Une trilogie de Lia Vilorë.
Le premier volume a été publié chez Lune Écarlate, mais n'est plus disponible à la vente. Vous pouvez vous procurer l'intégrale gratuitement sur le blog de l'autrice et lui faire un don via Tipeee si ça vous dit.
Résumé :
De nos jours en Bretagne, peu savent que la légendaire forêt de Brocéliande est le théâtre d'une guerre fratricide entre fées.Victime de fièvres inexplicables lors de la nouvelle et de la pleine lune, la lycéenne Hikira Bisclavret fait un jour la connaissance d'Éric Freinet. Un être ambigu qui la fascine et en qui elle trouve un ami inespéré.Éric et Hikira deviennent les cibles de fées prêtes à tout pour les détruire, car découvrir le secret des fièvres de la jeune fille ne sera pas sans payer le prix fort.Après tout, les Demoiselles sont aussi merveilleuses que terribles...
Hikira a presque seize ans. Elle a perdu sa mère dans des circonstances horribles et s’est un peu renfermée sur elle-même. Cela étant, elle semble être une adolescente normale et c’est par hasard qu’elle attire l’intérêt du docteur Éric Freinet. Déterminé à aider la jeune fille, qui est atteinte de mystérieuses fièvres que tout le monde semble traiter à la légère, Freinet va se trouver embarqué bien malgré lui dans une histoire aussi étrange que complexe.
Amateurs de légendes et de loups-garous, cette trilogie devrait vous intéresser. Lia Vilorë mêle dans son récit de nombreuses influences qui forment un tout cohérent. Je me suis plu à découvrir cette interprétation du Lai de Bisclavret, récit que je vous invite à lire si vous ne le connaissez pas. La trilogie s’articule autour de lui et il est résumé dans son entièreté au cours du premier tome, cependant il ne faut pas vous priver de la lecture, au demeurant fort brève, d’une belle pièce de littérature médiévale.
J’ai vraiment beaucoup aimé la façon dont Lia use de la matière de Bretagne, associée au folklore sur les fées et les loups-garous, pour créer sa propre légende. Sa manière d’interpréter le lai et de l’entremêler à d’autres légendes, comme on peut le voir au fil des tomes, est tout en relief et subtilités.
Hikira est un personnage intéressant. Elle oscille longtemps entre l’enfant et la jeune fille, avec ce petit côté sauvage qui est l’apanage de son héritage. Elle a vécu des événements affreux, chaque petite part de son innocence rognée au fur et à mesure des épreuves, pourtant, elle fait preuve d’une grande capacité de résilience. Vouée à grandir dans la douleur, elle doit sans cesse faire le deuil de son enfance, de ses rêves et même de son humanité alors que paradoxalement elle humanise les gens autour d’elle, du meurtrier de sang froid aux gamins perdus qui ne savent pas toujours comment ils en sont arrivés là. Elle leur permet de faire émerger ce qu’il y a de meilleur en eux et de panser leurs plaies. Cela me touche particulièrement chez ce personnage qui n’est qu’un pion dans une partie d’échecs qui le dépasse et dont il entrevoit pourtant l’issue avec une grande lucidité. Hikira est toute entière aux mains des fées, bonnes et mauvaises, qui se disputent le monde. Le potentiel initiatique de ce récit n’en est que renforcé.
J’ai aussi beaucoup aimé le personnage d’Océane qui pour moi est l’autre face d’une même pièce. Soumise au bon vouloir de la Bête, elle n’en est pas moins la plus forte des deux. Elle aussi est une fille sacrifiée mais, plus encore que Hikira, elle embrasse sa destinée avec détermination. On ne peut que s’attacher à ces deux jeunes filles et leurs défauts ne les rendent que plus humaines.
J’ai lu, il y a de cela quatre ans,, le premier volume de cette trilogie et j’avais vraiment envie d’en connaître la fin. Maintenant que c’est chose faite, j’ai pourtant l’impression que ce n’était qu’un pan de l’histoire globale et que d’autres personnages ont encore des choses à me raconter, même si Hikira est allée au bout de son parcours initiatique.
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