dimanche 11 octobre 2015

Le Marchand de Venise

Non, non, je n’ai pas oublié. Cet été j’ai relu la pièce que j’avais choisie, mais la chronique a tardé à venir pour diverses raisons. Il est assez difficile de parler de cette pièce douce-amère et de ce qu’elle représente pour moi.
Dans Le Marchand de Venise s’entrelacent deux intrigues principales. Bassanio veut obtenir la main de la belle Portia que son père, maintenant décédé, a décidé d’offrir à l’homme qui choisirait le bon coffret. Pour tenter sa chance, il a néanmoins besoin de redorer son blason et compte le faire avec la fortune de son bon ami Antonio le marchand, dont la prodigalité est bien connue à Venise. Cependant, les fonds du marchand ont été placés dans les expéditions de ses navires et il est donc contraint d’emprunter à Shylock le juif, usurier local et de loin son pire ennemi. Telle est la seconde intrigue car Shylock a bien des griefs contre Antonio et les amis de celui-ci.
C’est une pièce que de nos jours on considère comme subversive. À l’époque de Shakespeare, l’antisémitisme était malheureusement la norme. Le juif est donc avare, méchant et ridicule. Pourtant, se cache entre les pages la complainte de Shylock, comme si Shakespeare exhortait l’assistance à plus de compassion et à voir au-delà des clichés. Le monologue de Shylock est très connu et je l’aime beaucoup, je le trouve particulièrement poignant. Malgré tout, le cliché doit reprendre bien vite sa place dans la pièce car il n’est pas de bon ton pour l’époque qu’il en soit autrement. Cependant, le message est passé.
L’intérêt de l’autre intrigue se porte essentiellement sur les coffrets et la métaphore qu’ils constituent. J’ai un faible pour leur symbolisme. Mais les amours sont ce qu’elles sont et l’on se rend bien vite compte que, comme le dit l’un des personnages, l’on est plus ardent à la conquête qu’au profit de ses fruits. Les promesses ne valent pas grand-chose et si peu les victoires, même si les apparences sont sauves.
Le Marchand de Venise demeure l’une de mes pièces préférées et je serais curieuse de connaître votre avis sur les sujets qu’elle traite.


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Ophélie - Ernest Hebert

3 commentaires:

  1. Oh punaise, la buse, j'ai complètement oublié Shakespeare cet été !

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    1. C'est pas la fille qui laisse traîner sa chronique depuis plus d'un mois qui va te jeter la pierre...

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  2. […] années précédentes j’ai lu : – La Nuit des rois – Le Marchand de Venise – […]

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