Un roman d'Ophélie Bruneau publié aux éditions du Chat Noir.
Présentation de l'éditeur :
Accepter de travailler pour des vampires, c'est fait. Me fâcher avec Jayesh juste avant de traverser la Manche, c'est fait. Sentir le contrat foireux à plein nez, ça commence. Plus la lumière est vive, plus profondes sont les ombres. C'est dire la noirceur des ténèbres de Paris, quand rien ne va comme prévu et qu'il me faut ramper sous terre à la recherche d'un miracle. Mais le piège ne s'est pas refermé sur n'importe qui. Je suis Ana, née avec une étoile dans la peau, et j'en ai plus qu'assez d'avoir peur. Il est temps d'en finir.
Cette chronique ne contient pas de spoilers, ni sur ce tome ni sur les précédents.
Comme ses prédécesseurs, ce roman est court et plein d’énergie. Ophélie Bruneau nous offre une fantasy urbaine contemporaine dans laquelle il est facile de s’immerger. Les aventures d’Ana sont toujours très visuelles. On pourrait aisément en faire des films ou une série télévisée. Ce tome ne déroge pas à la règle, entre courses poursuites et lutte acharnée pour survivre. Ana ne sait plus où donner de la tête ni qui est son véritable ennemi (ou en tout cas le plus dangereux).
J’aime toujours autant les changements de décor dont nous gratifie l’autrice. Cela change de ce qui se fait d’habitude dans la fantasy urbaine. Un petit tour d’Europe ne fait pas de mal et cette escale parisienne nous fait faire un petit détour par les catacombes que j’ai apprécié.
Ophélie Bruneau a beaucoup travaillé son personnage. Il est plaisant de constater que l’expérience acquise par Ana dans ses aventures antérieures n’est pas perdue et qu’il y a une réelle continuité dans les événements. La tête brûlée qu’était Ana dans le premier tome a beaucoup mûri, cependant, elle reste encore assez naïve parfois. Sans doute perturbée par ses problèmes personnels, elle ne voit pas toujours les signes qui clignotent autour d’elle ou peine à les interpréter. C’est un peu agaçant, mais on la connaît si bien depuis le temps qu’on le lui pardonne vite. Comment ne pas s’impliquer dans ses péripéties quand on a parcouru tant de chemin, et qu’on en a vu des vertes et des pas mûres au passage, en compagnie de ce personnage si attachant ? Malgré les épreuves, elle reste fidèle à elle-même et c’est aussi pour cela qu’on l’aime.
Je vous le dis à chaque fois que je parle de cette série : j’ai une grande affection pour ce personnage. Toute sorcière qu’elle est, on peut s’identifier à elle. Ses préoccupations sont celles de toutes les jeunes femmes, avec des fantômes en bonus. Elle est une figure atypique dans le genre. Son job n’est pas de sauver le monde, mais d’aider les âmes des défunts qui s’accrochent et peuvent devenir dangereuses à trouver le repos. Elle ne court pas après le danger, cependant elle ne fuit pas non plus en ne pensant qu’à elle s’il se présente. Elle n’est ni une potiche ni une damoiselle en détresse qui attend qu’on vienne la sauver. Malgré ses pouvoirs elle reste humaine, faillible, mesurée. Elle fait de son mieux et ne résout pas les problèmes en claquant des doigts. Loin d’être parfaite, elle n’en est qu’un modèle plus positif. Pour tout cela, elle est devenue une de mes sorcières littéraires préférées.
La représentation de la femme dans la fantasy a beaucoup progressé ces dernières années et Ana en est un bon exemple. Elle apporte vraiment quelque chose de singulier au paysage de la SFFF et aux romans de sorcières.
Je suis certaine que si j’ai tant tardé à lire ce roman, que j’avais pourtant précommandé pour l’avoir dès sa sortie, c’est que je n’avais pas envie que ce soit le dernier. J’aime cette série et je voudrais plus de sorcières comme Ana. Des sorcières modernes, dont la vie oscille entre normalité et bizarreries inhérentes à leurs dons.
J’ai quitté Ana à regret et ce n’est pas une mauvaise chose. J’apprécie en général que les séries aient un début et une fin sans que l’auteur nous emmène jusqu’à l’écœurement. Pourtant je crois qu’il y aurait eu encore bien des choses à raconter dans celle-ci. Avec toutes ces questions en suspens, le personnage continuera à vivre dans mon imagination.
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