mercredi 10 août 2011

Top Ten Tuesday (7)

Oui, j'ai bien conscience qu'on est mercredi (ce qui est déjà en soi un miracle parce qu'en ce moment la notion du temps et moi-même sommes encore moins copines que d'ordinaire...)
Et c'est vrai aussi que je me la joue flemmarde et que je délaisse ce blog... Il y a eu des thèmes très intéressants dans les derniers top ten, mais je n'ai jamais eu le temps où l'envie de m'y intéresser de plus près. Quant à mes dernières lectures... Bof, pas grand-chose d'intéressant à partager.
Mais je vais me reprendre, c'est décidé ! (Pour au moins cinq minutes...)


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire organisé par The Broke and the Bookish. Je vous invite à cliquer sur l'image pour voir le billet de la semaine et les liens de tous les blogs qui y participent.

Le top ten de cette semaine porte sur les livres sous-estimés, tous ces ouvrages qui sont si chers à nos cœurs qu’on ne comprend pas pourquoi ils n’ont pas plus de succès.
Je crains d’insister encore et toujours avec les mêmes, mais d’un autre côté ma constance devrait vous prouver à quel point ces livres et auteurs méritent votre intérêt.
Je ne puis ceci dit affirmer avec certitude que les ouvrages en question sont sous-estimés ou n’ont pas trouvé leur public, après tout je n’ai pas de chiffres, je me base juste sur des impressions sans doute largement sujettes à caution et peut-être que j’aimerais simplement qu’ils aient plus de succès qu’ils n’en ont déjà.

1. Je commence avec Peter S. Beagle.
Il ne manque pas de lecteurs dans le monde anglophone, c’est certain, mais il fait figure de fantôme chez nous… Pas assez connu à mon goût (ou seulement de nom évidemment), ni suffisamment traduit en français, on ne peut trouver que quelques nouvelles par-ci par-là, son plus célèbre roman : La Dernière Licorne, ainsi que le recueil Le rhinocéros qui citait Nietzsche (qui n’est même pas complet par rapport à la version originale, mais qui contient néanmoins une nouvelle qui ne se trouve pas dans cette dernière, l’excellente : Une danse pour Emilia). Deux autres textes ont été publiés par les éditions Denoël, mais sont épuisés depuis longtemps maintenant…
Pour finir de vous convaincre, voici ce qu'en dit Neil Gaiman qui en parle bien mieux que je ne le ferai jamais : « For over forty years, Peter S. Beagle has been the gold standard of fantasy, one of the most elegant and genuine writers of fantastic fiction out there. His short stories are jewels. In Japan they declare their finest, most irreplaceable artists national treasures, and if there was any justice in the world Peter S. Beagle would be declared a treasure and be left alone to get on with making magic. »

2. Masques de femmes, recueil de nouvelles d’Elie Darco et Cyril Carau.
Eh oui, encore, faut croire que je ne lâche pas l’affaire avec celui-ci…
Je vous renvoie à mon précédent billet qui exprime bien mieux ce que je pense de cet ouvrage que je ne saurais le faire ici en quelques mots.

3. Au château d’Argol de Julien Gracq.
En général, si on ne lit qu’un livre de cet auteur, c’est Le Rivage des Syrtes. J’ai toujours eu l’impression qu’Au château d’Argol passait beaucoup plus inaperçu, bien que Gracq n’ait certainement pas manqué de lecteurs, pour ce roman ou pour d'autres. Mais j'ai une affection particulière pour celui-ci.
Alors bien sûr il faut aimer les huis-clos, l’action lente et mesurée, le vocabulaire recherché et les histoires pleines de symboles à décrypter.
Je garde un excellent et très vivace souvenir de cette lecture et de l’ambiance dans laquelle elle m’a plongée. J’ai néanmoins conscience qu’elle peut ne pas plaire à tout le monde.

