Un roman de Thomas C. Durand, publié chez ActuSF.
Présentation de l'éditeur :« Bonjour, c'est ici pour apprendre la magie ? »Anyelle a un don. Un sacré don même ! Elle peut renforcer la magie de ceux qu'elle touche. Mais pour maîtriser cette aptitude et apprendre, elle doit quitter la forêt qui l'a vue naître... La voilà en route, joyeuse, insouciante et un peu maladroite pour une école prestigieuse de magie... qui n'aime malheureusement pour elle, ni les filles ni les pauvres...Avec ce premier roman d'une série hilarante, Thomas C. Durand, cofondateur de la chaîne YouTube La Tronche en biais, nous offre un récit de fantasy humoristique de haute volée et une héroïne très attachante.
Anyelle a neuf ans. Elle vit dans une maison-arbre au cœur d’une forêt avec son père Elliort et sa belle-mère Cynora. Elle a une vie tranquille, qui ressemble toutefois à un début assez classique pour un conte de fée. On s’attend presque à ce que ses parents l’abandonnent quelque part... Mais non, ce sont de bons parents.
Elliort est un antibûcheron. Dans ce monde où les gens possèdent des dons souvent étranges et pas toujours utiles, il a celui de faire repousser les arbres et c’est pour lui une lutte sans fin contre les bûcherons du roi qui déforestent sans états d’âme ni réflexion. Et c’est ce combat acharné qui va déclencher notre histoire.
La petite Anyelle possède elle aussi un don qui en s’éveillant va causer de nombreux problème. Son père n’a pas le choix, il doit la conduire à l’École des Magies Utiles et Laborieuses pour qu’elle apprenne à maîtriser son pouvoir. Problème : Anyelle est une fille. Et on ne lui avait jamais dit que cela pouvait être un problème, alors pensez bien qu’elle n’entend pas laisser de vieux mages décider de ce qu’elle a, ou n’a pas, le droit de faire.
En lisant Premier Souffle, on pense bien sûr au Disque-monde de Pratchett et surtout à La Huitième Fille — excellent roman, qui parle lui aussi de sexisme et que je vous conseille si vous ne l’avez déjà lu — mais aussi à Harry Potter — tout en contrepoint — ou à l’absurdité et l’humour de Xanth. Par bien des aspects, Premier Souffle rappelle un roman initiatique de fantasy tout ce qu’il y a de plus typique. L’auteur use et abuse des clichés, mais pour mieux les tourner en dérision et brosser au passage une satire sociale des plus acerbes. En établissant des parallèles, tantôt évidents, tantôt subtils, Thomas C. Durand critique avec autant d’ironie que d’à-propos les travers de notre monde, de la lutte de classes au sexisme, en passant par la sur-exploitation des ressources, l’éthique scientifique ou les injustices en tous genres. Il fait cela avec humour, cynisme et détachement, mais c’est le genre d‘humour qu’on aime ou pas. Si j’apprécie le sarcasme et l’ironie, je goûte moins l’absurde, et il ne faut pas non plus que ça devienne trop lourd. Ce livre ne dépasse pas mes limites, néanmoins je sais qu’il ne plaira pas à tout le monde.
En outre, j’ai trouvé le récit un peu mou. L’auteur a beaucoup plus travaillé son monde que son intrigue. Il a créé d’intéressantes analogies, écrit de superbes descriptions qui permettent au lecteur d’admirer ses paysages comme s’il se trouvait devant eux, mais la scolarité d’Anyelle et son apprentissage, qui sont censés être au centre du récit, apparaissent sans relief et répétitifs. C’est une spirale sans fin dans laquelle l’enfant rechigne, puis finit par se décider, et se voit toujours opposé le même argument. Je sais bien que c’est logique, mais cela n’en devient pas moins lassant à force. Anyelle est un personnage sympathique, toutefois on ne peut pas vraiment dire qu’elle est attachante. Elle peut devenir exaspérante quand elle joue les idiotes et cela n’aide pas. J’ai donc oscillé entre les passages qui éveillaient mon intérêt et ceux qui l’émoussaient. Cependant, ce roman reste une très bonne distraction et je lirai sans doute la suite car il pose des questions dont j’ai envie de connaître la réponse.
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