vendredi 24 janvier 2020

Chat, c’est Paris


Chat, c’est Paris est un dessin animé sorti en 1962. Le scénario a été écrit par Chuck Jones et Dorothy Webster (qui sur la page Wikipédia du long métrage est juste présentée comme « la femme de Chuck Jones ». Ce n’est pas comme si elle avait besoin d’être nommée…)
J’ai vu ce dessin animé quand j’étais toute petite. Dans mon souvenir les chansons étaient en français, mais est-il fiable ? Apparemment pas puisque la première version diffusée en France, alors que je n’étais pas encore née, était en version originale sous-titrée et que la seconde, diffusée dans les années 80, était certes en version française mais, si l’on en croit internet, les chansons sont restées en V.O. Ce qui au final est assez logique, puisque le film s’appuie largement sur le fait que Judy Garland prête sa voix à Mewsette.
Malgré ce grand nom — Judy Garland était très populaire à l’époque — le dessin animé n’a pas eu grand succès. C’est plutôt dommage car il avait tout pour devenir un classique. Et je le trouve assez ambitieux dans certains choix graphiques.
C’est l’histoire d’une chatte blanche, Mewsette, qui vit en Provence, mais s’y ennuie. Elle est très jolie et aspire à une vie de luxe. Ses camarades lui semblent trop frustes. Alors quand la sœur de sa maîtresse vient en visite et commence à vanter les avantages de la grande ville, Mewsette est séduite et décide de la suivre pour Paris. Bien entendu, il va lui arriver de nombreuses mésaventures, dont une très mauvaise rencontre. Mais son amoureux, Jaune Tom, compte bien la retrouver.
L’histoire est classique, assez typique de son époque, mais sympathique. Elle ne se prend pas au sérieux et Mewsette, toute naïve et coquette qu’elle soit, finit quand même par montrer qu’elle a de la ressource. Bon, il faut quand même un mâle pour la sauver, n’en demandons pas trop… Et puis Jaune Tom a le mérite de ne pas être parfait.
C’est typiquement le genre de film qui tentait de concurrencer Disney, d‘où les chansons. Pour autant, elles ne sont pas aussi envahissantes que chez Disney, mais peut-être n’est-ce que mon impression. En outre, c’est un genre d’animation très différent des Disney de l’époque. Les décors sont très picturaux. Cela peut paraître enfantin, mais c’est au contraire mûrement réfléchi et travaillé, l’on y trouve de nombreuses références à la peinture. C’est parfois évident, d’autres moins. Certaines scènes sont aussi résolument psychédéliques, d’autres cartoonesques. Cela donne un ensemble très coloré qui me plaît beaucoup.
Les personnages secondaires apportent du sel à une histoire qui serait un peu fade sans eux. J’aime beaucoup le chaton Robespierre qui, bien que bagarreur, reste un chaton enthousiaste. Et puis il y a les chats noirs, sous-fifres du méchant Meowrice, dont j’adore le design.
Chuck Jones, longtemps employé par la Warner, a participé activement à la création des Looney Tunes et on voit d’ailleurs dans ce dessin animé de nombreuses références aux cartoons, notamment quand Jaune Tom chasse les souris ou dans la grande scène de bagarre. Cela apporte une diversité de styles bienvenue à l’ensemble.
Évidemment on trouvera sans doute que ce dessin animé a vieilli, mais de mon point de vue il dégage un charme indéniable et il gagnerait à être plus connu. En tout cas, j’ai été ravie de pouvoir le revoir.


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