4. L’importance de ton regard, un recueil de nouvelles de Lionel Davoust.
J’ai mis longtemps à digérer cette lecture et à vraiment l’apprécier, peut-être parce qu’elle est pesante par instant, dans sa noirceur, peut-être parce que j’ai eu plus de mal à entrer dans certaines nouvelles que dans d’autres. Cependant, avec du recul, je me suis rendue compte de tout ce que cette lecture m’avait apporté.
Ce n’est pas un ouvrage facile d’accès, bien que le style soit magnifique et prenant. Je l’ai lu sans l’entrecouper d’autres lectures, ce qui avait peut-être été une erreur à l’époque.

5. Contes corses, recueillis par Geneviève Massignon.
C’est un ouvrage très connu de qui s’intéresse aux contes corses, mais il est malheureusement devenu très difficile à trouver, il mériterait d’être réédité, tout comme ceux consacrés à d’autres régions.
Je crois qu'il est dommage de perdre de vue tous ces contes au profit d'une poignée seulement d'histoires plus connues.

6. Beaucoup d’ouvrages de fantastique, classiques ou un peu moins, mériteraient d’avoir plus de succès au-delà de la sphère très réduite d’amateurs du genre et surtout mériteraient pour certains d’être réédités. Ce n’est pas qu’ils ne sont pas connus, vous en avez forcément entendu parler, sans doute en avez-vous lus certains même si vous n’êtes pas portés sur le fantastique, mais ils semblent de nos jours un peu désuets pour beaucoup de gens, ce qui n’est pas mérité.
Tout le monde connait Carmilla de Le Fanu, par exemple, mais bien peu de ces autres nouvelles. Il y a aussi Gautier, Villiers de l’Isle-Adam (et ses contes cruels notamment), Gogol, Shirley Jackson ou encore Lisa Tuttle (dont Mélanie Fazi vient de traduire un recueil de nouvelles, Ainsi naissent les fantômes, que je vous invite à lire) et tant d’autres encore à redécouvrir.

7. Simon R. Green.
Qui lui aussi ne manque pas de lecteurs anglophones, mais ne semble pas trouver son public en France…
Certes ce n’est pas comparable avec Beagle et ce n’est pas non plus de la très grande littérature, mais les écrits de Green gagnent vraiment à être connus et pour ma part j’adore son humour. Je ne peux que regretter l’arrêt de publication en français de certaines de ses séries.

8. L, une anthologie publiée par CDS éditions.
Outre le fait non négligeable que les droits d’auteurs soient reversés à une association caritative, cette anthologie vaut vraiment le détour. Je ne dirais pas que j’ai aimé tous les textes, mais ils m’ont indiscutablement marquée.

9. Les dossiers Dresden.
Vous me direz, comme pour Green, que ce n’est pas non plus de la grande littérature. Et vous aurez certainement raison, mais je ne comprends pas et ne comprendrai sans doute jamais comment certaines séries d’urban fantasy à peine potables peuvent avoir un succès fou alors même que les gens qui les lisent admettent qu’elles sont bourrées de défauts, alors que celle-ci, qui est quand même bien meilleure, ne trouve pas son public.

10. Contes de villes et de fusées, anthologie dirigée par Lucie Chenu.
A dire vrai je ne sais pas du tout si elle se vend bien ou non et j’admets que certains textes m’ont laissée de glace. Mais il y en a d'autres... Je sais que ces récits vont m'accompagner longtemps et rien que pour ceux-là elle vaut vraiment le détour.
Il est de toute façon rare d'apprécier tous les textes d'une anthologie.

J’ajoute en dernier, hors compétition dirons-nous, les deux volumes des Contes Myalgiques de Nathalie Dau qui ont certes du succès dans le cercle plus ou moins réduit qui s’intéresse assidument aux parutions des micro-éditeurs de l'imaginaire, mais qui mériteraient d’être connus bien au-delà.
Parce que Les contes myalgiques c'est à la fois beau et cruel, poétique et sensitif.
Vous pouvez aller lire mon billet sur le second volume ici-même.

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