jeudi 3 mai 2012

Quadruple assassinat dans la rue de la morgue

Les Nécrophiles Anonymes T1.
De Cécile Duquenne.
Chez Voy'[el].

A noter que les éditions Voy'[el] nous proposent ce roman grand format d'environ 180 pages au prix plus que raisonnable de 10€.

Quatrième de couverture :
Népomucène, préposé à la Morgue, mène une vie tranquille et nocturne en compagnie de Bob, vampire d'environ 150 ans d'âge. Lorsqu’il manque devenir la cinquième victime d’un mystérieux assassin, son ami de longue date mène l’enquête. L’immortel est certain qu’une autre créature surnaturelle a commis le massacre.
Ainsi commencent les aventures des Nécrophiles anonymes.


J'avais beaucoup apprécié la nouvelle de Cécile Duquenne dans l'anthologie Or et Sang publiée chez les éditions du Petit Caveau, j'attendais donc beaucoup de ce roman qui, me laissait penser le résumé de quatrième de couverture, serait assez déjanté pour me plaire...

Népomucène, homme placide, un rien timide et des plus ordinaires, ne se doutait sûrement pas qu’en travaillant de nuit à la morgue, il allait pénétrer dans un univers étrange et surnaturel en faisant la connaissance de Bob le vampire.
Il y a de quoi nous mettre dans le bain ne serait-ce qu'avec ce postulat de base et les noms de nos deux personnages principaux : bizarrerie et ironie sous-jacente font le sel de ce roman.
Tirés de leur petit train-train ordinaire, qui consiste en général à siffler des bières et à faire quelques expériences douteuses sur des cadavres (d'animaux, voyons, qu'allez-vous chercher...), nos deux compères vont devoir enquêter sur de sordides assassinats.
Ce qui fait en grande partie le charme de ce trop court roman est l’incongruité tranquille des situations mises en scène. Le fait, également, que les personnages soient si hauts-en-couleurs, mal assortis et trouvant pourtant matière à s’accorder, est aussi fort agréable et rend le tout très vivant. C’est original et sympathique, le récit est prenant et plein d’humour. Même si j’ai trouvé l’enquête sans grande surprise (j'ai bien trop vite deviné l'identité de l'assassin), le final n’est pas bâclé, ce qui est appréciable.
Népomucène est un narrateur rafraichissant de par sa normalité et, s’il est un rien pleurnichard, il n’en est pas moins attachant. Ses comparses apportent, quant à eux, un peu plus d’originalité, voire de loufoquerie, au roman et l’équilibre se fait ainsi dans une atmosphère délicieusement contrastée.
Qui plus est, ce roman est bourré de références en tous genres qu'il est amusant de découvrir au fur et à mesure. Outre la célèbre nouvelle d’Edgar Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, et son auteur, référence majeure, avec notamment le pastiche d’une scène culte, nous avons droit à de nombreux clins d’œil à des textes classiques, tout autant qu’à de récentes séries de fantasy urbaine, ainsi que des séries télévisées. Tout ceci participe à créer une ambiance bien particulière que j'ai vraiment beaucoup aimée.
Il y a bien quelques longueurs, un peu gênantes pour un texte si court, ainsi que des cafouillages (chronologiques et orthographiques), mais ce ne sont que de petits accrocs. Je ne vais donc pas trop chipoter, car la lecture fut agréable et j'attends la suite des aventures de Népo, Bob et leurs potes avec une certaine impatience.

2 commentaires:

  1. je ne sais pas si je le lirais, mais j'adore la couv !

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  2. Pourquoi est-ce que cela ne m'étonne pas ? ;)

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