Un témoignage en BD de Patrick Cohen, aux éditions Tartamudo.
Présentation de l'éditeur :
1974, naissance des studios Idéfix créés à Paris par René Goscinny, son complice Albert Uderzo et leur éditeur Georges Dargaud. Les studios réaliseront notamment « Les 12 travaux d'Astérix » et « La ballade des Daltons » devenus des classiques de l'animation française. Les studios Idefix fermeront définitivement leurs portes en 1978 à la mort prématurée de Goscinny survenue le 5 novembre 1977. Ils n'auront vécu que quatre années, mais des années qui auront révolutionné le monde de l'animation française qui « ronronnait sur ses lauriers tel un gros matou au coin du feu », le dessin animé français... et la vie de Patrick Cohen. Patrick Cohen intégrera Idefix dès la création, un premier avril 1974, ça ne s'invente pas !
Qui n’a pas vu — et adoré — Les douze travaux d’Astérix ? Ce chef-d’œuvre de l’animation française a été produit par Les Studios Idéfix dont la très brève existence a néanmoins été bien remplie. Dans cette BD, Patrick Cohen nous raconte leur histoire et la sienne, inextricablement mêlées, ainsi que le fabuleux essor de l’animation française.
Passionné par les dessins animés de Walt Disney depuis son enfance, c’est en imitant ses personnages qu’il a développé son art en rêvant de devenir animateur à son tour. Quand le jeune Patrick est renvoyé de son lycée à seize ans, il n’imagine pas que cela va le rapprocher de son rêve. Son histoire professionnelle semble tissée d’heureux hasards et de bonnes rencontres, comme si quelque chose l’avait toujours poussé vers sa vocation. C’est ainsi qu’il débarque un jour aux Studios Idéfix, pépinière de talents fondée par René Goscinny et Albert Uderzo, ce qui sera le cœur de son récit.
L’ouvrage se découpe en deux parties. La première est sous forme de planches en noir et blanc. Elle raconte l’histoire de Patrick Cohen, puis les Studios, avec force détails et humour. Les anecdotes sont tant personnelles qu’historiques et j’ai appris pas mal de choses sur l’animation, son développement, son évolution et ses acteurs en France. C’était très intéressant.
Cela nous ramène à une époque pas si lointaine où le talent et l’opiniâtreté valaient autant que les diplômes (même si je ne dis pas que c’était plus facile). Le champ des possibilités semblait plus grand. Dans les années 70, l’animation était encore artisanale, avant l’avènement du numérique. En être témoin par le regard d’un de ses acteurs est fascinant.
On ressent l’amour de Patrick Cohen pour son métier, ce qui est fort plaisant. Il mêle à ses planches des dessins d’archives, comme les caricatures que ses collègues et lui s’amusaient à faire. Il brosse leur portrait au passage, pas toujours flatteur, mais cela lui permet aussi de décrire leurs métiers respectifs et, pour certains, leur carrière à venir. Et il nous parle de Goscinny, pour qui j’éprouve, moi aussi, une grande admiration.
La deuxième partie de l’ouvrage, plus courte, est composée de textes et de photos. On y retrouve sensiblement les mêmes informations que dans les planches, avec quelques détails en plus ainsi qu’un glossaire, des portraits et le parcours professionnel de l’auteur.
Cet ouvrage a été une excellente surprise. Il est très agréable à lire et à feuilleter. J’ai apprécié de vivre par ce témoignage l’histoire des Studios Idéfix : quatre ans, deux longs métrages, des publicités, une école fondée en parallèle… Un rêve qui a pris fin brutalement avec la mort de Goscinny.
Avec tout ça, j’ai très envie de revoir Les douze travaux d’Astérix.
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