mercredi 23 septembre 2020

La femme au manteau violet

 Un roman de Clarisse Sabard, en papier et numérique chez Charleston, en audio chez Audible.

Présentation de l'éditeur :

2018. La vie de Jo vole en éclats suite à ce qui ne semblait être qu'un banal accident sans gravité ; pourtant, un scanner révèle qu'un anévrisme risque de se rompre à tout moment. Le neurologue lui laisse le choix : elle peut être opérée, mais les risques sont importants. Persuadée qu'elle va mourir, Jo se réfugie chez Victor, son grand-père.

Ce dernier va lui montrer un pendentif qu'il a reçu d'Angleterre quelques années plus tôt, avec pour seule explication ce mot griffonné sur une feuille : "De la part de Charlotte, qui n'a jamais oublié Gabriel. Ce souvenir vous revient de droit".

Victor lui révèle que Gabriel était son frère aîné, décédé lorsqu'il était enfant. Jo décide de se rendre à Ilfracombe, dans le Devonshire, afin d'aider son grand-père à résoudre ce mystère, et surtout, de réfléchir à la décision qu'elle doit prendre...

1929. Charlotte et son mari, Émile, quittent leur vignoble d'Épernay pour un voyage d'affaires à New York. Sur place, la jeune femme s'éprend de Ryan, un mystérieux homme d'affaires. Lorsqu'il se rend compte de cette trahison, Émile entre dans une rage folle, la frappe et la laisse pour morte. À son réveil, Charlotte se rend compte que son mari est parti ; pire, il lui a pris tous ses papiers. Elle est effondrée : son fils de dix-huit mois, Gabriel, est resté en France, et sans papiers, elle ne peut pas le rejoindre... 

J’écoute les livres de Clarisse Sabard quand j’ai envie qu’on me raconte une histoire sympa et positive, sans prise de tête. Cela me permet de faire d’autres choses en même temps, comme tricoter (je ne suis pas vieille !). Bref. Ses romans sont toujours basés sur une formule identique : une jeune femme un peu paumée se plonge dans le passé, qu’il s’agisse de son histoire familiale ou celle de quelqu’un d’autre, et trouve en se confrontant à ces révélations la force de reprendre sa vie en main. L’autrice alterne les chapitres à l’époque contemporaine, avec une ambiance feel good et romantique, et ceux qui en général se passent durant la première moitié du XXe siècle, avec leurs drames, coups du sort et personnages qui ne se laissent jamais abattre. Un peu cliché, je vous l’accorde, mais quand c’est bien fait, ça marche.
Sauf que là ça n’a pas marché. Pas du tout.
Entendons-nous bien, j’attendais juste quelque chose de distrayant et j’étais tout à fait prête à passer sur les bons sentiments un peu trop sucrés et les clichés à deux balles dans la mesure du raisonnable. Or, on a de loin dépassé le raisonnable avec des phrases toutes faites toutes les deux pages et des personnages insupportables. 
Ici nous avons Jo, la trentaine, qui découvre qu’elle peut mourir d’un jour à l’autre d’un anévrisme. Elle doit décider si elle veut se faire opérer ou non. Alors son grand-père ne trouve pas mieux que de l’envoyer en Angleterre déterrer un secret de famille, soit l’histoire de Charlotte, brutalement séparée de son bébé dans les années 30 par un mari violent et jaloux.
D’ordinaire, je préfère la partie contemporaine de ces romans, qui a un petit côté amusant alors que celle concernant le passé reste assez plate. Elle me fait souvent l’effet d’un compte-rendu manquant de profondeur et de sentiment. Cette fois ça a été l’inverse. J’ai apprécié Charlotte, même si au bout d’un moment tant de coups du sort tuent la vraisemblance. Enfin, allez, admettons. En revanche, pour ce qui est de Jo, de sa puérilité sans limite et de sa meilleure amie exaspérante, je crois n’avoir jamais rien lu (enfin écouté dans ce cas) d’aussi pénible. Rien dans cette histoire n’est crédible, même en faisant de très gros efforts (et c’est une personne qui a lu toute sa vie des romans dont la seule explication tient sur le « ta gueule c’est magique » bien pratique de la fantasy qui vous dit ça…)
Le récit est cousu de fil blanc et lardé de leçons de vie creuses. Cela donne des phrases comme : si cette épreuve te tombe dessus, c’est que tu as en toi la force de l’encaisser. Vous savez comment on appelle ce genre de réflexion ? Du positivisme toxique.
Ce roman m’a tapé sur les nerfs d’un bout à l’autre. S’il n’avait été en audiolivre, je n’aurais même pas pris la peine de le terminer.
La lectrice ne m’a pas aidée à apprécier davantage cette histoire. Angélique Heller a une jolie voix (selon mes critères très subjectifs), cependant son interprétation manquait de naturel et cela n’a fait que renforcer l’impression de superficialité que m’ont donné les personnages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire