Une novella de Maëlig Duval, publiée chez Griffe d'Encre.
*
Albert Vaclau est fonctionnaire au bureau de la Reconstruction.
Il évalue de 1 à 5 les dégâts de la guerre civile dans les villages à reconstruire.
Il classe les organisations non gouvernementales de 1 à 9, selon leur niveau de sédition.
Mais quand il rencontre Eva et son fils, il doit se rendre à l’évidence : aucune échelle de valeurs ne peut s’appliquer à eux.
L’après-dieux, ou comment apprendre à vivre sans espoir alors que l’on frôlait du doigt la divinité.
Dans un monde post-apocalyptique qui tente de se reconstruire péniblement, un monde qui a perdu son humanité, son espoir, son avenir, vont se croiser des gens qui, peut-être, auront le pouvoir de réchauffer leurs âmes et de ranimer l’espérance en veillant les uns sur les autres.
Cette novella est un texte étrange, magnifique, bouleversant et pour le moins inclassable. Elle n’est pas facile d’accès, mais il faut se donner la peine de faire un effort pour y entrer car celui-ci sera largement récompensé et une fois les difficultés domptées, vous ne pourrez plus lâcher ce livre.
C’est une histoire, au sens qu’on donne à ce mot en étant enfant, un récit qui fait se blottir contre la personne qui nous le raconte et rêver au-delà des mots. J’ai eu l’impression, grâce à ses accents mythiques qui se développent au fur et à mesure, qu’il appartenait à ces légendes qu’Eva racontait à son fils. C’est quelque chose qui va bien au-delà des mots pour parler aux sens et à l’âme du lecteur. Mais cette novella est aussi une sorte de conte philosophique, voire mystique, ainsi qu’une assez effrayante dystopie. Chacun choisira à sa guise quel aspect lui parle le plus.
Ce récit est prenant, extrêmement poétique et touchant. C’est beau et triste, duveteux comme une plume, aussi léger parfois, si peu de fois en fait que celles-ci sont très précieuses dans cette atmosphère accablante, mais surtout fragile, c’est plein d’espoir et c’en est aussi dénué. En ce paradoxe résident toute la magie et la force de cette histoire.
Nous nous retrouvons face à des êtres fragiles ou amers, parfois brisés, qui cherchent leur humanité perdue ou tentent de la détruire à jamais dans un esprit revanchard.
D’abord il y a Albert, fonctionnaire qui s’accroche aux règlements pour mieux supporter la vacuité de son existence. Puis Irène, qui a tant à offrir et se retrouve à ne pas savoir quoi faire de tout cela car il n’y a plus personne pour recevoir. Irène qui a peur et s’en veut de sa lâcheté autant que de ne pouvoir rien faire pour ceux qu’elle aime. Et il y a également Paul qui s’abîme dans l’alcool pour oublier qu’il n’y a plus d’espoir et qu’il a bradé ses idéaux. Enfin il y a Eva et George, la mère et le fils, qui vivent à l’écart du monde en ignorant, ou en tentant d’ignorer, le mal qui ronge leurs semblables. Eva et George qui essaient de maintenir l’espoir dans leur vie, sans même s’en rendre compte, et qui, peut-être, peuvent le rendre aux autres.
L’Apocalypse, dans cet ouvrage, a été mystique avant tout, laissant les hommes complètement perdus et démunis, amputés de leur part divine. Elle a donc engendré une guerre civile brutale qui semble avoir été particulièrement sale, puis, par la suite, un gouvernement totalitaire.
Il y avait auparavant une communion entre les hommes et les dieux et elle s’est perdue, fondue dans le néant, laissant des hommes orphelins et incapables de gérer leur soudaine mortalité, leurs peurs et leur souffrance. Abandonnés des dieux, ils n’ont plus d’avenir, ne peuvent plus enfanter, ne savent même plus qui ils sont et surtout se trouvent isolés, même de leurs semblables.
Autrefois leur existence était rythmée par les dieux. Ils se rendaient au temple pour leur parler, voyaient leur vie jalonnée de rituels symboliques. A chaque étape importante, ils avaient une marche à gravir sur les cinq qui devaient les rapprocher du divin, avant de s’envoler à leur mort, âme devenue plume, vers le plumage d’un dieu censé les accueillir. Mais sans les dieux, les plumes retombent dans la poussière avant de se désagréger en vain.
Peut-être pensez-vous que je vous ai raconté une bonne partie de l’histoire, mais rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Il y a tant à découvrir dans ce merveilleux texte, que vous choisissiez d’y lire une quête de soi, une réflexion sur la foi, une légende ou que sais-je encore ? On pourrait le relire des dizaines de fois en y trouvant toujours quelque chose de nouveau.
Je m’émerveille toujours de la capacité de certains auteurs à créer des textes si originaux. Je ne sais pas comment cette histoire est apparue à Maëlig Duval, mais elle est fabuleuse, riche de symbolisme et de créativité, extrêmement bien pensée, merveilleusement racontée aussi, dans tout ce qu’elle a de triste et de grandiose.
Dans un monde post-apocalyptique qui tente de se reconstruire péniblement, un monde qui a perdu son humanité, son espoir, son avenir, vont se croiser des gens qui, peut-être, auront le pouvoir de réchauffer leurs âmes et de ranimer l’espérance en veillant les uns sur les autres.
Cette novella est un texte étrange, magnifique, bouleversant et pour le moins inclassable. Elle n’est pas facile d’accès, mais il faut se donner la peine de faire un effort pour y entrer car celui-ci sera largement récompensé et une fois les difficultés domptées, vous ne pourrez plus lâcher ce livre.
C’est une histoire, au sens qu’on donne à ce mot en étant enfant, un récit qui fait se blottir contre la personne qui nous le raconte et rêver au-delà des mots. J’ai eu l’impression, grâce à ses accents mythiques qui se développent au fur et à mesure, qu’il appartenait à ces légendes qu’Eva racontait à son fils. C’est quelque chose qui va bien au-delà des mots pour parler aux sens et à l’âme du lecteur. Mais cette novella est aussi une sorte de conte philosophique, voire mystique, ainsi qu’une assez effrayante dystopie. Chacun choisira à sa guise quel aspect lui parle le plus.
Ce récit est prenant, extrêmement poétique et touchant. C’est beau et triste, duveteux comme une plume, aussi léger parfois, si peu de fois en fait que celles-ci sont très précieuses dans cette atmosphère accablante, mais surtout fragile, c’est plein d’espoir et c’en est aussi dénué. En ce paradoxe résident toute la magie et la force de cette histoire.
Nous nous retrouvons face à des êtres fragiles ou amers, parfois brisés, qui cherchent leur humanité perdue ou tentent de la détruire à jamais dans un esprit revanchard.
D’abord il y a Albert, fonctionnaire qui s’accroche aux règlements pour mieux supporter la vacuité de son existence. Puis Irène, qui a tant à offrir et se retrouve à ne pas savoir quoi faire de tout cela car il n’y a plus personne pour recevoir. Irène qui a peur et s’en veut de sa lâcheté autant que de ne pouvoir rien faire pour ceux qu’elle aime. Et il y a également Paul qui s’abîme dans l’alcool pour oublier qu’il n’y a plus d’espoir et qu’il a bradé ses idéaux. Enfin il y a Eva et George, la mère et le fils, qui vivent à l’écart du monde en ignorant, ou en tentant d’ignorer, le mal qui ronge leurs semblables. Eva et George qui essaient de maintenir l’espoir dans leur vie, sans même s’en rendre compte, et qui, peut-être, peuvent le rendre aux autres.
L’Apocalypse, dans cet ouvrage, a été mystique avant tout, laissant les hommes complètement perdus et démunis, amputés de leur part divine. Elle a donc engendré une guerre civile brutale qui semble avoir été particulièrement sale, puis, par la suite, un gouvernement totalitaire.
Il y avait auparavant une communion entre les hommes et les dieux et elle s’est perdue, fondue dans le néant, laissant des hommes orphelins et incapables de gérer leur soudaine mortalité, leurs peurs et leur souffrance. Abandonnés des dieux, ils n’ont plus d’avenir, ne peuvent plus enfanter, ne savent même plus qui ils sont et surtout se trouvent isolés, même de leurs semblables.
Autrefois leur existence était rythmée par les dieux. Ils se rendaient au temple pour leur parler, voyaient leur vie jalonnée de rituels symboliques. A chaque étape importante, ils avaient une marche à gravir sur les cinq qui devaient les rapprocher du divin, avant de s’envoler à leur mort, âme devenue plume, vers le plumage d’un dieu censé les accueillir. Mais sans les dieux, les plumes retombent dans la poussière avant de se désagréger en vain.
Peut-être pensez-vous que je vous ai raconté une bonne partie de l’histoire, mais rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Il y a tant à découvrir dans ce merveilleux texte, que vous choisissiez d’y lire une quête de soi, une réflexion sur la foi, une légende ou que sais-je encore ? On pourrait le relire des dizaines de fois en y trouvant toujours quelque chose de nouveau.
Je m’émerveille toujours de la capacité de certains auteurs à créer des textes si originaux. Je ne sais pas comment cette histoire est apparue à Maëlig Duval, mais elle est fabuleuse, riche de symbolisme et de créativité, extrêmement bien pensée, merveilleusement racontée aussi, dans tout ce qu’elle a de triste et de grandiose.
Je vous invite à aller également lire l'avis de Lune.
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