérée... Je peux aussi comprendre qu'on s'énerve quand on lit certaines choses sur un travail qui nous a tenu à cœur, c'est toujours difficile de voir critiquer les efforts qu'on a fait. Mais c'est aussi ce qui aide à progresser. Enfin, si on se donne la peine de se remettre en question... Je n'ai pas la prétention de vouloir apprendre à écrire à qui que ce soit, mais personnellement je suis reconnaissante envers ceux de mes professeurs qui, par le passé, on été les plus critiques envers mes travaux, sans eux je me serais vraiment contentée de peu et je n'aurais pas appris grand-chose... Mais bon, ça c'est une autre histoire.

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  8. Critique négative ou positive, si on a lu le livre, il faut argumenter un minimum. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, nous sommes d'accord, mais dire: "il est génial allez le lire!" ou "il est nul! ne lisez pas", c'est simplet et ça ne mène nul part. Maintenant il est certain qu'à leur où les chroniqueurs veulent absolument se faire un nom en obtenant des SP, ils ne veulent pas non plus les perdre en donnant un avis trop négatif donc ils restent en surface ou ils disent le contraire de ce qu'ils pensent. Etant moi-même écrivain à mes heures perdues, rien ne m'énerve plus qu'un " c'est génial, continu!" ou "ce n'est vraiment ce à quoi je m'attendais".. Mais encore? Certains sont venus me trouver en me disant que je ne respectais pas le temps de travail de l'auteur, la sueur de son front. Je rétorque que si vous faites construire une maison et que les ouvriers vous ont fait une porte d'entrée pour laisser passer une famille souris, vous allez leur sourire en disant: "vous avez bien travaillé. On va se débrouiller" et laisser de côté la maison? C'est le même principe, selon moi, pour les lectures. Si je ne peux pas entrer dans le bouquin, ou que j'y entre mais que l'intérieur me donne le tournis, je me dois de le dire pour que l'ouvrir reprenne son travail en main et s'améliore. Ce n'est pas la prétention de vouloir apprendre son métier à quelqu'un. C'est de pousser le travailler à se demander "pourquoi cette personne n'aime-t-elle pas mon travail?" Avec une chronique argumentée, il saura les raisons et pourra y travailler s'il est intelligent dans le sens de se remettre en question. Pour en revenir à Maeve Regan, je serai à la place de l'auteur, je me demanderai pourquoi les critiques négatives sont plus étoffées et plus poussées que les positives qui se contentent de donner les caractéristiques de la bit-lit selon Milady. Mais tout cela n'engage que moi! Of course! ^^

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  9. SP ou non, on se doit d'être honnête, ne serait-ce que pour soi-même et je crois que les éditeurs sont assez intelligents pour comprendre qu'on ne peut pas aimer tout ce qu'ils proposent. Et si au final ils finissent par bouder certains blogueurs, quelle grande perte que de n'avoir plus à chroniquer des ouvrages qu'on n'aime pas...

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    1. Je suis entièrement d'accord avec toi Strega mais malheureusement, je vois ce genre de comportements assez régulièrement: un chroniqueur qui fait une bonne chronique pour rester dans les petits papiers de l'éditeur. Et même des éditeurs ne plus envoyer de SP à un chroniqueur parce qu'il est trop "clash". Ne parlons même pas des auteurs dont les critiques négatives ont un effet assez alarmant sur eux. ce que je ne comprends pas autant en tant que chroniqueuse qu'en tant qu'auteur. Si quelqu'un publiait une chronique négative sur mon tome 1 mais que tous les points sont étayés, ça ne me ferait certes pas plaisir, mais pas au point d'envoyer ma brigade insulter le chroniqueur. Mdr!

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  10. C'est plutôt immature effectivement, mais c'est plus facile de penser et de dire (pas forcément directement d'ailleurs, ce qui est pire) des saloperies sur la personne qui a écrit une critique acerbe que d'admettre qu'on n'est pas parfait. Que l'auteur se torche avec mon point de vue sur son ouvrage ne me pose pas le moindre problème, par contre qu'il ou elle crie sur tous les toits que je m'en prends gratuitement à sa personne et à son bouquin, en me traitant au passage de tous les noms ne fait que me prouver davantage que j'avais raison.

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